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Internet en Algérie: Vitesse, classement, qualité de service (Dossier)


Depuis que les Algériens ont eu accès à Internet, ces derniers n'ont souvent eu droit qu'à des déceptions, en témoigne le hashtag #AlgerieTelecomDown qui a fait son apparition à plusieurs reprises ces dernières décennies. En plus de la lenteur de la connexion Internet, s'ajoutent des perturbations qui durent trois jours voire plus sans aucun communiqué des opérateurs concernés sur la situation.

Selon le Speedtest Global Index, la connexion à Internet algérienne est à la 121e place (sur 142 pays) du classement des connexions mobiles, avec un débit descendant médian de 13,62 Mb/s et un débit ascendant médian de 10,59 Mb/s. En pratique, les clients des opérateurs mobiles bénéficient d'un téléchargement moyen à 8,6 Mb/s chez Ooredoo, 5,1 Mb/s chez Mobilis et 4,9 Mb/s chez Djezzy, selon les données recueillies par Steam.

La connexion à Internet algérienne est à la 145e place (sur 181 pays) des connexions filaires, avec une vitesse de téléchargement médiane de 10,05 Mb/s et une vitesse d'upload médiane de 0,79 Mb/s. La vitesse de connexion filaire a augmenté de 62 % entre avril 2021 et avril 2022, en raison de la réduction des prix (de moitié) opérée par Algérie Télécom sur son offre Idoom ADSL.

Les « ennemis d’Internet »

Les dictatures d’Internet utilisent souvent d’autres moyens plus indirects. Le Turkménistan et Cuba maintiennent ainsi des prix de connexion très élevés pour limiter la navigation en ligne. De son côté, l’Iran, l’Algérie… interdisent le haut débit. Facebook, Twitter et l’internet tout entier sont un danger pour les Etats autoritaires, pour lesquels la censure est une solution.

Peu d’Algériens et d’Algériennes connaissent son existence. Excepté les experts du domaine des télécommunications, la majorité des algériens ne savent pas que leur connexion internet est entièrement dépendante d’une seule et unique “source”, à savoir un câble sous-marin long de plus de 18 000 Km et qui connecte l’Algérie au “réseau international de l’Internet”.

De Singapour jusqu’à Annaba et Marseille…

Le SEA-ME-WE 4 (sigle anglais signifiant South East Asia-Middle East-Western Europe 4, Asie du Sud-Est-Moyen-Orient-Europe occidentale 4) est un câble sous-marin de télécommunications en fibres optiques qui relie Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, le Bangladesh, l’Inde, le Sri Lanka, le Pakistan, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Italie, la Tunisie, l’Algérie et la France via Marseille.

Il faut savoir que le groupe Algérie Télécom fait partie du consortium des 16 opérateurs internationaux et nationaux en charge de la gestion commerciale et technique de ce câble. Voici les noms de tous ces opérateurs :

  1. Algérie Télécom, Algeria

  2. Bharti Infotel Limited, India

  3. Bangladesh Submarine Cable Company Limited (BSCCL), Bangladesh

  4. CAT Telecom Public Company Limited, Thailand

  5. Emirates Telecommunication Corporation (ETISALAT), UAE

  6. France Telecom, France

  7. MCI, United States

  8. Pakistan Telecommunication Company Limited, Pakistan

  9. Singapore Telecommunications Limited (SingTel), Singapore

  10. Sri Lanka Telecom PLC (SLT), Sri Lanka

  11. Saudi Telecom Company (STC), Saudi Arabia

  12. Telecom Egypt (TE), Egypt

  13. Telecom Italia Sparkle S.p.A., Italy

  14. Telekom Malaysia Berhad (TM), Malaysia

  15. Tunisie Telecom, Tunisia

  16. Tata Communications, India

La méga-panne de mars-avril 2017

En mars 2017, l’Algérie avait déjà souffert énormément d’un incident survenu au niveau de ce câble. Le 4 mars 2017, un tronçon de ce câble sous-marin avait subi des dommages au niveau de sa chambre d’atterrissement et les dégâts furent causés par les fortes intempéries subies ce jour-là sur les côtes d’Annaba, à l’est de l’Algérie. Le sable dans lequel était enfoui le câble avait été emporté par la tempête, laissant le câble à l’air libre, visible depuis la plage de Sidi Salem.

Il faut savoir que ce câble est une infrastructure qualifiée de “très critique” par les observateurs et les fins connaisseurs du secteur des télécommunications et de la fourniture d’accès à l’Internet : en effet, avec une capacité de 330 Gb/s sur les 425 Gb/s gérés au total par Algérie Télécom, ce câble assure à lui seul le transit de 80% du trafic Internet en Algérie.

Les raisons d’une dépendance dangereuse

Mais pourquoi une si grande dépendance vis-à-vis de ce câble Sea-Me-We-4 ? D’abord, l’Algérie n’a pas voulu s’acquitter des tarifs pratiques par l’opérateur du câble AlPal-2 qu’elle avait jugé prohibitifs. Mehmel Azzouaou, ancien P-DG d’Algérie Télécom avait expliqué lors d’une sortie médiatique que “le coût de la bande passante sur Alpal2 coûte 4 à 5 fois plus cher qu’ailleurs. Alpal2 dispose de 8 fois 10 giga soit 80 gigabit/s que nous avons divisé pour 3 types d’utilisateurs”.

Le 26 mars 2020, l’actuel PDG d’Algérie Télécom Mohamed Anouar Benabdelouahadl avait reconnu également que le SMWE4 est “le principal câble utilisé, actuellement, par l’Algérie”.

L’Algérie se positionne à l’avant dernière place en terme de vitesse internet

En 2019, l’Algérie se positionne à l’avant dernière place en terme de “vitesse internet” mobile, d’après le classement dévoilé par Speedtest Global Index en cette fin d’année 2019. La connexion internet en Algérie qu’elle soit mobile ou fixe, est considérée comme l’une des pires connexions au monde. En effet, d’après le rapport rendu public par le site spécialisé Speedtest Global Index au mois de novembre 2019; l’Algérie occupe l’avant-dernière place mondiale (138e place sur un total 139 pays) en matière de connexion mobile avec un débit de 7.34 mbps. Elle se positionne ainsi juste avant la Palestine (139e) qui clôture la liste.

De nombreux pays, ravagés par les conflits et les guerres se classent très loin devant l’Algérie. À titre d’exemple, l’on peut citer l’Irak (129e), la Libye (122e) ou encore la Syrie (89e). les voisins marocains se placent à la 56e position tandis que les voisins tunisiens occupent la 72e place.

L’Algérie se classe à la 182e place des pays avec les vitesses Internet les moins rapides au monde.

En 2020, sur 207 pays, l’Algérie se classe à la 182e place des pays avec les vitesses Internet les moins rapides au monde.

En effet, avec un débit moyen de seulement 1,37 Mégabits/seconde, l’Algérie a se positionne à la 182e place des pays ayant les vitesses Internet les moins rapides au monde, d’après le classement rendu public le 21 février 2020 par le magazine économique américain CEO World, qui a pris en compte 207 pays dans le cadre de son étude.

Sans surprise, nos voisins du Maghreb occupent une bien meilleure position que l’Algérie. Ainsi, le Maroc se positionne à la 100e place au monde avec un débit de 5,48 Mbits/seconde, tandis que la Tunisie occupe la 114e place mondiale avec un débit de 4,64 mégabits par seconde.

En Afrique, l’Algérie occupe la 26e place, tandis que Madagascar se positionne à la première place au niveau continental, suivie par l’Afrique du Sud (2e place africaine), le Maroc occupe la 3e place en Afrique puis vient la Tunisie (4e en Afrique).

Le dernier pays qui clôture la liste mondiale est le Yémen, ravagé par les conflits et la guerre, faisant de lui le pays ayant la connexion Internet la plus lente au monde avec un débit Internet de 300 Kbit/s.

Pour rappel, l'ex ministre des télécommunications Houda Imene Feraoun avait affirmé, que l’Algérie était sur le point «d’exporter l’internet algérien» vers les pays de l’Afrique subsaharienne. Une déclaration jugée “insolite” par les internautes algériens et qui a suscité de vives moqueries sur les réseaux sociaux.


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