Emmanuel Macron a défendu le déploiement des réseaux 5G sur le territoire français lors d’un discours devant les acteurs de la « French Tech ». Des ONGs intervenant dans le secteur de l’Environnement ont rappelé à l’ordre le président français.
Discours du Président Emmanuel Macron aux acteurs du numérique.
« Oui la France va prendre le tournant de la 5G« , a lancé Emmanuel Macron, lundi 14 septembre, devant des entreprises du numérique, en ironisant sur ceux qui préfèreraient « le modèle Amish » et le « retour à la lampe à huile », au lendemain de la demande de moratoire de 70 élus de gauche et écologistes. « La France est le pays des Lumières, c’est le pays de l’innovation (…) On va tordre le cou à toutes les fausses idées. Oui, la France va prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation », a indiqué Emanuel Macron lors de la rencontre qu’il a eue avec les professionnels du numérique à l’Elysée. Devant une centaine d’entrepreneurs et entrepreneuses de la « French Tech » réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée. Ces mots assez crus ne sont pas du goût des ONGs qui ont mélangé colère et ironie dans les différentes publications qu’elles ont faites sur les médias sociaux à cet effet.
Je l’ai dit aux acteurs du numérique présents à mes côtés ce soir et je veux le dire à tous : tenez bon, ne vous laissez jamais décourager. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 14, 2020
L’attribution des fréquences de cette technologie mobile doit débuter à la fin du mois en France. « J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine », s’est moqué le chef de l’Etat, en référence à cette communauté religieuse américaine hostile à la technologie et qui vit comme au XVIIIe siècle.
Emmanuel Macron s’est visiblement attiré la foudre des ONGs intervenant dans le secteur de l’Environnement suite aux propos qu’il tenus sur le déploiement de la 5G.
Au lendemain de la tribune publiée par près de 70 élus de gauche et écologistes qui demandaient notamment un moratoire sur le déploiement de la 5G, Emmanuel Macron n’a pu s’empêcher de leur lancer quelques piques. Il déclarait « que le modèle Amish ne permettait pas de régler les défis de l’écologie contemporaine ».
Ils ont rappelé à l’ordre le président français et ont fait remarquer que la demande formulée dans la tribune était contenue dans la Convention citoyenne sur le climat. « Le moratoire sur la 5G n’émane pas des Amish (qu’on les laisse tranquilles), mais des Française-es tirées au sort pour la Convention citoyenne pour le climat que Macron a lui-même mise en place. Mais apparemment, il n’y croyait pas non plus », a laissé lire dans une publication sur le réseau social de l’oiseau bleu Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace.
Le moratoire sur la #5G n’émane pas des Amish (qu’on les laisse tranquilles), mais des Française-es tirées au sort pour la Convention citoyenne pour le #climat que Macron a lui-même mise en place. Mais apparemment, il n’y croyait pas non plus. https://t.co/qKaJrWT6bx — Clément Sénéchal-Amish (@ClemSenechal) September 15, 2020
Certains ont préféré faire une blague. C’est le cas de « les Amis de la Terre » qui a changé le nom de son compte Twitter par « Les Amish de la Terre – Pour des sociétés rétrogrades ». Ce changement serait en lien avec les propos de Macron et donc à « une logique de transparence et de cohérence ». Plusieurs autres organisations intervenant dans le domaine de l’Environnement ont également marqué leur opposition à ces propos de président français.
Anti-5G, anti-OGM, anti-Amazon, anti-évasion fiscale, bref anti-tout, @EmmanuelMacron nous a ouvert les yeux. À partir d’aujourd’hui, les Amis de la Terre deviennent les Amish de la Terre, dans une logique de transparence et de cohérence. (non) pic.twitter.com/8WuT5J4dXf — Les Amish de la Terre FR (@amisdelaterre) September 15, 2020
Emmanuel Macron a aussi rappelé que le plan de relance flécherait sept milliards vers le secteur du numérique, notamment pour la transformation numérique de l’Etat. Le chef de l’Etat a enfin défendu une Europe numérique souveraine. « Sur la 5G et beaucoup d’autres sujets, on ne doit dépendre d’aucune puissance non européenne », a-t-il martelé, en appelant notamment à « rouvrir la bataille sur le cloud ».
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