Sahara Marocain: l’Espagne ne veut pas « alimenter des polémiques stériles » avec l’Algérie
Madrid n’a pas tardé à répondre aux récents propos du « président » algérien (mal élu et décrié) Abdelmajid Tebboune concernant sa décision de reconnaître le plan marocain d’autonomie, considéré comme la base « la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit » créé autour du Sahara marocain. « Je ne vais pas alimenter des polémiques stériles mais l’Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n’y a rien d’autre à ajouter« , a déclaré José Manuel Albares.
« L’Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre de la légalité internationale » , a averti M. Albares, mettant en garde Alger contre toute ingérence ou interférence dans sa relation avec le Maroc.
Le « président » algérien n’a pas digéré le revirement espagnol
Dans une interview à des médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a dénoncé l’annonce le 18 mars par le gouvernement espagnol de son soutien à un plan d’autonomie marocain, en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l’ancienne puissance colonisatrice. «Nous avons de très solides liens avec l’État espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, ndlr) a tout cassé», a ajouté le chef de l’État algérien.
Pedro Sanchez a qualifié le plan marocain de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend». Dénonçant un «revirement» de l’Espagne, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et a réclamé des «clarifications» avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid.
Le « président » Tebboune a toutefois souligné que l’Algérie ne «renoncerait jamais à ses engagements d’assurer la fourniture de gaz à l’Espagne quelles que soient les circonstances». L’Espagne est très dépendante de l’Algérie pour ses approvisionnements en gaz.
L’Espagne n’a pas le droit…
La distinction entre le Gouvernement espagnol et l’Etat espagnol…
L’Algérie « ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances »….
Chaque pays a le droit souverain de prendre ses propres décisionsQu’est-ce que la souveraineté dans les relations internationales ?
La notion de souveraineté – comme celle d’État – se situe à l’intersection entre les scènes interne et internationale.
La souveraineté interne implique un principe de hiérarchie. Jean Bodin, en 1576, dans Les Six livres de la République, la définit comme la «puissance absolue et perpétuelle d’un Etat». L’État n’est subordonné à aucune autre entité et n’est soumis qu’à sa propre volonté. Il exerce son autorité suprême sur une population et un territoire donnés. La souveraineté signifie donc indépendance, capacité à ne pas se voir imposer la volonté des autres (principe de non-ingérence), et liberté d’organisation interne.
La souveraineté externe repose sur le principe d’égalité entre les États, quelles que soient leur puissance effective, leurs ressources ou leur démographie, et donc indépendamment des inégalités de fait. On parle ainsi, dans la Charte des Nations unies, d’«égalité souveraine» (art. 2 § 1). Cette égalité signifie aussi que les États ne sont soumis à aucune instance supérieure. Ils sont théoriquement subordonnés aux seules normes qu’ils ont eux-mêmes définies ou auxquelles ils ont consenti.
Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l’Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l’agence officielle APS qu’il n’était «pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol».
En réaction au changement de la position de l’Espagne sur le Sahara, la mafia militaro-politico-financière algérienne entend mener contre cette dernière des actions :
Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l’Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l’agence officielle APS qu’il n’était «pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol».
Un responsable algérien a confié au journal El Confidencial que l’Algérie répondra de manière «énergique, souveraine et multiforme» contre l’Espagne qui a décidé de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara, le considérant comme la solution «la plus sérieuse, réaliste et crédible» au conflit.
L’Algérie ne va pas rester les bras croisés devant le revirement de la position de l’Espagne concernant la question du Sahara. Après le rappel de son ambassadeur pour consultations, d’autres mesures devront être prises. C’est ce qu’a affirmé le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères à un journal espagnol.
Ainsi, selon ces propos repris par le journal espagnol El-Correro, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien a affirmé que l’Algérie «va revoir tous les accords avec l’Espagne». Chakib Rachid Kaid a exclu qu’il y ait des conséquences immédiates dans la vente de gaz et de pétrole. Cependant, il indique à demi-mots que les contrats actuels pourraient ne pas être renouvelés à leur expiration. Des contrats qui arrivent à leur expiration en 2030 après la récente prolongation.
Selon la même source, les autorités algériennes, après avoir rappelé leur ambassadeur à Madrid, Said Moussi, pour des consultations, vont préférer l’Italie à l’Espagne pour approfondir ses relations énergétiques avec l’Europe, mais continuera à approvisionner l’Espagne en gaz, tout en revoyant le prix de cession à la hausse.
Le Gouvernement de l’Espagne
Le gouvernement du royaume d’Espagne (en espagnol : Gobierno del Reino de España) est, en Espagne, l’institution politique exerçant, au niveau national, le pouvoir exécutif et réglementaire.
Régi par les titres IV, V de la Constitution de 1978 et la loi de 1997 relative au gouvernement, il est dirigé par le président du gouvernement et responsable devant le Congrès des députés. Il a son siège à Madrid, au palais de La Moncloa.
Le fonctionnement du gouvernement espagnol est régi par trois principes :
le principe de la direction présidentielle (principio de dirección de presidencia), qui veut que le président du gouvernement dirige et coordonne l’action du gouvernement ;
le principe de responsabilité solidaire et d’action collégiale (principio de responsabilidad solidaria y acción colegiada), selon lequel chaque ministre est politiquement responsable des actes décidés par le gouvernement ;
et le principe ministériel (principio departamental), en vertu duquel chaque ministre dispose, dans ce cadre, d’une autonomie et responsabilité propres.
La politique gouvernementale s’articule autour d’un programme approuvé par le Congrès des députés.
En vertu de l’article 97 de la Constitution espagnole de 1978, «le gouvernement dirige la politique intérieure et extérieure, l’administration civile et militaire, et la défense de l’État. Il exerce le pouvoir exécutif et pouvoir réglementaire, conformément à la Constitution et à la loi ».
Il lui revient de proposer des projets de loi (proyectos de ley), qui ont priorité sur les propositions de loi, aux Cortes Generales, mais également d’approuver les décrets, décrets-lois et autres règlements. Il élabore le budget de l’État (presupuestos generales del Estado, PGE), qui doit être soumis à l’examen et au vote du Parlement, et réalise la planification économique en vue d’harmoniser et équilibrer le développement régional.
Le cas échéant, un ou plusieurs ministres, en complément du président du gouvernement, peut être appelé à contresigner (refrendar) un acte du roi d’Espagne, dont il endosse alors la responsabilité. Le gouvernement, réuni en conseil des ministres, conseille également son chef lorsque celui-ci souhaite poser la question de confiance au Congrès des députés ou demander la dissolution des Cortes.
Enfin, c’est à lui qu’il revient de proposer la nomination du procureur général de l’État (Fiscal General del Estado), ainsi que de deux membres du Tribunal constitutionnel, devant lequel il peut déposer un recours en inconstitutionnalité d’une loi nationale ou régionale.
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