Ghaligate: L’Espagne perd le « beurre » et l’argent du « beur »
Opération Marhaba 2021 : L’exclusion de l’Espagne devrait coûter des milliards d’euros de pertes à son économie…. « … Un plat qui se mange froid »
La décision de Rabat d’organiser l’édition 2021 de l’Opération Marhaba sans compter sur les ports espagnols a fait l’effet d’une douche froide de l’autre côté de la méditerranée, notamment en Andalousie. Le manque à gagner de cette décision est estimé à des milliards d’euros pour l’économie espagnole.
L’onde de choc de l’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba ne s’est pas limité aux seules compagnies maritimes. Hôtellerie, alimentation, stations de services, autoroutes, agences de location de voitures ou encore l’ensemble de la chaîne de valeur du transport maritime opérant dans le détroit, sont impactés par la décision de Rabat d’exclure l’Espagne de l’opération Marhaba. Plusieurs associations et fédérations professionnelles représentant les principaux corps de métier du port d’Algésiras et de la région ont alerté leur gouvernement sur la menace que représente l’exclusion de Marhaba 2021 pour des secteurs d’activité déjà fortement impacté par la pandémie.
Port d’Algésiras: Un Port mort sur fond musical macabre.
Un port mort à cause du boycott des Marocains. Aux Généraux algériens de payer la facture du manque à gagner aux Espagnols.
Pour le « beurre » et l’argent du « beur », Arancha González Laya, la ministre espagnole des Affaires étrangères joue l’apaisement.
« La crise a été créée par l’Espagne… » le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita
Le Maroc n’a pas de problème avec l’Union européenne. Il a un problème avec l’Espagne sur une question qui touche à ses intérêts suprêmes et c’est à ce pays de trouver la solution, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. «Pour le Maroc, l’Espagne a créé une crise par des actes. Et l’Espagne, par des actes encore doit résoudre cette crise», a assuré M. Bourita, dimanche soir sur LCI. «Il y a dans cette affaire beaucoup d’amalgames et beaucoup de discours fallacieux. Il s’agit d’abord d’un problème entre le Maroc et l’Espagne. Un problème politique», suite à la décision de Madrid d’accueillir le chef du «Polisario», le dénommé Brahim Ghali, a indiqué le ministre des Affaires étrangères.
«La réalité est que l’Espagne a introduit cette personne sur son territoire avec des documents falsifiés et une identité usurpée sans même en informer le Maroc. La réalité est que cette personne est poursuivie en Espagne. Il y a au moins quatre plaintes contre lui pour viol d’une citoyenne espagnole, pour torture et pour terrorisme par une association canarienne des victimes du terrorisme. Donc il s’agit d’un cas d’État de droit, d’application de la loi d’abord espagnole et de l’intervention de la justice espagnole», a affirmé M. Bourita.
Selon lui, «le Maroc a été clair dès le départ : il s’agit d’un acte contre ses intérêts, d’un acte déloyal qui ne respecte même pas la dignité et les intérêts des victimes espagnoles». Et «les considérations humanitaires qui sont avancées ne sont qu’un faux alibi». Car «l’humanitaire ne signifie pas qu’on manœuvre derrière le dos du partenaire. L’humanitaire pour un pays voisin ne signifie pas qu’on change de passeport et qu’on introduit une personne sur l’espace européen. L’humanitaire ce n’est pas oublier le droit des victimes espagnoles et désactiver la justice espagnole. C’est cela le fond du problème». S’agissant de la question migratoire, le ministre a tenu à rappeler quelques faits «loin de toute émotion et loin de toute démagogie». «Premièrement, le Maroc n’a pas pour obligation de protéger les frontières autres que les siennes. Le Maroc n’a pas pour vocation d’être le gendarme de l’Europe ni son concierge. Le Maroc le fait dans le cadre d’un partenariat bien compris entre le Maroc et l’Espagne et entre le Maroc et l’Europe». «Le Maroc le fait en partenaire. Et si les fondements de ce partenariat ne sont pas respectés, il faut demander à l’Espagne, pays européen, si elle a consulté l’Europe avant d’agir contre les intérêts de ce partenaire. Il faut demander à l’Espagne pourquoi elle a agi de manière frauduleuse pour un criminel de guerre dont elle connaît l’importance par rapport à un sujet important pour le Maroc et les Marocains».
Selon le ministre des AE, «l’Espagne n’a pas consulté l’Europe pour créer la crise. Cela est un premier fait. Le Maroc n’a pas l’obligation. Le Maroc le fait en tant que partenaire. Mais le partenariat n’est pas à sens unique. Le partenariat n’est pas à la carte. Si l’Europe, partenaire du Maroc considère que la lutte contre la migration est sa priorité, ce partenaire qui est le Maroc a également ses priorités». «Est-ce que le partenariat c’est qu’on demande au Maroc de respecter sa part de ce partenariat, mais qu’on se permet d’agir contre ses intérêts fondamentaux ?» s’est encore interrogé M. Bourita. Au sujet de l’afflux d’immigrés sur le préside occupé de Sebta, le ministre a souligné que «les crises migratoires on en a eu de manière cyclique. Ce qu’il y a eu cette fois -ci, c’est qu’il y a un contexte. On a voulu sur-dimensionner tout cela pour détourner l’attention du problème réel». Il a tenu à relever que «le problème est d’abord bilatéral entre le Maroc et l’Espagne. Vouloir impliquer l’Europe, vouloir européaniser le problème à travers la question migratoire, c’est détourner l’attention». «La crise est bilatérale entre le Maroc et l’Espagne», a-t-il martelé. Et sur la question migratoire, «le registre du Maroc est bien connu». Il a avancé, dans ce contexte, quatre chiffres édifiants : le Maroc a fait avorter 14.000 tentatives d’immigration clandestine en trois ans. Le Maroc a démantelé plus de 8.000 cellules de trafic d’êtres humains. Le Maroc a fait avorter 80 tentatives d’assaut sur la ville de Sebta. Enfin, le Maroc a échangé avec l’Espagne plus de 9.000 informations sur l’immigration clandestine.
Selon M. Bourita, «si l’Europe ne s’est jamais souciée de son flanc ouest, ce n’est pas parce que ce flanc n’est pas utilisé par les mafias de trafic d’êtres humains, mais parce qu’un pays a mobilisé 20.000 de ses forces de sécurité quotidiennement qui protègent ses côtes». Encore une fois, «le Maroc ne fait pas ça par obligation», a réitéré le ministre des Affaires étrangères, regrettant au passage qu’on «oublie souvent les trains qui arrivent à l’heure pendant des années». Mais le Maroc a rempli son obligation en partenaire et non pas en échange d’une contrepartie financière. Le Maroc ne reçoit rien de l’Europe», s’est-il insurgé.
Sur le dénouement que pourrait avoir cette affaire, le ministre des AE a affirmé que «l’Espagne se trompe si elle pense qu’en renvoyant ce monsieur (Brahim Ghali, NDLR), surtout avec les mêmes procédés, que le problème va être résolu». «Au contraire ! Cela veut dire que l’Espagne a fait un choix contre les intérêts du Maroc. L’Espagne aurait fait un choix contre ses propres citoyens victimes de ce criminel. Le Maroc en tirera les conséquences». «Pour le Maroc, l’Espagne a créé une crise par des actes. Et l’Espagne, par des actes encore doit résoudre cette crise», a-t-il dit, affirmant que «c’est à l’Espagne de trouver la solution !» «On ne peut pas manigancer le soir derrière le dos du partenaire et lui demander le lendemain d’être loyal sur les priorités de l’Espagne et de l’Europe». Et de conclure que «le Maroc est satisfait de sa relation avec l’UE. Le Maroc n’a pas de problème avec l’UE. Le Maroc a un problème avec l’Espagne et par rapport à un sujet particulier créé par l’Espagne sans impliquer l’Europe. Et je pense que c’est à l’Espagne de régler ce problème et c’est à l’Espagne de mener une enquête d’abord sur comment ce monsieur est entré ? Pourquoi a-t-on changé son passeport ? Pourquoi a-t-on changé son identité ? Et pourquoi a-t-on désactivé la justice par rapport aux crimes abjectes qu’il a commis?»
Pour le « beurre » et l’argent du « beur »
Pour le « beurre » et l’argent du « beur », Arancha González Laya, la ministre espagnole des Affaires étrangères joue l’apaisement. Arancha González Laya, a fait au Maroc une offre « conciliante » en apparence, mais odieusement perfide, au fond.
Dans une interview, la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a souligné la disponibilité de l’Espagne à évaluer les propositions du Maroc sur la question du Sahara Marocain.
González Laya s’est prononcé sur la crise actuelle en condamnant la situation qu’ils traversent en ce moment puisque nous serions « dans une crise que nous ne voulions pas du tout et dont, évidemment, nous voulons sortir le plus vite possible. Nous allons travailler pour créer un espace de confiance à partir duquel la relation pourra être réorientée. Cela requiert une grande prudence de ma part« .
Interrogée sur de nombreux sujets dont la crise avec le Maroc, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya a déclaré qu’elle souhaitait traiter le sujet avec discrétion : « Je ne veux rien dire ou faire qui puisse remettre en question notre volonté d’apaiser la situation avec nos interlocuteurs marocains ». Avant d’ajouter, « nous allons calmer les tensions avec le Maroc avec discrétion et peu de bruit, il s’agit d’une situation que l’Espagne n’a pas cherchée et qu’elle ne veut pas qu’elle se poursuive à l’avenir».
Concernant l’exclusion des ports espagnols par le Maroc, dans le cadre de l’Opération Marhaba 2021, la ministre est restée ambigüe et a expliqué cela par les mesures sanitaires encore en vigueur: « n’oublions pas que les frontières de l’Espagne sont encore fermées à une douzaine de pays », justifiant cette situation par la pandémie. Pour rappel, le média espagnol La Razon avait estimé les pertes pour l’Espagne liés à cette exclusion à 1.15 milliard d’euros, entre les dépenses liées à l’hôtellerie, la nourriture, les billets de ferry et les stations-service, « que les citoyens marocains laissent sur l’ensemble du territoire espagnol ».
Réagissant à la décision des Etats-Unis de reconnaître la marocanité du Sahara, la ministre a déclaré « ne pas vouloir spéculer ni parler pour eux (…). Nous respectons nos partenaires et nos alliés. Et ce sera aux Etats-Unis de décider de leur position ». En ajoutant qu’il est important de donner une impulsion aux négociations aux Nations Unies à ce sujet, et « que chaque pays doit définir sa position, mais nous n’allons pas faire d’ingérence ».
Une offre « conciliante » en apparence, mais odieusement perfide, au fond.
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a fait au Maroc une offre « conciliante » en apparence, mais odieusement perfide, au fond. “Nous voulons une solution négociée (au conflit du Sahara) dans le cadre des Nations unies. Dans ce cadre, on est prêt à considérer toute solution que le Maroc proposerait“, a-t-elle affirmé dimanche au quotidien La Vanguardia. González Laya semble oublier que la proposition du Maroc avait été mise sur la table des Nations unies en avril 2007: l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara. Elle semble oublier aussi que cette proposition jugée “crédible” et “sérieuse” par le Conseil de sécurité, avait été à l’origine du lancement du processus de Manhasset, aux États-Unis, en vue de trouver une issue politique négociée au Sahara. À quelle autre proposition fait donc référence la très sournoise González Laya? Faut-il lui préciser que depuis 2002, l’instance décisionnelle de l’ONU a enterré définitivement le “référendum d’autodétermination” et que cette option éculée, de surcroît impraticable, n’est plus inscrite à l’agenda des Nations unies? On ne sait pas si González Laya a pris le temps de “bien lire et comprendre” les différentes résolutions du Conseil de sécurité pour réaliser qu’en instant sur “une solution réaliste et pragmatique”, la plus haute instance de l’ONU a balayé d’un revers de manches la thèse surréaliste, fantaisiste, prônée par Alger, véritable marionnettiste du “polisario”.
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