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Gabon: 100 millions € pour préserver les forêts. Bolloré: dur en affaire, pas tendre avec les forêts


  • "One Forest Summit": Emmanuel Macron promet 100 millions d’euros pour la préservation des forêts

  • Le français Vincent Bolloré: dur en affaire, pas tendre avec les forêts

La conservation des forêts du bassin du Congo, le sujet a été au cœur du ''One Forest summit'' qui s’est achevé jeudi à Libreville. Co-organisé par la France et le Gabon.

Ces forêts représentent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète après l'Amazonie. C’est dire leur importance dans la lutte contre le changement climatique. D’où la nécessité de protéger ces écosystèmes.

"C'est un fait, il n'y a pas de meilleur investissement aujourd'hui que l'investissement dans nos forêts." Et d'ajouter : "En préservant nos forêts, en renforçant nos connaissances à leur sujet, ce sont nos populations, rurales en particulier, que nous protégeons, mais aussi l'avenir de nos enfants que nous garantissons.", a déclaré le président gabonais.

A Libreville, les 100 millions que promet proviennent entre autres de : « la Fondation Walton participera à hauteur de 20 millions d’euros, Conservation international pour 30 millions d’euros et la France met sur la table 50 millions d’euros ». a-t-il expliqué avant d’ajouter que, «Ce fonds servira à financer un mécanisme de rémunération des pays exemplaires dans la conservation des forêts et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité, via des «certificats biodiversité». Ces certificats pourront être échangés avec des États souverains ou avec le secteur privé « au titre de contribution à la protection de la nature».

"Nous avons la volonté d'essayer d'accompagner les efforts faits et de créer encore plus de synergie entre les scientifiques, les peuples autochtones, les grands acteurs financiers, les chefs d'entreprise, toutes celles et ceux qui peuvent nous permettre de mieux conserver et de créer de l'activité.", a déclaré le président français.

Le président français a promis de mettre 100 millions d’euros additionnels à disposition des pays souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité.



Incohérences: Le groupe Bolloré (une multinationale française de transport, de logistique, et de communication) est accusé par Greenpeace d’être facteur de déforestation
Vincent Bolloré: dur en affaire, pas tendre avec les forêts

Dans un récent rapport, Greenpeace dévoile les liens entre les investissements du groupe français Bolloré et cette “nouvelle” déforestation bien loin des yeux du consommateurs français.

L’ONG environnementale,Greenpeace publie un rapport sur la déforestation intitulé Menaces sur les forêts africaines. Elle interpelle l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, qui possède des parts dans l’industrie du caoutchouc via la société Socfin. Derrière ce nom se cache l’un des principaux planteurs du continent africain et asiatique, dont l’homme d’affaires français est actionnaire à près de 38 %. En cause, notamment, la production d’huile de palme qui constitue un des principaux moteurs de la déforestation, même si « l’Afrique ne représente encore qu’un faible pourcentage de la production au niveau mondial, mais on assiste actuellement à une véritable ruée sur les forêts africaines ».👇

Incohérences de Bolloré

C’est donc à l’homme d’affaires Vincent Bolloré, particulièrement actif en Afrique, qu’a choisi de s’attaquer Greenpeace. “Son” groupe tentaculaire du même nom, qui détient notamment Canal+, Universal Music Group, Direct Matin et de nombreuses activités industrielles tant dans les transports que dans les télécommunications, nagerait en plein “Greenwashing” de façon systématique. D’un côté le groupe entend officiellement « concilier performance économique et engagements sociaux, sociétaux et environnementaux », notamment par la production de véhicules électriques, sa participation à la COP21, le soutien à la Fondation Nicolas Hulot ou le développement de chartes environnementales.

De l’autre, le groupe Bolloré accumule les scandales notamment à travers ses plantations de palmiers au Cameroun, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Selon le réseau international ReAct, des riverains seraient privés de leur terre et les conditions de travail y sont terriblement difficiles pour des milliers d’ouvriers. Les associations parlent même d’un véritable «Germinal» sous les tropiques.

Autre affaire, en juillet 2015, ce sont une cinquantaine de riverains cambodgiens d’une plantation d’hévéas appartenant au groupe Bolloré qui attaquaient l’entreprise en justice. Ceux-ci accusent l’industriel de violations multiples des droits de l’Homme et d’atteintes à l’environnement. Par ailleurs, accusé de vouloir museler la presse française, le groupe Bolloré a dernièrement traîné le journal Bastamag et neuf journalistes et blogueurs en justice pour leurs écrits sur l’accaparement des terres en Afrique.

Mais on ne saurait mieux expliquer la gravité de la situation que ne le fait #datagueule dans son épisode 53…

Un reportage signé #datagueule le dénonçait récemment, 5 millions d’hectares d’arbres disparaissent chaque année de la surface de la terre pour finir en papier, en meuble, en combustible, en objet divers… Si en Europe la gestion des forets semble aujourd’hui relativement contrôlée, c’est loin d’être le cas en Indonésie, en Inde ou, plus récemment, en Afrique. Nouvelle cible des industriels pour répondre à l’appétit croissant des actionnaires (et des consommateurs), le territoire africain se voit aujourd’hui de plus en plus menacé à cause, notamment, de l’huile de palme.

Pourquoi Hanouna a t-il pété un câble contre le jeune député Louis Boyard?

Lors de l’émission Touche Pas à Mon Poste du 10 novembre 2022, le célèbre animateur Cyril Hanouna s’est emporté contre le jeune député Louis Boyard avec une violence rarement atteinte, dans une émission pourtant habituée aux coups d’éclats. Que s’est-il passé?

1- La séquence : ce qu’il s’est passé

Le jeudi 10 novembre 2022, le député FI de 22 ans Louis Boyard était invité à l’émission Touche Pas à Mon Poste pour évoquer la question de l’accueil de 234 migrants qui se trouvaient sur un bateau (l’Ocean Viking).

Louis Boyard commence par rappeler que lorsque l’on s’intéresse aux questions migratoires, il faut analyser ses causes. Or “l’appauvrissement de l’Afrique” n’est pas une donnée naturelle, c’est l’effet d’une histoire coloniale qui se poursuit. Il rappelle donc, à juste titre, la déforestation au Cameroun par le milliardaire Bolloré ainsi que les projets de Total et de son patron Pouyanné en Ouganda.

Mais voilà. Louis Boyard n’a même pas le temps de finir sa phrase, que les 3 syllabes de “Bolloré” parvenues aux oreilles de Hanouna déclenche chez lui une fureur rarement vue. Celui-ci se met à insulter le député de tous les noms: “abruti”, “ferme ta gueule”, “t’es qui toi ? Arrête de te la raconter ! Si t’es député c’est grâce à nous”, “Tocard”, “T’es une merde”, «allez tais-toi !»…

2- Qui est Vincent Bolloré ? Que fait-il en Afrique ?

Mais qui est ce Vincent Bolloré qui fait qu’Hanouna serait prêt à quasiment frapper un député à heure de grande écoute en direct pour qu’on ne sache pas de quoi il est accusé ?

Vincent Bolloré est un milliardaire capitaliste français, 13ème fortune de France avec plus de 9 milliards d’euros. Après des études dans le XVIe arrondissement de Paris et au lycée Janson-de-Sailly, il devient, en 1973, à seulement 23 ans, directeur-adjoint de la Compagnie financière Edmond-de-Rothschild.

Après diverses activités dans la finance et l’industrie, il démarre la construction de son “empire” en Afrique en rachetant des sociétés ayant fait fortune à l’époque de la colonisation (la Société Commerciale d’Affrètement et de Combustible en 1986, et la Société Anonyme de Gérance et d’Armement en 1997), ainsi qu’en profitant des privatisations imposées aux pays africains lui permettant d’obtenir les concessions d’infrastructures également issues de l’époque coloniale (comme la Société internationale de transport africain par rail en 1995 ou la compagnie ferroviaire du Cameroun en 1999).

En 2008 toutes ces activités sont regroupées sous le nom de Bolloré Africa Logistics, “le premier réseau intégré de logistique en Afrique”. Concrètement, comme nous l’apprend Le Monde Diplomatique, le groupe exploite les matières premières africaines (cacao, coton…) et fait des contrats dans le domaine de la logistique pétrolière, minière et industrielle (avec Total en Angola, au Cameroun et au Congo, avec Areva pour l’uranium du Niger, pour les mines d’or au Burkina Faso etc.). En 2009, il disposait sur le continent de 19 000 salariés, de 200 agences dans 43 pays et du contrôle d’installations stratégiques (ports, transports, plantations).

De ce point de vue, Bolloré est une des incarnations les plus fortes de la “Françafrique”, terme défini par Issa N’Diaye, philosophe et ancien ministre malien, comme “une sorte de tutelle qui ne dit pas son nom et qui consiste à faire prévaloir les intérêts de la France, les intérêts des entreprises françaises, des multinationales françaises sur celui des populations africaines”, c’est-à-dire une persistance de structures et de politiques héritées de la période coloniale.

3- Bolloré rachète les médias pour renforcer son influence, censurer et défendre ses intérêts

Pour maintenir son influence, Bolloré copine avec la classe politique, mais ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi il s’est également bâti un immense empire médiatique afin de s’assurer de pouvoir contrôler l’information, favoriser les idées et les mesures qui l’arrangent, censurer ceux qui le contrarient, propulser les carrières politiques des politiques qu’il soutient.

Concrètement aujourd’hui, Vincent Bolloré est propriétaire de Vivendi, qui détient le Groupe Canal+, c’est-à-dire les chaînes de télé Canal+, C8 (la chaîne de Touche pas à mon Poste) et CNews. Vivendi est également propriétaire des magazines Capital, Harvard Business Review France, National Geographic, Gala, Voici, Télé Loisirs, Femme Actuelle (via Prisma Media). Toujours grâce à Vivendi, Vincent Bolloré est également actionnaire majoritaire de l’entreprise Lagardère qui détient le Journal du Dimanche, Europe1, Paris Match, RFM et Virgin Radio.

L’avantage de Bolloré, c’est que, contrairement à d’autres, son contrôle de l’information n’a rien de subtil et s’est traduit par de nombreuses actions de censure et de coups de force idéologiques, d’ailleurs dénoncés par Reporters Sans Frontières.

La mise au pas de Canal+ : Bolloré détruit toutes les émissions généralement considérées comme “de gauche

En 2015, à peine arrivé à la tête de Canal+, Vincent Bolloré décide de s’attaquer à un programme culte de la chaîne, Les Guignols de l’Info (qui finira par s’arrêter complètement en 2018). Comme le dévoilera Mediapart, Vincent Bolloré censurera aussi d’un simple coup de téléphone un documentaire consacré à la fraude fiscale et au Crédit Mutuel (Bolloré et le Crédit Mutuel ayant beaucoup d’intérêts communs). Puis, ce sera au tour de l’émission Le Zapping de disparaître, et au tour de son créateur d’être licencié après que le programme a repris des extraits d’une émission Compléments d’enquête (France 2) consacrée à Bolloré.

Ferhat Mehenni censuré sur CNEWS

Le 2 octobre, Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), était l’invité du journal télévisé du dimanche sur CNEWS. L’annonce en avait été faite tout au long de la semaine précédente. Mais le jour J, à deux minutes de son entrée sur le plateau, et alors qu’il est déjà passé par l’étape maquillage et patiente dans la salle d’attente, le chanteur kabyle se voit annoncer par le journaliste censé l’interviewer, Ivan Roufiol, la déprogrammation in extremis de son interview.

Ces derniers jours, l’annulation d’un passage télévisé du chef du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, dans la chaîne conservatrice Cnews a suscité une vague de critiques au Maroc. La déprogrammation de l’émission où il devait passer a été attribuée à une intervention de l’Elysée sous pression des autorités algériennes.

Quelques instants après, un responsable de la chaîne CNEWS débarque en trombe dans la salle d’attente et annonce au président Ferhat Mehenni l’annulation de son passage sur CNEWS.

Il informa également le journaliste Ivan Rioufol, chargé de faire l’interview et qui n’en revenait pas de l’inélégante ingérence dans la gestion de l’information.

«Qu’est-ce qu’il s’est passé?», est-il demandé à Ivan Roufiol.

«Je ne sais pas, on a le droit de ne rien dire», rétorque-t-il, visiblement embarrassé.

«C’est l’Elysée… L’Algérie a dû intervenir», répond calmement Ferhat Mehenni.

«Je t’ai annoncé depuis une semaine et la direction est au courant depuis une semaine», se justifie Ivan Roufiol.

«C’est vraiment invraisemblable, c’est la première fois que ça arrive», poursuit Ivan Roufiol à l’attention de Ferhat Mehenni, en glissant au passage penser que «(son) explication est la bonne, il y a dû y avoir une pression d’Alger».

C’est Yannick Bolloré en personne qui a pris le téléphone sur injonction d’Emmanuel Macron pour annuler l’interview de Ferhat Mehenni.

C’est le "président" mal élu et décrié Tebboune alerté par ses conseillers qui a appelé Emmanuel Macron le menaçant d’annuler la visite à Alger de la première ministre Elisabeth Borne.

Avec autres presses

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