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Génocide: la France et l’Allemagne plaident coupables. À quand l’Espagne reconnaîtra le

Génocide: la France et l’Allemagne plaident coupables. À quand l’Espagne reconnaîtra le génocide au nord du Maroc et octroiera des réparations aux victimes…

Près d’un siècle après la guerre du Rif (1924-1927), les plaies sont encore vives. D’après plusieurs ouvrages, notamment celui de Mimoun Charqi, «Armes chimiques de destruction massive sur le Rif», plus de 70% des adultes et 50% des enfants souffrant d’un cancer et qui étaient suivis en 2015 à l’hôpital d’oncologie de Rabat proviennent de la même zone du Rif, notamment des régions de Nador et d’Al Hoceima.

En 1919, à l’appel d’Abdelkrim, les habitants du nord du Maroc se soulevent. En juillet 1921, les troupes espagnoles subirent une grave défaite militaire lors de la bataille d’Anoual. Pour en finir au plus vite avec l’insurrection des Marocains, les autorités espagnoles décidèrent d’employer l’arme chimique. Le général Dámaso Berenguer, haut-commissaire espagnol à Tétouan, écrivit le 12 août 1921 ; “J’ai toujours été réfractaire à l’utilisation de gaz asphyxiants contre les indigènes, mais après ce qu’ils ont fait et par leur conduite traîtresse et fallacieuse (à la bataille d’Anoual), je vais les employer avec une vraie délectation”. Le 21 août 1921, l’Espagne ne disposant pas de tels moyens, elle demanda à l’Allemagne de lui fournir des armes chimiques. La société Stoltzenberg, alors impliquée dans le démantèlement et le nettoyage du polygone chimique de Breloh, servit d’intermédiaire. En juin 1922, à Melilla, un atelier de fabrication d’obus toxiques chargés en phosgène et chloropicrine était créé avec l’appui technique de la société Schneider.

Le 20 décembre 1923, l’Allemagne signa avec l’Espagne une convention secrète portant sur la vente d’ypérite. Deux semaines après, un navire débarqua dans le port de Melilla des experts militaires allemands et plusieurs centaines de bidons d’ypérite. Des bombes aériennes à chargement chimique furent aussi fournies par l’Allemagne. La société Stolzenberg participa à la réalisation de l’usine de production d’agents chimiques de guerre de La Marañosa (Fabrica Nacional de Productos Quimicos). D’autres usines furent aménagées par la suite à Guadalajara, Fix, Grenade et Majorque Plus de 400 tonnes d’agents chimiques (ypérite, chloropicrine et phosgène) auraient ainsi été produites en Espagne. Les bombes chargées de gaz toxiques étaient identifiées par la lettre “C” mais ces munitions étaient appelées” bombes spéciales” ou” bombes X” afin de conserver le secret et de dissimuler la véritable nature de ces armes. La première attaque espagnole au phosgène eut lieu au mois de novembre 1921, aux alentours de Tanger. Elle entraîna la première annonce de l’emploi des armes chimiques par les troupes espagnoles dans un article publié à Tanger par le journal francophone La Dépêche marocaine, le 27 novembre 1921. Les premières bombes aériennes chargées en phosgène ou en chloropicrine semblent avoir été utilisées durant cette même période. Des obus chargés à l’ypérite furent utilisés pour la première fois lors de la bataille de Tizzi Azza, en juillet 1923. Le premier bombardement aérien à l’ypérite eut lieu au cours de l’été 1924. Certes, l’Espagne n’est pas la seule puissance coloniale à ne pas avoir respecté les peuples colonisés ou sous protectorat, ni à avoir utilisé des armes chimiques contre des civils. qui s’empresse aujourd’hui de condamner ceux qui utilisent les armes chimiques contre une population civile, ne peut admettre ses propres forfaits en la matière. L’Espagne perdrait l’ascendant moral et la légitimité de sa position de donneur de leçons dont elle jouit aujourd’hui. alors qu’il se refuse toujours à reconnaître les victimes des armes chimiques utilisées par l’Espagne lors de cette guerre coloniale, le gouvernement espagnol a condamné « énergiquement » l’utilisation des armes chimiques par les autorités syriennes et a appelé de ses vœux « une réponse ferme » des Nations unies. Il a également rappelé « l’universalité de la Convention pour l’interdiction des armes chimiques ». Nous souhaitons ici revenir sur les ambigüités de ce double discours sur les normes, la moralité et le devoir d’agir, en nous intéressant à l’utilisation d’armes chimiques par les autorités coloniales espagnoles au Maroc contre une population civile. Les évènements se sont déroulés dans les années 1920 dans la région montagneuse du Rif et sont, selon plusieurs sources concordantes, historiquement incontestables. En 2005, un groupe parlementaire catalan de gauche (Grupo Parlamentario de Esquerra Republicana) a présenté devant le Parlement espagnol un projet de loi visant à reconnaître l’utilisation « systématique » des armes chimiques par l’Espagne pendant la guerre du Rif ainsi que sa responsabilité, mais a été débouté en 2007 au sein de la commission constitutionnelle du Parlement espagnol, et ce, grâce à un vote massif des deux grands partis du pays : le parti socialiste, au pouvoir à l’époque, et le parti populaire, dans l’opposition. Au Maroc, des historiens et des associations de la société civile ont également cherché à obtenir cette reconnaissance. Ces dernières font valoir que la population civile du Rif a longtemps souffert des conséquences de l’utilisation de ces armes, y compris de nombreux cas de cancers dans la région, et réclament par conséquent à l’Espagne non seulement des excuses mais aussi des réparations.

L’Allemagne reconnaît avoir commis «un génocide» en Namibie

L’Allemagne paiera 1,3 milliard de dollars à la Namibie alors qu’elle reconnaît officiellement le génocide de l’époque coloniale. Plus de 100 ans après les crimes commis par la puissance coloniale allemande dans ce qui est aujourd’hui la Namibie, l’Allemagne a officiellement reconnu les atrocités commises contre les groupes ethniques Herero et Nama comme un génocide.


L’Allemagne soutiendra la Namibie et les descendants des victimes avec 1,1 milliard d’euros (1,3 milliard de dollars) pour la reconstruction et le développement et demandera pardon pour les « crimes de la domination coloniale allemande« , a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas dans un communiqué.

« Notre objectif était et est de trouver un chemin commun vers une véritable réconciliation à la mémoire des victimes. Cela inclut de nommer les événements de la période coloniale allemande dans ce qui est aujourd’hui la Namibie, et en particulier les atrocités de la période de 1904 à 1908, sans Nous allons maintenant aussi appeler officiellement ces événements ce qu’ils étaient du point de vue d’aujourd’hui: un génocide« , a déclaré Maas. Le gouvernement namibien a considéré l’acceptation formelle des atrocités comme un génocide comme une étape clé dans le processus de réconciliation et de réparation, a déclaré vendredi à CNN le porte-parole de la présidentielle namibienne Alfredo Hengari.

« Ce sont des développements très positifs à la lumière d’un très long processus qui s’est accéléré au cours des cinq dernières années. Les gens n’oublieront jamais ce génocide; ils vivent avec. Et c’est un processus important en termes de guérison de ces blessures« , at-il mentionné.

Le groupe de victimes rejette l’accord

Cependant, les groupes de victimes ont rejeté l’accord. Vekuii Rukoro, le chef suprême du peuple Herero, ancien procureur général et membre du parlement a déclaré à CNN qu’ils ne faisaient pas partie de la discussion avec le gouvernement allemand.

« Est-ce le genre de réparation dont nous sommes censés être enthousiasmés? Il ne s’agit que de relations publiques. Il s’agit d’un travail à guichets fermés de la part du gouvernement namibien. Le gouvernement a trahi la cause de mon peuple », a-t-il déclaré.

Rukoro a déclaré que les groupes de victimes Herero et Nama s’attendaient à des réparations monétaires. Il a déclaré que les réparations n’avaient pas besoin d’aller à des personnes individuelles, mais devraient être sous la forme d’un paiement collectif aux descendants de ceux qui ont été tués et chassés de leurs terres pendant le génocide.


Les troupes allemandes ont tué jusqu’à 80 000 personnes Herero et Nama dans ce qui est aujourd’hui la Namibie entre 1904 et 1908 en réponse à un soulèvement anticolonial. Il a ajouté que le président allemand n’est pas le bienvenu dans ce pays d’Afrique australe.

« Le président allemand n’est pas le bienvenu ici en ce qui concerne les communautés de victimes. Il est persona non grata« , a-t-il déclaré.

Un conflit sanglant

Les troupes allemandes ont tué jusqu’à 80 000 personnes Herero et Nama dans ce pays d’Afrique australe entre 1904 et 1908 en réponse à un soulèvement anti-colonial, selon le United States Holocaust Memorial Museum.

Selon les historiens, le conflit sanglant s’est produit lorsque les peuples indigènes Herero se sont révoltés contre les troupes coloniales pour des saisies de terres. L’Allemagne, qui accorde aujourd’hui une aide au développement à la Namibie, a présenté ses premières excuses officielles pour le conflit en 2004.

Les deux pays étaient en pourparlers depuis 2015 pour négocier une compensation pour le massacre par les forces coloniales allemandes. Maas a déclaré dans sa déclaration que les représentants des communautés Herero et Nama étaient « étroitement impliqués » dans les négociations du côté namibien. « Une décision sur un éventuel voyage du président fédéral sera prise après que les gouvernements auront conclu un accord formel et en étroite consultation avec la partie namibienne« , a déclaré à CNN un porte-parole du bureau du président fédéral.

« Les crimes de la domination coloniale allemande pèsent depuis longtemps sur les relations avec la Namibie. Il ne peut y avoir de clôture du livre sur le passé. Cependant, la reconnaissance de la culpabilité et notre demande d’excuses est un pas important vers l’acceptation des crimes et la mise en forme l’avenir ensemble », a déclaré Maas.

Les médias allemands rapportent qu’une demande officielle de pardon sera faite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier lors d’une cérémonie au parlement namibien.

Au Rwanda, Macron reconnaît les «responsabilités» de la France

Macron demande pardon pour le rôle de la France dans le génocide au Rwanda. Vingt-sept ans après le génocide des Tutsis, pour la première fois, un président français devait prononcer au Rwanda un discours formel sur cette tragédie. Un rappel de la mémoire et un jugement officiel sur le rôle si controversé de la France dans ces années sombres.

L’annonce intervient un jour après que le président français Emmanuel Macron a reconnu publiquement « la responsabilité accablante » de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda et a déclaré que seuls les survivants pouvaient donner « le cadeau du pardon ». Emmanuel Macron a choisi de s’adresser avant tout aux victimes, dans les jardins du Mémorial de Gisozi, où reposent les dépouilles de 250.000 tués. « Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter », a-t-il dit. Et de rappeler « la course éperdue » des cibles des tueurs « dans la forêt ou dans les marais », « une course sans arrivée et sans espoir », le « travail » des assassins, avec ce débit de voix lent qui convient au requiem.

Une « responsabilité accablante »

Plus que sur l’évocation de ces mois sinistres, le président français n’ignorait pas que c’est sur la lecture des actions françaises en ce printemps 1994 mais aussi dans les années précédentes que ses mots étaient guettés. « En me tenant, avec humilité et respect, je viens reconnaître l’ampleur de nos responsabilités », a expliqué le président, soulignant que « la France a un rôle, une histoire (…) politique au Rwanda ». Elle a, à ses yeux, une « responsabilité accablante » quand « en s’engageant dès 1990 (…) la France n’a su entendre la voix de ceux qui l’avaient mise en garde » puis en restant malgré tout « de fait au côté d’un régime génocidaire ».

Aujourd’hui, Emmanuel Macron veut assumer cette part sombre, au nom d’un « devoir » : « Celui de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence ». « Une exigence envers nous-mêmes. » Pour autant, le président français a choisi, dans cet acte de contrition, de ne pas prononcer d’excuses, ni même le mot, comme des associations et des spécialistes l’y encourageaient. « Un génocide, ça ne s’excuse pas », a-t-il affirmé en guise d’explication un peu plus tard. Il a préféré espérer la venue d’un pardon, sans toutefois vraiment le demander, avec une formule étrange. « Seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don alors de nous pardonner. » « Un pardon, cela ne s’exige pas », a-t-il analysé un peu plus tard.

En 1994, environ 800 000 Tutsis, principalement de souche ethnique, ont été tués par des milices hutu soutenues par le gouvernement rwandais. La France a été accusée de ne pas avoir empêché le génocide et de soutenir le régime hutu, même après le début des massacres.

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