Installation du siège de l’AMA au Rwanda, "une cinglante humiliation" pour la diplomatie algérienne. Le siège de l’Agence africaine du médicament (AAM), pour laquelle l’Algérie était en lice, sera finalement abrité par le République du Rwanda.
Le siège de l’Agence africaine du médicament (AMA) sera installé au Rwanda, après le vote massif, vendredi à Lusaka en Zambie, de la majorité des pays africains en faveur de cette décision, mettent en avant des médias maliens, tout en soulignant que ce choix constitue "une cinglante humiliation pour la diplomatie algérienne".
"Le choix du pays de Paul Kagamé et surtout le faible score obtenu par la partie algérienne est considéré par nombre d’observateurs du Continent comme un cinglant revers, voire même une humiliation pour la diplomatie de l'Algérie qui avait mobilisé tous ses canaux humains et financiers pour la cause", écrivent les deux sites "Maliweb" et "Ajourd'hui-Mali" (médias maliens) .
Les deux médias ont mis le point sur les 82%, nombre de voix obtenus par le Rwanda lors du vote des pays africains pour se voir attribuer le siège de l’Agence africaine de médicament, ajoutant que l’Algérie, principale challenger du pays de Paul Kagamé est sortie "bredouille".
"Félicitations au Rwanda d'avoir été choisi pour abriter le siège de l'Agence africaine du médicament. Je suis convaincu que l'AMA sera bientôt opérationnelle sous le leadership du
Paul Kagame, avec le soutien de tous les États membres de l'UA & partenaires-clés
Moussa Faki" a tweeté Michel Sidibé est un spécialiste de santé mondiale malien. Il est l'envoyé spécial de l'UA pour la création de l'Agence Africaine du Médicament depuis avril 2021.
"Seuls 8 soutiens, isolés et aigris, se sont abstenus pour ne pas voter pour le Rwanda. Un score jugé de +cinglant revers+, de +déroute+ voire même d'+humiliation+…pour l’Algérie et sa diplomatie", poursuit-on de même source, tout en soulignant que le pays "n’avait pas lésiné sur les moyens humains et financiers pour convaincre les votants".
Pour preuve, précisent les deux médias, "l’Algérie a essayé d’appuyer son offre pour abriter le siège de l’AMA par la promesse d’une subvention financière d’environ 200 millions de dollars pour construire 6 bâtiments à hauteur de 145 millions de dollars et 50 millions de dollars d’équipement ainsi qu’une prise en charge de l’ensemble des frais pour l’opérationnalisation du siège durant les deux premières années".
"Sauf que cette offre a été tout simplement ignorée par les votants", relèvent les mêmes sources.
Et d'affirmer que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, "est allé même jusqu’à proposer à la délégation rwandaise le soutien algérien pour attribuer la direction générale de l’AMA au Rwanda en échange de son désistement au profit de la candidature algérienne dans une flagrante violation des principes démocratiques. Une proposition qui a été mal accueillie du côté des diplomates africains", soulignent "Maliweb" et "Ajourd'hui-Mali".
Ainsi, poursuivent les deux journaux, malgré ces nombreuses promesses chiffrées à des centaines de millions d’euros, les participants ont plutôt opté pour le Rwanda, considéré comme le meilleur au plan scientifiquement car immédiatement opérationnel et plus apte à favoriser le développement escompté de la souveraineté sanitaire du continent africain.
"En tout cas, pour un diplomate à la retraite, le maigre score de l’Algérie traduit à bien des égards deux enseignements", notent-ils.
"Le premier, c’est le rejet total de la part des pays africains de l’attitude agaçante de ce pays qui s’est refusé d’accepter le verdict objectif de l’équipe d’évaluation relevant de la Commission de l’Union africaine. Car, suite à un processus d’évaluation scientifique, cette équipe avait bel et bien placé le Rwanda en tête de liste des huit candidatures africaines en lice", explique-t-on.
Et le second révèle un désaveu à l’endroit de la diplomatie algérienne avec à sa tête Ramtane Lamamra, "qui est totalement discréditée et encore incapable de saisir que l’Union africaine a changé et qu’elle n’est pas et ne sera plus une chasse gardée", poursuit la même source.
"D’ailleurs l’Algérie avait refusé tous les appels pour respecter le verdict scientifique donné par l’équipe d’évaluation de la Commission de l’UA et le ministre Lamamra avait tenté d’user de tous les subterfuges en vue de forcer le vote sur le pays devant abriter le siège, bien que dès le début, une claire majorité penchait en faveur de la candidature rwandaise. Et à l'issue du vote, la diplomatie algérienne a été ramenée à sa place réelle en Afrique : 8 soutiens en tout et pour tout", indiquent les deux médias.
Il faut rappeler que l’Agence africaine du médicament est une structure de l’UA chargée de la réglementation des produits pharmaceutiques visant à mettre en commun les ressources et les expertises du continent africain afin de remédier au manque d’accès à des produits médicaux de qualité et abordables, au faible développement économique. Elle vise aussi à la réduction de la dépendance excessive à l’égard des produits médicaux importés.
L’AMA est l’occasion unique de voir émerger l’un des systèmes de réglementation les plus efficaces et les plus modernes au monde
L’AMA, en tant que système de réglementation moderne adoptant des solutions numériques et technologiques ainsi que des processus rationalisés, sera source de nombreux avantages, parmi lesquels...
L’amélioration de l’accès des patients aux médicaments, et notamment Une collaboration facilitée entre les régulateurs pour permettre l’accélération des processus d’autorisation afin de
• Élargir l’accès à de nouveaux médicaments efficaces, sûrs et de qualité, grâce à une harmonisation des exigences réglementaires se traduisant par l’accélération et la simplification des processus d’examen.
• Contribuer à un approvisionnement ininterrompu en médicaments de qualité grâce à la prévisibilité et la transparence des procédures de gestion du cycle de vie.
• Éviter l’exposition des patients à des médicaments sous-standard (non conformes) et falsifiés grâce à une surveillance accrue du marché au-delà des frontières que rend possible la coordination du partage d’informations entre les États membres.
Une collaboration facilitée entre les régulateurs pour permettre l’accélération des processus d’autorisation afin de
• Mettre en œuvre de bonnes pratiques de réglementation
• Contribuer à l’harmonisation de la réglementation dans toute l’Afrique et favorise ainsi la collaboration, le partage du travail et l’utilisation de procédures de confiance
• Assurer la prise de décisions réglementaires faisant appel à des preuves scientifiques et la mise en œuvre de normes de réglementation internationales
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La construction de systèmes de santé résilients qui soutiennent une meilleure qualité des soins permettra de
• Renforcer les systèmes de réglementation
• Réduire la diffusion de médicaments sousstandard et falsifiés au sein des systèmes de santé nationaux
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Un environnement propice au développement industriel et à l’innovation pour
• Créer un environnement favorable à l’innovation et à l’expansion commerciale
• Accélèrer et simplifier l’accès aux médicaments grâce à des évaluations transparentes fondées sur des normes communes et des autorisations prévisibles et en temps opportun
• Assurer un approvisionnement continu grâce à la rationalisation de la gestion des dossiers de demande d’autorisation aux instances réglementaires
• Soutenir le développement des compétences en participant à la formation et en investissant dans l’apprentissage d’autres parties prenantes
• Établir des connections entre le secteur de la santé et l’économie, pour favoriser la croissance dans ces deux domaines
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