Guerre en Ukraine: quels sont les pays qui soutiennent la Russie et ceux qui la condamnent ? [/caption]Plusieurs alliés historiques de la Russie ont refusé de condamner l’attaque de Vladimir Poutine en Ukraine, préférant rendre l’Otan responsable de cette guerre.
Une pluie de condamnations et de sanctions s’abat sur la Russie depuis le début de son action militaire en Ukraine jeudi, venant notamment de pays européens et des États-Unis. Mais la communauté internationale n’est pas unanime sur ce sujet, et certains États ont préféré s’abstenir de condamner clairement Moscou, quand d’autres ont au contraire choisi d’afficher leur appui au président russe Vladimir Poutine.
Les alliés historiques de la Russie, et surtout les adversaires des États-Unis et de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), ont ainsi partagé ces derniers jours des messages de soutien à Moscou.
La Syrie « se tient aux côtés de la Russie »
Le président syrien, Bachar al-Assad, a ainsi salué vendredi l’invasion de l’Ukraine par la Russie lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
« Le président Assad a souligné que ce qui se passe aujourd’hui est une correction de l’Histoire et un rétablissement de l’équilibre de l’ordre international après la chute de l’Union soviétique », indique la présidence syrienne dans un communiqué. « La Syrie se tient aux côtés de la Russie, étant convaincue du bien-fondé de sa position », a estimé le président syrien.« Faire face à l’élargissement de l’Otan est un droit pour la Russie », a ajouté Bachar al-Assad, qualifiant l’organisation de « menace mondiale » et d' »outil pour mettre en oeuvre les politiques irresponsables des pays occidentaux visant à déstabiliser le monde ». « Les nations occidentales sont responsables du chaos et de l’effusion de sang », a encore dit Bachar al-Assad au cours de l’échange téléphonique vendredi.
Pour rappel, Damas est un allié fidèle de la Russie qui intervient militairement en Syrie depuis 2015 en soutien aux forces de Bachar al-Assad et contre les jihadistes. Cette intervention est largement considérée comme le tournant qui a permis au régime de Bachar al-Assad de se maintenir au pouvoir.
Bachar humilié par Poutine en Syrie
L’Iran: « la crise ukrainienne trouvait ses racines dans les provocations de l’Otan »
Le président iranien Ebrahim Raïssi a lui également attaqué l’Otan jeudi, lors d’un appel téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine. « L’expansion de l’Otan est une menace grave pour la stabilité et la sécurité de pays indépendants dans différentes régions« , a déclaré Ebrahim Raïssi, cité par un communiqué de la présidence iranienne.
Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait estimé que « la crise ukrainienne trouvait ses racines dans les provocations de l’Otan« . Le chef de la diplomatie iranienne a toutefois également affirmé que « la guerre n’était pas une solution » et appelé à un « cessez-le-feu » pour « trouver une solution démocratique et politique ».
Le Venezuela est avec Poutine
Le président vénézuélien Nicolas Maduro avait assuré mardi son homologue russe Vladimir Poutine de son soutien dans la crise en Ukraine. « Le Venezuela est avec Poutine, il est avec la Russie. Il est avec les causes courageuses et justes dans le monde ». Dans un communiqué diffusé vendredi, à la suite de l’attaque, la présidence vénézuélienne a réaffirmé son soutien à la Russie, déplorant une « violation des accords de Minsk par l’Otan, promue par les États-Unis ».
Venezuela rechaza el agravamiento de la crisis en Ucrania producto del quebrantamiento de los acuerdos de Minsk por parte de la OTAN. Llamamos a la búsqueda de soluciones pacíficas para dirimir las diferencias entre las partes. El diálogo y la no injerencia, son garantías de Paz. pic.twitter.com/Y7N1lwZfpi — Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) February 24, 2022
Cela a « généré de fortes menaces contre la fédération de Russie, son intégrité territoriale et sa souveraineté, ainsi qu’entravé les bonnes relations entre les pays voisins« , selon Nicolas Maduro, qui refuse d’appliquer des sanctions contre la Russie. Il appelle dans le même temps au retour de la diplomatie pour trouver des « solutions pour la paix« .
La Radio Algérie Internationale: le boycotte des deux interventions du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors la Conférence du Désarmement et le Conseil des droits de l’homme (CDH), est une incitation à la haine contre la Russie.
La « complicité » de la Biélorussie
Les États-Unis, le Canada, l’Australie et l’Union Européenne ont annoncé, en plus des sanctions contre la Russie, des actions à l’encontre de la Biélorussie. Le pays est accusé d’avoir soutenu et aidé l’invasion de l’Ukraine par la Russie, car il a permis à l’armée russe d’utiliser son territoire pour entrer en Ukraine et notamment de se diriger vers Kiev, la capitale.
Canberra a ainsi annoncé avoir sanctionné des figures du gouvernement biélorusse pour avoir « encouragé l’invasion« . Le Canada a lui annoncé des sanctions contre ce pays « qui a facilité cette invasion« , a indiqué vendredi le Premier ministre Justin Trudeau.
Mise à jour : le Canada imposera des sanctions sévères au président Poutine, à son chef de cabinet et à son ministre des Affaires étrangères – les principaux responsables des décès et de la destruction qui ont lieu en Ukraine. — Justin Trudeau (@JustinTrudeau) February 26, 2022
« La complicité du régime d’Alexandre Loukachenko dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, au mépris le plus total du droit international et des accords signés, marque une nouvelle et très grave étape dans le processus de soumission de M. Loukachenko à la Russie« , a déclaré vendredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, à l’issue d’une rencontre avec la cheffe de l’opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa à Paris.
La Chine « soutient la Russie dans la résolution » du conflit
La Chine est restée pour l’instant modérée dans ses propos, ne souhaitant pas s’opposer frontalement à la Russie, pays ami avec lequel elle partage certaines vues, comme une opposition à un élargissement de l’Otan. Mais Pékin ne souhaite pas non plus apparaître comme soutenant une invasion de l’Ukraine.
Le président chinois Xi Jinping s’est entretenu vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine, se disant favorable à une résolution du conflit par la voie diplomatique. La Chine « soutient la Russie dans la résolution (du conflit) par le biais de négociations avec l’Ukraine« , a rapporté la télévision publique CCTV dans un compte rendu de l’échange téléphonique.
Sans employer le terme de guerre ou d’invasion, Xi Jinping a souligné des « bouleversements dans l’Est de l’Ukraine » qui « préoccupent la communauté internationale », selon CCTV. Le compte rendu ne mentionne cependant pas d’appel à l’arrêt des combats par Moscou. « La position fondamentale de la Chine est le respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays« , a néanmoins indiqué Xi Jinping à son homologue russe, déclarant aussi attacher de l’importance au respect des « préoccupations raisonnables en matière de sécurité » de la Russie.
L’Inde ne se positionne pasPlusieurs pays ne se sont pas encore positionnés sur ce conflit, ne penchant officiellement ni pour la Russie, ni pour l’Ukraine.
L’Inde n’a ainsi pas condamné clairement l’invasion russe de l’Ukraine, a indiqué vendredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est entretenu jeudi au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine et a appelé à un « arrêt immédiat de la violence » mais sans condamner fermement l’invasion. Il a « demandé des efforts concertés de toutes les parties pour retourner sur le chemin des négociations et du dialogue diplomatiques« . 18 000 ressortissants indiens en Ukraine, conséquence logique, l’Inde a choisi de s’abstenir, vendredi 25 février, lors du vote du conseil de sécurité de l’ONU, sur une résolution déplorant dans «les termes les plus forts» l’«agression contre l’Ukraine» et réclamant à la Russie de retirer «immédiatement» ses troupes. Déjà, lors de la première réunion d’urgence du conseil, lundi 21 février, le représentant indien s’était contenté d’appeler à la «retenue de toutes les parties».
Lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU pour voter une résolution condamnant « l’agression contre l’Ukraine » de la Russie, et lui demandant de retirer ses troupes « immédiatement » du pays, cet État, et d’autres, se sont abstenus. Sur les 15 membres du Conseil, 11 pays ont voté en faveur du texte, et trois se sont abstenus: Chine, Inde et Emirats arabes unis. Pékin a affirmé être contre la prise de sanctions qui pleuvent sur la Russie, mais l’Inde et les Emirats n’ont pas expliqué clairement leur abstention.
Brésil. Le président brésilien, Jair Bolsonaro, a, de son côté, affirmé dimanche que le pays allait « continuer dans la neutralité » et ne « pas prendre parti » concernant le conflit et « aider selon [ses] possibilités à la recherche d’une solution », précise Sud-Ouest. « Nous voulons la paix, mais nous ne voulons pas nous attirer des conséquences ici. »
Cuba. Pas de soutien déclaré mais… Dans une série de tweets, le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez a exprimé un profond regret face à « la mort de civils innocents en Ukraine » et réaffirmé que Cuba « défendra toujours la paix et s’opposera à l’usage ou à la menace de la force contre tout État ». Mais, dans le même temps, celui-ci pointe « la volonté américaine de poursuivre l’élargissement progressif de l’Otan vers les frontières » de Russie comme ayant conduit à ce conflit ouvert », appelant à « une solution diplomatique sérieuse, constructive et réaliste. »
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