Après avoir tenté en vain de déstabiliser les provinces du Sud, l’Algérie active son « plan B ».
L’Algérie active son « plan B », la relance de ligne maritime entre la ville occupée de Mellila et le port algérien de Ghazaouet
Le projet de liaison maritime entre la ville occupée de Mellila et le port algérien de Ghazaouet est relancé, a révélé le président de l’Autorité portuaire dans des déclarations à Melilla Hoy. Gamero a indiqué avoir sollicité à cet égard l’appui du président de la ville, Eduardo de Castro. Une compagnie maritime serait d’ores et déjà intéressée pour cette ligne, révèle le président de l’autorité portuaire.
Gamero prévoit de solliciter l’accord du ministère espagnol des Affaires étrangères «pour obtenir la dernière pièce qui manque au puzzle afin de récupérer le marché algérien que Melilla avait dans les années 80» du siècle dernier, a-t-il expliqué. Pour ce faire, des facilités administratives devraient être accordées aux touristes algériens similaires à celles dont bénéficient les Marocains des zones frontalières pour entrer à la ville occupée de Mellila, ajoute la même source.
Ainsi, le touriste algérien n’aura pas à demander un visa d’entrée dans la ville. Ce « sésame » est présenté par le président de l’Autorité portuaire comme «un enjeu clé» devant déterminer la réussite de la nouvelle ligne. «Pour que cette connexion soit efficace, il faut ne pas gêner les passagers algériens en exigeant d’eux des visas». Et c’est là où réside le rôle du département d’Arancha Gonzalez Laya.
Ce projet de liaison maritime entre la ville occupée de Mellila et l’Algérie a été porté au début par Youssef Kaddour, le président de la Commission islamique Annour, en réaction à la fermeture de la frontière commerciale du Maroc avec sa ville. Celui-ci avait initié, en octobre 2019, les premiers contacts avec des diplomates algériens accrédités en Espagne.
Outre le volet économique, les négociations entre les deux parties avaient abordé également l’envoi d’imams algériens pour remplacer les Marocains dans les mosquées de la ville occupée de Mellila. La propagation de la pandémie du coronavirus avait cependant suspendu le fil des discussions.
Après avoir tenté en vain de déstabiliser les provinces du Sud, les éléments des services des renseignements algériens multiplient les rencontres secrètes.
Le parti algérien du Front Al Moustakbal, constitué en 2012, est-il devenu l’interlocuteur du président de la Commission islamique Annour de la ville occupée de Mellila ? Le président du groupe parlementaire a adressé une lettre à Youssef Kaddour, saluant «l’ouverture correcte sur (votre) deuxième pays, l’Algérie».
«Les liens historiques qui nous unissent sur tous les niveaux nous encouragent à créer une coordination solide entre nous», indique El Hadj Belghaouthi. Et d’enchaîner en rappelant «le rôle particulier qu’a joué Melilla dans la guerre de libération de l’Algérie. Il est de notre devoir de consolider ses liens de fraternité qui nous unissent en tant que musulmans».
Belghaouthi invite, par ailleurs, Kaddour à «soumettre au gouvernement algérien et ses institutions ses propositions lors de la prochaine réunion algéro-espagnole, conformément au traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre le Royaume d’Espagne et la République de l’Algérie».
Début octobre, Youssef Kaddour a tendu la main aux Algériens en leur proposant d’asseoir leur influence religieuse à Melilla moyennant un soutien à l’économie locale gravement touchée par la fermeture de la frontière commerciale avec le Maroc.
Le président de la CIAM ne serait pas le véritable auteur de cette main tendue aux Algériens, mais juste un exécutant.
Avant de s’envoler mercredi 9 octobre 2019 à Valence pour y rencontrer la présidente de «Maison Algérie», Houria Sehli, également représentante du Front de Libération Nationale en Espagne, Youssef Kaddour s’est réuni d’abord avec des responsables espagnoles à Madrid.
Une rencontre avait réuni des Marocains affiliés à l’association présidée par Youssef Kaddour Adda (Commission islamique Annur de la ville occupée de Mellila), des Algériens et des Espagnols, pour convenir des dispositions urgentes afin de «s’emparer des mosquées de Melilla».
Attentats de 1995: Alger commanditaire?
En juillet 1995, dans un contexte ou Alain Juppé, qui vient d’être nommé premier ministre, envisage pour la première fois que Paris prenne ses distances à l’égard de la « sale guerre » des généraux « éradicateurs » algériens, l’opinion française est prise en otage par une terrible campagne d’attentats. Des bombes explosent dans le RER St Michel, à Paris, puis, dans le reste de l’hexagone (10 morts, 200 blessés). Officiellement, les mystérieux terroristes agissent pour le compte du « Groupe Islamique Armé » (GIA), un mouvement terroriste algérien réputé dirigé par Djamel Zitouni. Ils entendraient « punir la France » de son « soutien au régime d’Alger ». Du coup, toute idée de « compromis politique avec les islamistes » est discréditée. Mais selon plusieurs anciens agents des services algériens, Zitouni avait en fait été « retourné » par leur hiérarchie. Après avoir facilité son arrivée à la tête du GIA, en octobre 1994, les généraux Toufik Mediene et Smain Lamari, respectivement numéro 1 et 2 du DRS (ex- « sécurité militaire ») l’auraient instrumentalisé pour terroriser les algériens, discréditer les islamistes, et forcer la France à les soutenir.
Témoignages du juge Alain Marsaud, de l’ancien directeur de la DST Remy Pautrat, du policier des RG Jean Lebeschu, du socialiste Alain Chenal, des journalistes Camille Tawil et Dominique Gerbaud, du général Khaled Nezzar, du capitaine Ahmed Chouchane, du capitaine Hocine Ouguenoune, du colonel Mohamed Samraoui, du diplomate Mohamed Larbi Zitout, de Abbas Arroua,…
(Reportage de Jean Baptiste Rivoire et Romain Icard diffusé dans 90 Minutes par Canal plus le 4 novembre 2002).
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