La décision algérienne de délimiter sa Zone Economique Exclusive ( ZEE ) en 2018 n’a pas été du goût de l’ancien président de la région sarde, Mauro Pili.
L’expansionnisme algérien Etalé sur la première page d’un quotidien, le courroux de l’ancien parlementaire sarde s’en prend violemment à l’Algérie. «L’Algérie nous chipe notre mer et nous envoie des milliers d’immigrés», titre Il Giornale en date du 3 février courant. L’article, accuse pêle-mêle le gouvernement italien, l’actuel président de la Sardaigne et même l’ONU d’avoir «passé sous silence un fait grave qui rogne les frontières maritimes de l’Italie». Le politicien italien accuse également le groupe énergétique Eni d’être «le vrai gouvernement en Italie» et de «brader le littoral sarde pour ses intérêts économiques avec l’Algérie». L’article critique le décret présidentiel d’avril 2018, par lequel l’Algérie avait institué sa souveraineté sur ses eaux qui font face aux eaux internationales, ensuite italiennes. En vertu du droit maritime, «une ZEE est un espace maritime sur lequel un Etat côtier exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’usage des ressources. Elle s’étend à partir de la ligne de base de l’Etat jusqu’à 200 milles marins (environ 370 km) de ses côtes au maximum. Au-delà, il s’agit des eaux internationales», précisait le décret, qui avait été communiqué aussi bien à l’Italie qu’à toutes les instances concernées.
Selon l’information rapporté par la presse italienne, Alger, avec un coup de stylo sur la carte, a saisi une étendue de mer devant les eaux territoriales italiennes face à la Sardaigne: «L’opération a vu le jour il y a seulement quelques semaines – a expliqué l’ancien président sarde – mais c’était fait gardé secrète en Italie ».
Une nouvelle qui est « passée inaperçue, mais qui, après avoir été relancée ces derniers jours, pourrait réserver de nombreuses répercussions sensationnelles au niveau politique et au-delà » estime la même source.
Selon Mauro Pili, le pays nord-africain a étendu son ZEE dans toute la zone méditerranéenne en passant devant Sant’Antioco, Carloforte, Portovesme, Oristano, Bosa et Alghero. En fait, la mer de la Sardaigne occidentale serait entièrement délimitée par la nouvelle zone économique algérienne.
Ce fait aura des risques sur le pays et la région a-t-il estimé, en expliquant que « la Sardaigne et l’Italie sont limitées dans l’exploitation des ressources marines des eaux internationales formellement proches du territoire de notre pays » a titre d’exemple il a expliqué que : « un pêcheur d’Alghero ou d’Oristano pourrait être accusé par Alger de s’approprier des ressources «propres» s’il était trouvé avec un bateau de pêche même à seulement 13 milles de la Sardaigne ».
Pili a été jusqu’à déposer une plainte auprès du parquet de Rome, invitant la justice italienne à enquêter et à «identifier et à punir les responsables italiens qui auraient manqué à leur devoir institutionnel qui consiste à défendre la souveraineté et les intérêts de l’Italie». Document qu’il a publié sur le site de son mouvement Unidos.
Réaction de M. Manlio Di Stefano, secrétaire d’État italien aux Affaires étrangères
La réponse, du sous-secrétaire aux Affaires étrangères, Manlio Di Stefano, a été immédiate . « Je rassure Salvini, en tant que ministre de l’Intérieur, nous protégions déjà les intérêts italiens également sur la question de nos eaux au large de la Sardaigne. Grâce à notre action rapide, aucun intérêt italien n’a été ou ne sera menacé. Nous négocierons avec les amis algériens une solution équilibrée, mutuellement pratique et conforme au droit international et à nos intérêts nationaux « , écrit Di Stefano sur Facebook.
Une protestation est déposée à l’ONU
L’ancien président Pili a accusé tous les différents gouvernements qui se sont succédé à partir de mars 2018 de ne pas fournir assez d’efforts à ce sujet. « Comme d’habitude notre pays dort et il y a seulement quelques semaines qu’il a présenté une protestation officielle aux Nations Unies ».
Cependant, « malgré la tentative de l’Italie de remédier à cette faille très grave dans le système de protection des frontières en mer et dans les eaux internationales – a déclaré Mauro Pili – Aucune réponse n’est venue de l’ONU à ce jour ». le politicien trouve surprenant que « toutes les forces politiques et les gouvernements eux-mêmes, italiens et sardes, n’aient pas pu rejeter ce dernier blitz contre la Sardaigne et les Sardes. La Sardaigne et sa mer sont épuisées ».
Il s’étonne aussi de l’absence de ce sujet lors des réunions et des sommets bilatéraux entre les représentants du gouvernement de Rome et d’Alger.
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