Dimanche 12 février, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a durement critiqué le film "Black Panther : Wakanda forever".
Le ministre des Armées a dénoncé dimanche la représentation des militaires français dans le second volet de la superproduction de Marvel "Black Panther" où ils sont dépeints comme venus piller des ressources, une réaction qui s'inscrit dans un contexte de guerre informationnelle en Afrique.
"Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées", twitte M. Lecornu. "Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes."
Bien que ce blockbuster des studios américains Marvel soit une pure œuvre de fiction, des mercenaires francophones sont montrés à l’écran pillant un métal de fiction, le vibranium, à Gao, au Mali. Outre le fait que ces mercenaires agissent dans une zone où a réellement combattu l’armée française dans le cadre des opérations Serval et Barkhane contre les djihadistes, les mercenaires montrés à l’écran portent des tenues de combat réellement portées par les soldats français. De plus, une autre scène du film montre la mise en cause directe de la France à l’ONU via des accusations de pillages et de néocolonialisme.
L'entourage de Sébastien Lecornu souligne "la colère du ministre en voyant le film", alors que la France accuse par ailleurs régulièrement la Russie de lui livrer une guerre informationnelle en manipulant les opinions publiques sur son action dans la région.
Le ministère admet la liberté d'une "oeuvre artistique" dont la France ne réclame ni le retrait, ni la censure.
En revanche, "il ne saurait y avoir de révisionnisme sur l'action récente de la France au Mali : nous sommes intervenus à la demande du pays pour lutter contre les groupes armés terroristes loin de l'histoire racontée dans le film, à savoir une armée française qui vient piller ses ressources naturelles", ajoutait-on.
La réaction du ministre s'inscrit aussi dans la volonté de Paris de répondre "aux narratifs de nos compétiteurs" en Afrique, reconnait-on au ministère. Une allusion directe à la dégradation de l'image de la France dans les opinions publiques au Sahel, amplifiée notamment par la propagande russe, en particulier par la galaxie d'organes médiatiques liés au groupe Wagner.
La toute dernière revue nationale stratégique (RNS), présentée par le président Emmanuel Macron en novembre dernier, a ainsi érigé parmi les "fonctions stratégiques" de la défense le concept "d'influence" qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation.
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