Françalgérie: Passe d’armes entre les officiels des deux pays.
Ammar Belhimer, le ministre algérien de la communication, a invité le diplomate à s’abstenir de rencontrer des opposants favorables à une transition démocratique, comme le préconise depuis deux ans le mouvement de protestation populaire du Hirak..
La France a déploré, lundi 12 avril, les critiques et menaces du gouvernement algérien à l’encontre de son ambassadeur, qui ne reflètent pas, selon elle, la « qualité » des relations bilatérales. En effet, profitant d’une sortie médiatique qu’il a effectuée sur le média en ligne Arabic Post, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer a fustigé les activités que mène l’ambassadeur français dans le pays. Le diplomate français aurait coutume de s’entretenir avec les opposants favorables à une transition démocratique.
Des piques à l’endroit de l’ambassadeur français
« Je crois que l’ambassadeur de France ne ratera pas ces précieuses opportunités grâce à sa grande expérience et sa connaissance des limites et des règles de la pratique diplomatique, notamment en Algérie, qui, le cas échéant, n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation », aurait déclaré M. Belhimer selon les propos rapportés par le média en ligne Arabic Post. La partie française n’aura pas tardé à réagir face à ces mots de l’officiel français.
« Nous déplorons ces différentes déclarations… »
Pour la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, les déclarations du ministre algérien sont plutôt déplorables. « Nous déplorons ces différentes déclarations, qui ne reflètent ni la qualité de nos relations bilatérales, ni la dynamique de leur renforcement, soutenue au plus haut niveau par les autorités de nos deux pays », a notamment fait savoir la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Rappelons que ces différents échanges interviennent dans un contexte où la visite du premier ministre français a été annulée officiellement pour des raisons sanitaires.
Un comité LaREM au Sahara Marocain
C’est dans ce contexte que le nouvel ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a remis lundi ses lettres de créance au président Emmmanuel Macron, dans une atmosphère qualifiée de positive par les deux parties. « Il faut apaiser tout cela », avait déjà insisté dimanche le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune, après qu’un ministre algérien eut qualifié la France, ex-puissance coloniale, d’« ennemi éternel ».
L’ouverture d’un comité du parti présidentiel La République en marche (LaREM) à Dakhla, au Sahara Marocain, a par ailleurs suscité des interrogations en Algérie, qui soutient les milices du « polisario ». Interrogé sur ce point, le ministère français des affaires étrangères a botté en touche. « La France soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a rappelé sa porte-parole.
LaREM: Une décision irrévocable
De son coté, la direction de LaREM a laissé entendre qu’elle ne reviendrait pas sur cette décision (décision irrévocable) qui relève, selon elle, d’une « initiative locale ». « Le comité local de Dakhla a été créé sur une initiative locale pour les Français résidents dans cette ville », a-t-on fait remarquer au siège du parti à Paris : « Les instances nationales n’ont pas été consultées et il ne s’agit en aucun cas d’un signal ou message politique. »
« Il n’y a pas de changement, à ma connaissance », a souligné un des signataires du communiqué à l’origine de cette création, Jaoued Boussakouran, rappelant que le comité avait été instauré après un vote « unanime » du bureau politique de LaREM au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, avec « bien sûr » l’aval du bureau politique de LaREM à Paris.
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