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Financement libyen: Michèle Marchand, la « reine de la presse people » derrière les barreaux.

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Financement libyen: Mimi Marchand, la « reine de la presse people » derrière les barreaux.

Le placement en détention provisoire de Mimi Marchand a été confirmé par la cour d’appel de Paris, ce mardi 29 juin. La patronne de l’agence BestImage a été mise en examen début juin pour «subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée ».

Placée jeudi en garde à vue, la patronne de l’agence de paparazzis Bestimage, Michèle Marchand, a été mise en examen samedi 5 juin, a annoncé son avocate à l’Agence France-Presse (AFP). Elle est notamment accusée de « subornation de témoin ».

Surnommée « Mimi », Michèle Marchand, la « reine de la presse people », comme on la surnomme, amie des couples Macron et Sarkozy, a également été mise en examen pour «association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée» et placée sous contrôle judiciaire. «Elle conteste fermement les faits reprochés», a souligné son avocate, Caroline Toby. Les magistrats soupçonnent cette femme d’affaires, figure de la presse people, proche des couples Macron et Sarkozy, d’avoir joué un rôle trouble dans l’organisation de l’entretien donné par Ziad Takieddine à l’hebdomadaire Paris Match, publié en novembre 2020 et accompagné de clichés pris par un photographe travaillant pour son agence.

A 74 ans, la pétroleuse de la presse, ancienne tenancière de boîtes de nuit, est soupçonnée de s’être acoquinée avec des personnages peu recommandables pour orchestrer la rétractation de Ziad Takieddine.

Dans cette interview, Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, après avoir affirmé que ce dernier avait touché de l’argent pour sa campagne présidentielle de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. « La vérité éclate », avait immédiatement triomphé l’ancien chef de l’Etat.

Revirements

Deux mois plus tard, interrogé le 14 janvier à Beyrouth par les juges d’instruction Aude Buresi et Marc Sommerer, chargés du dossier libyen, M. Takieddine, connu pour sa versatilité, avait déclaré qu’il ne confirmait « pas les propos » de l’entretien, prétendant qu’ils avaient été déformés par Paris Match, qui « appartient à un ami de Sarkozy ».


Lors de sa garde à vue, Mimi Marchand a reconnu qu’elle se trouvait à Beyrouth au moment de l’entretien avec Ziad Takieddine. Elle « a agi en qualité de journaliste qui a eu l’exclusivité de cette interview de M. Takieddine », a déclaré samedi son avocate. « Elle n’a fait qu’organiser les photos et l’interview, dans le périmètre de son métier », a expliqué Mme Toby.

Cinq autres personnes avaient également été placées en garde à vue jeudi dans cette enquête. Le journaliste de Paris Match François de Labarre avait été libéré dans la soirée, sans poursuite à ce stade. Les quatre autres ont aussi été mises en examen samedi, a annoncé le Parquet national financier dans un communiqué. Parmi elles figurent le publicitaire Arnaud de La Villesbrunne, ancien directeur de l’agence Publicis, l’homme d’affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.

Placée sous contrôle judiciaire, « Mimi » Marchand a parlé, selon des écoutes téléphoniques, le 9 juin avec une des personnes avec lesquelles le juge lui avait interdit d’entrer en contact : le paparazzi Sébastien Valiela.

Selon Le Parisien, Noël Dubus, qui s’est rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer M. Takeddine avant sa rétractation, aurait bénéficié de versements suspects, via Arnaud de La Villesbrunne, qui était un des prestataires de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Selon le quotidien Libération, l’homme d’affaire Pierre Reynaud aurait, quant à lui, avancé à M. Dubus des fonds à remettre à M. Takieddine.

En novembre 2020, l’homme d’affaires franco-libanais avait, dans une fracassante interview donnée à « Paris Match » et BFMTV, retiré ses accusations à l’encontre de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des prétendus financements libyens de la campagne de 2007 de l’ancien président de la République. Depuis, les policiers enquêtent sur les coulisses opaques de cette volte-face.

Sa « présence au festival de Cannes est indispensable »

Avec son associé Me Vincent Nioré, elle a demandé le retour à un contrôle judiciaire pour Mimi Marchand, dont «la présence au festival de Cannes est indispensable. Elle a compris son erreur, elle sait aujourd’hui qu’elle a agi comme une imbécile.» Dans cette affaire «extrêmement sensible », l’avocate générale a estimé «totalement prématuré de remettre en liberté» Mimi Marchand, qui « n’a pas voulu comprendre (ses) obligations ». «Il y a un risque de concertation frauduleuse », a-t-elle mis en garde.

C’est la femme la plus influente et la plus mystérieuse de France. Comment cette ancienne garagiste, reine de la nuit et des paparazzis, est-elle devenue conseillère des puissants, jusqu’à l’Elysée ?

C’est un personnage de roman. Une femme de 74 ans, qui a eu de nombreuses vies. Elle a d’abord été comptable dans un garage ouvert 24 sur 24, ce qui l’a amené à fréquenter le monde de la nuit. C’est-à-dire les flics et les voyous. Et d’ailleurs, elle a épousé successivement, un braqueur de banque puis un policier.

Elle a tenu des boîtes de nuit, elle est allée plusieurs fois en prison. Pour des histoires de chèques falsifiés, de comptes truqués ou pour avoir été arrêtée avec son mari braqueur et avec 500 kilos de cannabis dans sa voiture. Mais tout cela c’était une autre vie.

A la fin des années 90, elle se reconvertit dans la presse people et elle s’y révèle diablement redoutable. A l’époque, 90% des scoops de Voici, c’est elle. Elle connaît la Terre entière, elle sait tout sur tout le monde, elle séduit avec sa gouaille, sa voix de fumeuse, sa répartie. Finalement elle se fera virer de Voici pour une sombre histoire de fausse interview du garde du corp de Lady Diana.

Proche de Brigitte Macron?

Mimi Marchand a ensuite monté sa propre agence de paparazzi, Best Image, qui fait encore aujourd’hui la pluie et le beau temps dans la presse people. Mimi Marchand a la réputation d’être proche de Brigitte Macron. Les deux femmes se sont rencontrées au printemps 2016. Emmanuel Macron allait se lancer dans la campagne. Brigitte Macron voulait faire taire de sales rumeurs qui disaient qu’Emmanuel Macron était homosexuel.

Xavier Niel, le patron de Free a présenté Mimi Marchand à la future première dame. Et Mimi Marchand s’est rendue indispensable. Elle a d’abord identifié l’origine des rumeurs. C’était des ragots répétés par un ancien patron de presse, lui-même homosexuel qui les répétait dans tout Paris.

Et ensuite, Mimi Marchand s’est attaqué à dorer l’image du couple. A travers de fausses paparazzades montrant Brigitte et Emmanuel, en vacances, toujours main dans la main. Et grâce à Mimi Marchand, les Macron vont faire la Une de Paris Match une vingtaine de fois.

Après la présidentielle, Mimi Marchand a continué à conseiller Brigitte Marcon à l’Elysée. Elle a même posé derrière le bureau du président en faisant le V de la victoire. Pendant les premiers mois du quinquennat, les photographes de Best Image avaient toujours le meilleur accès au président. C’est le fameux Alexandre Benalla qui s’occupait de les faire monter dans l’avion ou la voiture du président et d’écarter les photographes concurrents.

Et puis finalement toutes ces histoires ont fini par être racontées, notamment dans un livre du journaliste Jean-Michel Decugis, si bien que Mimi Marchand a été un peu mise à l’écart, en tout cas, on l’a moins vue à l’Elysée.

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