L'expression «harcèlement de rue», en anglais "street harassment", est utilisée en Europe et en Amérique du Nord pour désigner des pratiques de harcèlement sexuel, subies principalement par des femmes dans l'espace public (lieux publics - rues, places - ou transports publics) de la part d'inconnus de genre masculin.
L'expression est utilisée de façon extensive pour englober tous types d'acte d'objectivation sexuelle (sifflement, tentative de séduction, remarque déplacée, etc..). Bien que certains propos prennent la forme de compliments, ces comportements sont le plus souvent mal vécus par leurs cibles.
Un fléau constant
Des mots salaces lancés à la volée, des regards obscènes, voire des attouchements, ne sont pas près de disparaître des rues des principales villes algériennes. Ici et là, on entend encore les "Mon amour", "beau corps", "charmante", "j’ai envie de te manger", "jolies fesses", "que Dieu te garde", "c’est combien ?"....
Dolsiana, une touriste française harcelée à Alger
Ces comportements et pratiques n’épargnent pas les touristes étrangers. C’est le cas d’une influenceuse française qui a subi un harcèlement de rue à Alger.
Pour dénoncer ce phénomène, la touriste a filmé le comportement de ce citoyen. La vidéo a provoqué un tollé et la frustration des internautes algériens.
Dolsiana visite pour la première fois l’Algérie, elle se fait harceler
Connue sous le pseudonyme de Dolsiana et suivie par plus de 560 000 abonnés sur TikTok, la touriste profite de son séjour en Algérie, pour se promener le soir dans les rues d’Alger. Alors qu’elle filme une Story pour la partager sur ses réseaux sociaux, pour montrer la beauté de l’architecture de la ville.
Sa promenade nocturne a été vite interrompue par un jeune homme qui lui demande son numéro de téléphone. Dolsiana l’ignore, dans un premier temps, mais son harceleur continue de lui parler, puis se met à l’insulter, à lui tenir le bras pour la forcer à lui parler.
«Ne me touche pas» lui lance-t-elle, mais l’homme en question continue de la suivre comme son ombre. «Je ne sais pas comment me débarrasser de lui» , a déclaré Dolsiana désespérée.
Amira Bouraoui
Icône du mouvement d’opposition Barakat, Amira Bouraoui, médecin, partage le même avis. Elle souligne la difficulté de faire valoir les droits des femmes dans une société conservatrice, où la rue est perçue comme un espace masculin.
"Pendant la garde [à l’hôpital], nous avons reçu en consultation une jeune fille de 20 ans qui s’est fait violer par quatre voyous, racontait-elle sur Facebook. Mais quand on a dit qu’il fallait déposer plainte, elle s’est sauvée. Je suis triste de vivre dans le pays où c’est à la victime d’avoir honte et non pas au bourreau."
Le voile apparaissait parfois comme un rempart.
Il y a bien longtemps que le voile a cessé d’être un symbole de vertu. Les femmes voilées de plus en plus ciblées verbalement ou physiquement
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