Dans un communiqué parvenu notre rédaction, le Conseil Français du Culte musulman (CFCM) a tenu son Assemblée générale extraordinaire, en réaction à la dernière décision du Président Emmanuel Macron de dissoudre le CFCM.
Ci-dessous le communiqué dans son intégralité
Le CFCM a tenu son Assemblée Générale Extraordinaire, à Bagnolet le 19 février 2023, afin d’adopter de nouveaux statuts. Plus de 55 % de ses membres, dont 73% élus par les acteurs locaux, ont pris part à cette AGE. Conformément aux statuts du CFCM, une nouvelle AGE est nécessaire pour valider définitivement les nouveaux statuts. Elle sera convoquée le 12 mars 2023. Les nouveaux statuts prévoient une refonte du CFCM sur la base de structures départementales; pourront y prendre part, d’une manière égalitaire, toutes les mosquées de France. Le bilan positif des structures départementales, créées ces dernières années dans des départements pilotes, nous conforte dans la pertinence de ce choix. Ils prévoient également la fin du système de cooptation (de la moitié des membres actuels du CFCM) par certaines fédérations dites statutaires. Ce système, qui s’est avéré antidémocratique et arbitraire, est la cause principale du blocage imposé au CFCM ces dernières années. Par ces deux changements majeurs, le CFCM souhaite ainsi redonner la parole aux acteurs locaux élus par leurs pairs qui auront la légitimité nécessaire. Ces acteurs que réunissent des préoccupations communes aboliront les frontières et les divisions artificielles qui ont lourdement entravé le CFCM dans ses missions. Initié par M. Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l’Intérieur et des Cultes, le CFCM a été mis en place en 2003, sous l’impulsion décisive de l’ancien président de la République, M. Nicolas Sarkozy, pour servir les citoyens français de confession musulmane et la République dans le respect de la laïcité et de son principe de séparation. Actuellement, le CFCM représente plus de 1.100 mosquées ayant participé à son élection de 2020. Ce chiffre est appelé à augmenter significativement avec la nouvelle réforme qui apporte des réponses aux principaux obstacles d’une participation électorale plus large. Toutes les représentations des cultes de notre pays ont dû évoluer pour être en phase avec de nouveaux contextes. Celle du culte musulman est dans cette dynamique. Aujourd’hui, le CFCM entend opérer son évolution, loin des soubresauts et de la crise qu’il a connus ces dernières années. Cette instance qui a permis d’inscrire l’islam dans le paysage cultuel français avec des réalisations indéniables est un acquis précieux qu’il faut soutenir, améliorer et consolider. La vocation première du CFCM est de défendre les intérêts du culte musulman, de permettre aux musulmans de France d’avoir un accompagnement spirituel qu’ils souhaitent, de contribuer au rayonnement du culte musulman en France, de le représenter dans toutes les instances et manifestations publiques et dans les débats de société.
Sans faire un bilan exhaustif du CFCM, il convient de rappeler qu’il a pu accompagner, via les CRCMs, de nombreux projets de construction de mosquées, la nomination des aumôniers dans l’armée, les hôpitaux et les prisons, d’éditer, en partenariat avec les pouvoirs publics, plusieurs guides pratiques et circulaires pour l’abattage selon les rites, le pèlerinage et l’organisation des espaces de sépultures dans les cimetières, de lutter contre les idéologies extrémistes qui dévoient le message de paix de l’islam. Le CFCM est membre fondateur de la Conférence des Responsables de Culte en France (CRCF), une instance de dialogue interreligieux qui a permis de renforcer la fraternité dans notre pays. À la demande du CFCM, la question du financement du culte via les immeubles de rapport a fait l’objet de la loi CRPR du 24 août 2021, même si la disposition qui y est retenue n’est pas encore satisfaisante. Une réflexion bien avancée sur le statut et l’agrément des imams par un conseil national des imams et aumôniers a été menée par le CFCM ces deux dernières années. Le CFCM a aussi signé avec le ministère de l’Intérieur une convention permettant un meilleur suivi statistique des actes antimusulmans. L’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie, créé par le CFCM, a mené des actions judiciaires. La crise de la pandémie Covid19 a révélé le rôle important et indispensable du CFCM. De l’avis de tous les observateurs, le CFCM a été exemplaire dans la gestion de cette crise via les nombreux avis et conseils qu’il a émis. À l’appel du CFCM, des milliers de repas ont été distribués par les mosquées aux nécessiteux et au personnel soignant. Des bénévoles se sont mobilisés pour accompagner les malades et les familles endeuillées. Les CRCMs se sont mobilisés auprès des maires pour créer des espaces de sépultures supplémentaires au moment où les cimetières étaient sous une très forte tension. Bien évidemment, les critiques et interrogations quant à la capacité du CFCM à répondre aux attentes des musulmans de France, doivent être entendues ; des réponses et améliorations doivent y être apportées. C’est justement ce que visent ces nouveaux statuts à travers les modifications profondes et structurelles qu’ils proposent. Le Président de la République, M. Emmanuel Macron, a annoncé le 16 février 2023, sa décision de mettre fin au rôle du CFCM dans le dialogue du culte musulman avec l’État, en choisissant un nouveau format. Les participants à l’Assemblée Générale Extraordinaire de ce jour ont pris acte de ce choix et ont réaffirmé leur volonté de continuer à défendre les intérêts des membres du CFCM que sont les gestionnaires des mosquées et l’intérêt du culte musulman en général. Pour cela, ils utiliseront tous les moyens que leur offre notre État de droit et apporteront leur soutien à tous les acteurs qui œuvrent pour cet objectif. Paris, le 19 février 2023 Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM)
"Récompense honnêtes aux électeurs obéissants"
A peine décoré de la légion d’honneur, son Tweet provoque un tollé en France... Décoré pour service rendu à Macron: Le recteur Chems Hafiz appelle à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril 2022.
"Récompense honnêtes aux électeurs obéissants"
La Caricature précise le titre: «La Pensée immuable distribuant des croix d’honneur aux épiciers qui ont bien voté pendant les élections».
La planche présente le roi Louis-Philippe de profil distribuant des croix d’honneur et des feuilles représentant un dessin de poire à face humaine (portrait caricaturé du roi des Français) à trois hommes sortant d’une «SALLE DES ELECTIONS». A droite de la composition, la réserve de croix d’honneur, dans un tonneau, et les piles de liasses de feuilles caricaturales. De la salle sortent d’autres hommes, à l’arrière-plan à gauche, se dirigeant vers le roi. Ces hommes sont venus chercher les récompenses qui leur ont été promises par le roi en échange de leur vote favorable aux positions politiques du gouvernement. La Planche. dénonce ce qu’elle estime être de la corruption du gouvernement envers les électeurs. Il s’agit certainement d’une allusion aux élections législatives du 21 juin 1834, faisant suite à la dissolution de la chambre des députés prononcée par Louis-Philippe afin de réduire la représentation de l'opposition républicaine. C’est le parti des conservateurs qui sortit largement majoritaire de ces élections. La Planche. montre le roi des Français récompenser les «épiciers», les «tamerlans», comme La Caricature désigne fréquemment les petits bourgeois favorables au juste-milieu, et il devient lui-même une sorte de gros épicier, avec son petit étalage disposé dans la rue. Dans la lettre, une indication en bas au centre précise que la pierre lithographique, due à Chevalier et compagnie (in explication), qui a permis de réaliser la Planche. est d’origine française. Cela représente une avancée d’après les contributeurs du journal, car cela permettrait de n’être plus dépendant des pierres venant de l’étranger.
« Les Croyants se prosterneront alors que les mécréants ne le pourront guère, leur dos restera raide et leurs nuque partira dans le sens inverse » : Le recteur de la Mosquée de Paris: Tweet supprimé)
Un Tweet qui tombe comme un cheveu sur la soupe juste après la tentative d’assassinat de Rushdie, ça ne peut pas être le fait du hasard.
Rappel: Ahmed Salman Rushdie faisait l’objet en 1989 d'une fatwa de l'ayatollah Rouhollah Khomeini à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux, principalement dans les médias occidentaux.
"Iftar républicain": Comment l’Algérie instrumentalise l’islam de France pour soutenir Emmanuel Macron
Le 19 avril 2022, Christophe Castaner, Bernard Laporte, Karim Zeribi, Francis Spziner, Jean-Pierre Elkabbach ou encore l’association Musulmans de France ont participé à un “iftar républicain” de soutien à la candidature d’Emmanuel Macron organisée par la Grande Mosquée de Paris. Une soirée commanditée par le pouvoir algérien.
Chems-eddine Mohamed Hafiz, homme aux multiples casquettes
Chems-eddine Mohamed Hafiz, né à Alger, est un avocat franco-algérien, recteur de la Grande mosquée de Paris depuis le 11 janvier 2020.
"Soit c’est moi, soit c’est rien !" Chems-eddine Mohamed Hafiz, recteur de la grande mosquée de Paris
Rappel: Furieux de ne pas avoir été invité à la cérémonie du 11 novembre 2021 par le président français Emmanuel Macron, selon ses dires, le recteur de la mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a noyé son vif ressentiment dans un flot de mensonges et d’insultes.
Dans un communiqué officiel, le recteur “déplore vivement de ne pas avoir participé à la cérémonie de commémoration du 103e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, se déroulant ce jeudi matin sous le patronage du Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron”.
Pour Me Hafiz, seul le recteur de la mosquée de Paris a donc droit à cet honneur parce que sa mosquée serait “le seul représentant légitime” de l’islam en France, alors qu’il suffit d’un seul micro-trottoir pour réaffirmer la défaillance de la communauté musulmane de France à l’égard de la mosquée de Paris.
Pour traduire sa frustration, le recteur Hafiz, qui doit rendre des comptes à Alger, a recours à l’insulte contre ceux qui le contredisent et contribue ainsi à rabaisser la fonction du recteur d’une mosquée qui se doit d’avoir un comportement digne.
Soit c’est moi, soit c’est rien !
Sauf qu’un représentant du culte musulman a bien été convié à la cérémonie en la personne de M. Mohammed Moussaoui, président du Conseil National du Culte Musulman (CFCM).
1926 : l’inauguration de la Mosquée de Paris par le Sultan Moulay Youssef Ben Hassan
En 1926, la Grande Mosquée de Paris est inaugurée en présence de membres de l’Etat français et le Sultan du Maroc Moulay Youssef Ben Hassan et les populations de l’Afrique du Nord. L’architecture est superbe, le lieu choisi, symboliquement fort… en hommage aux soldats musulmans de la Première Guerre mondiale (près de 73 000 soldats musulmans avaient été tués entre 1914 et 1918.).
Il y a foule ce jeudi 15 juillet 1926 dans le Ve arrondissement de Paris. Riverains, badauds: ils sont nombreux à vouloir assister à l’inauguration de la Grande Mosquée de Paris. L’événement très protocolaire prévu dans l’après-midi attise la curiosité. La consécration religieuse officielle doit se faire en présence du président de la République ; Gaston Doumergue au côté du Sultan du Maroc Moulay Youssef Ben Hassan entourés de plusieurs hautes personnalités françaises et musulmanes, représentations diplomatiques de la Perse, de la Turquie, du Caucase et de l’Afghanistan.
« Lorsqu’on regarde une gravure des années vingt éditée pour la naissance de la Grande mosquée de Paris, on la voit émerger de l’estompe, comme de la brume, avec ses toits vert d’eau, son minaret, les dômes, la dentelle de l’architecture… un bateau oriental derrière une enceinte qui marque la limite de la rue. Un peu comme une vision au milieu du bâti parisien que l’on devine autour. » C’est par cette description que Simone Douek ouvrait son documentaire consacré à la Grande Mosquée de Paris, et diffusé le 9 décembre 1996 sur France Culture. Elle avait notamment pour invités le recteur de la Grande Mosquée, Dalil Boubakeur, et l’historien Pascal Payen-Appenzeller.
« Ce n’est pas nous qui faisons l’histoire. C’est l’histoire qui nous fait. » Martin Luther King
Il a fallu quatre ans pour construire l’immense édifice religieux. Lors de la pose de la première pierre, le 19 octobre 1922
“L’histoire opère lentement.” Ulrich Wickert
Sur France Inter, le 3 octobre 2011, La Marche de l’Histoire diffusait une archive de 1926 dans laquelle s’exprimait Valroff, secrétaire particulier de Si Kaddour Benghabrit, qui fut le premier à diriger la Grande Mosquée de Paris : « La République Française, le Sultan du Maroc Moulay Youssef Ben Hassan et les populations de l’Afrique du Nord, en réalisant cette œuvre, voulaient édifier un monument durable, une amitié qui tire sa vivacité et sa persistance dans la nature même de l’âme française et de l’âme musulmane. Tous les Français qui voient le minaret de cette maison d’Allah se détacher sur le beau ciel se souviennent et se souviendront toujours des jours sombres où, côte à côte, Français et musulmans, luttaient pour le triomphe de la justice et de la liberté. »
À l’époque, dans le quartier, l’état d’esprit était très favorable à la construction de la mosquée. Et Lyautey s’inscrivait dans une longue histoire : en 1767, la France de Louis XV avait signé un contrat avec le sultan du Maroc, Sidi Mohammed ben Abdallah, pour l’établissement religieux de l’islam en France : "Ce vieux projet de Louis XV et du Maroc… comme souvent il a fallu attendre très longtemps, les coïncidences de l’histoire."
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