Jack Lang, brigue un quatrième mandat à la tête de l’Institut du Monde Arabe. Mais l’ancien chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian, qui est au coeur d’une campagne de presse, manifeste son intérêt pour cette sinécure.
Fondation de droit privé
L’Institut du monde arabe a été créé en 1980 sous le statut de fondation de droit privé, à l’initiative du gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing, conjointement avec les dix-huit pays membres de la Ligue arabe d’alors. Ils seront rejoints quelques années plus tard par la Libye, l’Égypte et la Palestine.
Établissement reconnu d’utilité publique par décret des ministres de l’intérieur et des affaires étrangères, l’IMA est le seul musée ayant le statut de fondation privée créé par des États. Le bâtiment, dessiné notamment par l’architecte Jean Nouvel et inauguré en 1987 par François Mitterrand, est situé dans le 5e arrondissement parisien.
12 millions d’euros annuels du Quai d’Orsay
Centre culturel et vitrine diplomatique française, l’Institut du monde arabe devait initialement être financé à 60 % par l’État français et à 40 % par les pays de la Ligue arabe. L’irrégularité dans les paiements met toutefois l’établissement en difficulté dans les années 2000, avec un déficit d’exploitation cumulé de 38,5 millions d’euros.
Depuis 2008, le Quai d’Orsay finance le musée à hauteur de 12 millions d’euros annuels, son budget total étant compris entre 25 et 28 millions d’euros. Les pays arabes contribuent à hauteur d’environ 10 % du budget, le reste étant financé grâce aux recettes des expositions, concerts et événements, de la librairie et du restaurant. Le musée accueille en moyenne 700 000 visiteurs chaque année.
Double présidence mise en cause
L’Institut est doté d’un conseil d’administration composé de quatorze membres, avec des représentants de la France et des pays arabes à parts égales. Son président est désigné par le président de la République après consultation des États membres et des ambassadeurs de la Ligue arabe. Les statuts de l’Institut du monde arabe ne prévoient toutefois pas de limite d’âge ni de nombre de mandats pour ce poste.
En 2009, le président de l’IMA, Dominique Baudis, avait mis en place une double direction pour pouvoir conserver son poste tout en étant élu au Parlement européen, en créant un poste de « président du Haut Conseil ». Cette double fonction de direction avait finalement été supprimée en 2013 par le gouvernement français, lors de l’arrivée de Jack Lang à la tête du musée.
Jean Yves le Drian, convoite l’IMA
Depuis sa « retraite » de la vie politique nationale en 2022, Ministre de la Défense de François Hollande qu’il a trahi sans états d’âme et chef sous Emmanuel Macron du Quai d’Orsay où il n’était guère aimé, le Breton n’a aucun titre pour prétendre à prendre la tète d’une institution culturelle éminente. Ce ministre, le véritable patron de l’Afrique toutes ces dernières années, aura été à ce titre le fossoyeur de la présence française dans son pré carré africain, Jean-Yves Le Drian n’est pas resté inactif. Et il ne compte pas le rester. On sait ainsi que le Menhir, installé à Rennes, est aujourd’hui en bonne position pour prendre la tête de l’Institut du monde arabe.
Pendant cinq ans, Emmanuel Macron laisse au fidèle Jean-Yves Le Drian, discret ministre des Affaires étrangères, la gestion, loin des lumières médiatiques, d'une diplomatie française à la peine sur de nombreux dossiers....
Si un homme politique français n’avait vraiment pas le profil pour diriger l’Institut du Monde Arabe (IMA), c’est bien Jean Yves le Drian. Cet homme de réseaux dont l’éloquence est à peu près nulle est plus connu pour avoir vendu des armes françaises au monde entier que pour fréquenter les festivals de théâtre et les salles de concert.
Son éventuel parachutage serait extravagant mais surtout fatal pour la pérennité de cette belle institution.
Autant l’actuel titulaire du poste, Jack Lang, passe pour être un ami des artistes et un amoureux de la culture, autant Jean Yves le Drian a la réputation d’apprécier surtout la fréquentation, des militaires et des politiciens.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la "mafia" bretonne
« Papa-m’a-dit »
« Tout le monde imagine la main de Jean-Yves Le Drian derrière lui. En Afrique, on le voit un peu comme un “Papa-m’a-dit” », nous explique un homme d’affaires familier des réseaux d’affaires -franco-africains (ou françafricains). La référence à Jean-Christophe Mitterrand, surnommé ainsi par Le Canard enchaîné dans les années 1980, n’est pas, a priori, des plus flatteuses.
Dans une notation empreinte sans doute d’une certaine ironie, « Le Monde » note, à la fin d’un article sur la compétition entre Lang et Le Drian, que ce dernier est « critiqué sur son manque d’engagement sur la question des droits humains » ! C’est peu de le dire !
"Est-ce la nomination de l’ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, (70 ans), Jean-Yves Le Drian, à la tête de l’Institut du monde arabe en place Jack Lang (83 ans) en mars prochain par le président Macron, avec la recommandation du Conseil d’administration de l’IMA, l’Institut, une continuation de la consolidation d’une même idéologie politico-militaire dans ses relations avec les pays arabes et ses anciennes colonies?" Dr. Boussouf Abdellah, Secrétaire Général du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME).
L’actuel titulaire du poste, Jack Lang, ami des artistes et un amoureux de la culture
Cette belle institution avait été voulue par François Mitterrand comme une passerelle avec le monde arabe et une formidable agora au coeur de la capitale des lumières. Flamboyant et créatif, Jack Lang avait redonné un véritable éclat à l’IMA. Au prix d’un activisme parfois usant pour son entourage, mais qui. à 83 ans, constitue une sorte de performance. « La retraite, jamais! », a-t-il expliqué à la presse.
Restera ou restera pas ? Si ça ne tenait qu'à lui, Jack Lang rempilerait bien pour un nouveau mandat de trois ans à la présidence de l'Institut du monde arabe (IMA). Mais c'est le président de la République Emmanuel Macron qui décidera de le nommer ou pas.
"Quitter l’IMA serait un arrachement, mais je rebondirai, en France ou ailleurs, je ne suis pas là pour me croiser les bras", reconnaît l'octogénaire qui promet que si ce scénario noir se réalise, malgré tout, il "continuera de s’impliquer". Cette grande implication est une immense qualité, mais Jack Lang en aurait fatigué certains avec son exigence.
Né en 1939, diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, Docteur en Droit et agrégé de Droit Public et de Sciences Politiques, Jack LANG a été professeur de Droit Public et Doyen de la Faculté de Droit de Nancy.
En 1963, il crée et devient Directeur du Festival international de théâtre universitaire de Nancy avant de prendre la direction en 1972 du Théâtre National de Chaillot.
Sa carrière politique débute en 1977 comme Conseiller de Paris.
Délégué national à la Culture du Parti Socialiste, directeur de la campagne pour les élections européennes de 1979, il est le porte-parole de la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981 qui le nomme ministre de la Culture après son élection, poste qu’il occupera jusqu’en 1986, puis de 1988 à 1993. Il cumule les fonctions de ministre de la Culture et de ministre de l’Éducation nationale de 1992 à 1993.
Maire de Blois de 1989 à 2000, il est également député pendant plus de 20 ans, d’abord du Loir-et-Cher, puis du Pas-de-Calais.
Après avoir enseigné à Nancy, il devient Professeur à l’Université Paris X – Nanterre et au Conservatoire National des Arts et Métiers.
En 1997, il devient Président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Nationale. Il est également Président du jury au Festival du Film de Berlin et prend la direction du Piccolo Teatro de Milan.
De 2000 à 2002, il rejoint le gouvernement du Premier ministre Lionel Jospin en tant que ministre de l’Éducation nationale.
Membre du Bureau national du Parti Socialiste jusqu’en 2007, Jack Lang a également été Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, sur la question de la piraterie internationale.
En 2013, le Président de la République François Hollande le nomme à la présidence de l’Institut du monde arabe.
Jack Lang est également l’auteur de très nombreux ouvrages et articles de référence.
Restera ou restera pas ? Si ça ne tenait qu'à lui, Jack Lang rempilerait bien pour un nouveau mandat de trois ans à la présidence de l'Institut du monde arabe (IMA). Mais c'est le président de la République Emmanuel Macron qui décidera de le nommer ou pas.
Jean Yves Le Drian après Jack Lang à la tète de l’IMA, ce serait tomber d’une véritable ambition pour la culture à des calculs politiciens.
Une révélation du Point
une véritable déclaration d’amour du Président à un ancien ministre qu’il emmena dans ses bagages lors de sa visite officielle en Egypte. A coup sûr, elle fera pâlir de jalousie plus d’un membre du Gouvernement : « En face de moi est Edouard Philippe. A ma droite, il me manque un Jack Lang. La présence à mes côtés de cet ami génial, fervent des hautes destinées, m’aurait donné l’impression que, par-là, je suis couvert du terre-à-terre. L’idée que se serait fait de moi cet incomparable témoin aurait contribué à m’affermir. Je sais que, dans le Grand débat, quand le sujet aurait été grave, son fulgurant jugement m’aurait aidé à dissiper les ombres. »
Jean-Yves Le Drian, le nouveau Jacques Foccart
Depuis son entrée au Gouvernement en qualité de ministre de la défense sous François Hollande puis de ministre des affaires étrangères sous Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, le patron du Quai d’Orsay, par ses faits d’armes sur le continent, rappelle le «Monsieur Afrique» de De Gaulle, le fameux Jacques Focart.
La méthode Le Drian, le nouveau Foccart
Sous Hollande, Jean-Yves Le Drian s’est retrouvé souvent à couteaux tirés avec Laurent Fabuis qui occupait le poste de ministre des Affaires Etrangères. C’est à partir de l’ opération Serval puis, plus tard, de Barkhane, lors de l’intervention de l’armée Française au Mali, que Jean- Yves Le Drian a commencé à tisser sa toile. Il a réussi en son temps à convaincre Hollande à prioriser la construction de programmes sécuritaires régionaux.
C’est à cet instant précis que le ministère français de la Défense a pris l’ascendant sur le Quai d’Orsay sur les questions africaines. Ce tournant géopolitique et géostratégique militaire a fondamentalement permis, qui plus est, à Jean-Yves Le Drian de bâtir son réseau tout au long du quinquennat en s’appuyant sur ses fonctions de ministre de la Défense où il jouait de façon informelle, le rôle de ministre de l’Afrique. D’ailleurs, les dirigeants nostalgiques de la Françafrique, opposants et rebelles centrafricains, Tchadiens et autres de passage à Paris, marquaient régulièrement une escale technique chez Cédric Lewandowski, le directeur du cabinet de Jean-Yves Le Drian.
Le Drian, à l’instar de Jacques Foccart, gère ses réseaux en toute discrétion. «L’équipe Le Drian n’était pas préparée à l’Afrique, mais elle a su très vite s’appuyer sur le savoir-faire militaire français pour gérer les affaires d’otages et l’intervention au Sahel», explique une bonne source introduite dans les arcanes Françaises en Afrique . Devenu ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian expérimente son multilatéralisme sécuritaire et la philosophie de la promotion scabreuse de préférer «un Diable que la France maîtrise qu’un ange inconnu», quoique porté par les aspirations et la volonté des peuples du continent. Ainsi les pouvoirs en Afrique et les nostalgiques de la Françafrique utilisent le canal Le Drian pour atteindre Macron.
La crise Malienne qui a semblé surprendre plus d’un n’a pas, selon nos sources, surpris Jean Yves Le Drian qui commençait à être exacerbé par l’attitude du président IBK. Il n’a pas hésité dans un tweet de dire sans gants: « Au Mali, le président IBK n’a pas été au rendez-vous des aspirations du peuple, il y avait une crise de confiance réelle dans ce pays, qui a abouti à ce coup d’État. » Resté quelque peu en retrait sur le dossier malien, préférant laisser la main à la CEDEAO afin de mener la pression sur la junte, Jean-Yves Le Drian a néanmoins gardé les yeux grandement ouverts sur le Mali où la Turquie la Russie et l’Algérie multiplient les ballets diplomatiques.
"compromis à l'africaine"
Le président français était aussi attendu à Kinshasa sur des propos de son ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait qualifié l'élection controversée de Félix Tshisekedi de "compromis à l'africaine" en janvier 2019.
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, avait déclaré les résultats des élections en République Démocratique du Congo (RDC) ne semblent pas « conformes aux résultats que l'on a pu constater ici ou là »
Si Emmanuel Macron a tenté d'attribuer l’erreur diplomatique de Jean-Yves Le Drian, à la presse française, Félix Tshisékédi a lui exprimer pleinement son désaccord.
Jeu de ping-pong très limite entre le président français et son homologue congolais ce samedi lors de la conférence de presse à Kinshasa.
Tout est parti d’une question d’une journaliste de l’Agence française de presse (AFP) à Emmanuel Macron rappelant la célèbre phrase de Jean-Yves le Drian en 2019, à la suite de la proclamation des résultats controversés de la présidentielle.
Le ministre des Affaires étrangères de la France à l’époque avait évoqué « un compromis à l’africaine » comme pour soutenir que les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) étaient le fruit d’un arrangement politique entre le président sortant Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi et rien n’a voir avec la vérité des urnes.
Alors que le président Emmanuel Macron a répondu succintement qu’il n’y avait « aucune raison » que les prochaines élections en RDC ne soient pas bien organisées, Félix Tshisekedi a rebondi sur le sujet.
« Votre façon de voir les choses, Madame, lorsqu’elles se passent en Afrique, c’est ce qui doit justement changer dans nos rapports avec la France en particulier l’Occident en général. Lorsqu’il y a des irrégularités aux élections américaines, on ne parle pas de “compromis à l’américaine”. Lorsqu’en France, dans les années Chirac, il y a eu le scandale sur des électeurs décédés qu’on a fait voter, on ne parlait pas de “compromis à la française”. Il doit y avoir du respect dans la considération que nous avons les uns envers les autres… Regardez nous autrement en nous considérant comme de vrais partenaires et non pas toujours avec un regard paternaliste », a affirmé le chef l’État congolais.
Une intervention qu’Emmanuel Macron n’a pas voulu faire passer, apportant son «commentaire au commentaire ».
« Beaucoup de malentendu avec ce jeu de ping-pong. Quand il y a des problèmes électoraux Aux États-Unis ou en France, la presse française en parle, elle les dénonce, elle les explique, elle s’en saisit. Elle en parle de manière aussi intraitable qu’elle le fait lorsqu’elle parle de vous. Donc, il n’y a pas de double standard », rétorque Emmanuel Macron.
Et d’enchaîner :
« Ne croyez pas que c’est l’irrespect, ce n’est pas vrai… Quand un ou des journalistes français posent des questions, ce n’est pas le gouvernement français. Il ne faudrait pas tout confondre. »
Pour Emmanuel Macron, il n’y avait pas de caractère de mépris dans la formule de Jean-Yves le Dryan.
Issu de l’opposition, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de la présidentielle de 2018. Des résultats que continuent à contester Martin Fayulu annoncé deuxième, s’appuyant sur des missions d’observation dont celle de l’église catholique.
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