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Gazoduc Nigéria-Maroc: Quel sort pour le « Gazoduc Maghreb-Europe » au-delà de 2021 ?

Quel sort pour le « Gazoduc Maghreb-Europe » au-delà de 2021 ?

Le Maroc pourrait couper bientôt le « Gazoduc Maghreb-Europe »

Le Maroc pourrait couper bientôt le « Gazoduc Maghreb-Europe » !. En effet, Après 25 ans d’exploitation, l’accord sur le « Gazoduc Maghreb-Europe » entre le Maroc et l’Algérie qui prend fin en 2021. Le gazoduc Maghreb-Europe est constitué d’un réseau de gazoducs de transport à haute pression qui achemine du gaz naturel des puits de Hassi R’Mel en Algérie vers l’Espagne et le Portugal.

Pour l’Algérie, la question est fondamentale, pour ne pas dire vitale. En effet, l’approvisionnement de l’Espagne et du Portugal via le Gazoduc Maghreb-Europe est primordiale, surtout au moment où le pétrole algérien est sur le déclin et que l’économie moribonde de l’Algérie est maintenue en survie uniquement grâce aux exportations du gaz. Du coup, l’Algérie mise énormément sur ses exportations du gaz pour renflouer les caisses désespérément vides, d’un État au bord de la banqueroute et dépendant à 98% des hydrocarbures !…


Le Royaume dispose déjà de près de 700 milliards de pieds cubes de réserves dans ses sous-sols. Ainsi, la croissance productive du Maroc devrait se matérialiser avec le lancement de la première phase du gisement de Tendrara, qui prévoit de produire des volumes conséquents de gaz d’ici la mi-2022. Le gisement Offshore d’Anchois, découvert en 2009, devrait lui commencer à produire en 2024 et sera le plus grand développement gazier entrepris au Maroc !…

Gazoduc Nigéria-Maroc

Au départ, il y a le Nigéria. 22e producteur mondial de gaz, 5eme exportateur dans le monde et premier en Afrique. Le pays exporte essentiellement par voie maritime, du gaz naturel liquéfié. Le gaz naturel est exporté en petites quantités à travers un gazoduc, qui relie le Nigéria au Bénin, au Togo et au Ghana. Le Nigeria-Morocco pipeline project (NMGP) devrait être relié au gazoduc ouest-africain, le West African Gas Pipeline (WAGP) existant à partir duquel le Nigeria alimente le Ghana, la République du Bénin et le Togo et traversera la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc et en Espagne….

Dans un article intitulé « Le gazoduc Nord Stream 2 et l’alliance UE-US« , la publication américaine Newslooks revient sur les nombreux points de divergences géostratégiques entre Washington, Moscou et Berlin au sujet de ce projet, expliquant que Washington veut à tout prix éviter que les pays européens ne deviennent dépendants de l’énergie russe à bas coût.

A cet égard, l’auteur de l’article évoque les trois alternatives à Nord Stream 2, à savoir le gazoduc du Qatar vers l’Europe, l’alternative américaine au gaz russe et enfin un gazoduc en provenance du Nigéria vers l’Europe. « Le passage du gazoduc qatari proposé à travers la Syrie et de là, vers la Turquie, puis l’Europe ne peut être fiable à moyen ou même à long terme« , relève la publication, notant que « la situation sécuritaire en Syrie empêche aujourd’hui la réalisation de cette idée« . « Quant aux Etats-Unis comme fournisseur alternatif de gaz à l’Europe, il s’agit d’une théorie qui se heurte à la réalité des plans énergétiques américains« , fait observer Newslooks. « Les Etats-Unis disposent d’impressionnantes réserves de gaz, mais les appels à la limitation de l’exploration se multiplient, de même que les appels à des projets énergétiques alternatifs. En outre, le coût du gaz américain ne peut pas facilement concurrencer le coût du transport du gaz russe vers l’Europe« , explique le portail électronique. Pour le site d’information, l’alternative africaine, notamment le gaz nigérian, reste « la plus réaliste d’un point de vue purement stratégique« . Il précise, « A cet égard, l’Algérie est en concurrence avec le Maroc pour remporter le projet de gazoduc nigérian vers l’Europe. Alors que le Maroc propose le projet de route sûre, l’Algérie offre le chemin le plus court« . « Le projet gazier à travers la route algérienne fait face à de nombreux défis sécuritaires, dont le plus important est son passage à travers la région du Sahel, qui est considérée à ce jour comme un refuge pour les organisations terroristes et les gangs de criminalité transfrontalière« , souligne la même source. En outre, continue l’article « le projet gazier algéro-nigérian mise sur le contrôle de quatre pays sur la continuité du flux, et le plus important est que les relations russo-algériennes peuvent permettre à Moscou de contrôler le projet en coulisse« . Le gazoduc Maghreb-Europe qui passe par le Maroc (520 km en territoire algérien et 540 km en territoire marocain, plus 45 km constituant le tronçon maritime, plus 270 km en Espagne) et dont la capacité a été portée à 13,5 milliards de mètres cubes normaux (nm³), permet le transit annuel de plus de 10 milliards de nm³, assurant d’importantes recettes gazières à l’Algérie qui en a plus que besoin !…. Ce gazoduc deviendra la propriété du Maroc à la fin de l’année 2021, date d’expiration du contrat reliant l’Algérie et le Maroc. Reste à savoir si ce contrat sera renouvelé en sachant que les deux pays bénéficient de ce gazoduc. S’agissant de l’alternative marocaine, Newslooks explique que « la faisabilité économique du projet marocain réside dans la création d’un partenariat économique entre tous les pays de transit, y compris les pays africains et européens, en permettant non seulement au gaz nigérian d’atteindre l’Europe, mais aussi la Mauritanie et le Sénégal. »

Ouagadougou abritera la réunion des Etats membres sur le processus de développement du Projet d’extension du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP)… https://t.co/bitpK4gOJd pic.twitter.com/rP7hVvTiyU — ECOWAS-CEDEAO (@ecowas_cedeao) December 7, 2020

« Ainsi, d’aucuns estiment que le projet de gazoduc maroco-nigérian garantit les avantages économiques et de développement de 12 pays d’Afrique et sert largement les objectifs de développement du continent africain occidental, ce qui est dans l’intérêt des Européens, notamment en ce qui concerne la question de l’immigration clandestine« , soutient la publication américaine. Le site conclut que le projet de gazoduc Nigéria-Maroc est « clairement » dans l’intérêt de Washington et des pays européens, « mais à condition que les Etats-Unis s’engagent non seulement dans le soutien financier, mais aussi en veillant à ce que les Russes n’utilisent pas leurs alliés en Afrique, notamment l’Algérie, pour faire campagne contre ce projet, qui profitera économiquement et politiquement aux Etats-Unis et à quelque 300 millions de citoyens africains”.


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