Enquête exclusive / L’histoire du GSPC algérien: Nous espérons avoir démontré tout au long de cet article; le jeu trouble du régime algérien et les zones d’ombre en Algérie… Il est important que l’ensemble de l’opinion internationale prenne conscience du jeu macabre que joue la mafia militaro politico financière algérienne.
Qui a enlevé les otages (la plupart allemands) du Sahara?
Les quatorze otages, pour la plupart allemands, enlevés dans le Sahara algérien au début de l’année 2003, ont retrouvé la liberté le 18 août 2003 dans la région de Kidal dans le nord du Mali. Dix-sept autres avaient été libérés en mai par leur ravisseurs, selon les uns, par l’armée algérienne, selon les autres. Le trente deuxième, une femme, est morte d’une insolation pendant sa détention. Le responsable des rapts serait un dénommé « Abderrezak El Para, » agissant pour un mouvement islamiste armé, le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) dirigé de Hassan Hattab. Alain Chevalérias, consultant auprès du Centre de recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001 a réalisé cette étude en août 2003… ⇒ étude
Ce que vous ne connaissez pas:
El-Para était-il un agent du DRS, infiltré au sein des GIA
Contrairement à ce qui est mentionné sur wikipedia que Abderazak el Para, de son vrai nom Amari Saïfi, également surnommé Abou Haydara, est né le 23 avril 1966 à Guelma en Algérie. Il est un dirigeant du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Abderrezak El Para, selon des sources, s’appelle en réalité Qessah. Formé en 1987 à l’école des forces spéciales de Biskra (à 350 km au sud-est d’Alger) il y devient sergent. Après sa formation, il est muté au 12ème RPC (12ème régiment de para-commandos), une unité d’élite de l’armée algérienne. En 1992, il déserte de la caserne de Beni Messous (à Alger) pour le maquis. En 1994, cependant, il se rend aux autorités. Pendant deux ans, il aurait été vu à plusieurs reprises au centre de Ben Aknoun, le CPMI (Centre Principal Militaire d’Investigation) en compagnie du patron d’alors, le colonel Athmane Tartague¹, devenu depuis général. Il est envoyé en stage pendant trois ans, avec le grade de lieutenant, à Fort Bragg (USA), le centre d’entraînement des Bérets Verts américains. De retour en Algérie, il est nommé capitaine. Pourtant promis à une belle carrière, il déserte à nouveau en 1997 et rejoint les maquis.
D’après les informations collectées, « El Para, » ne se signalait pas par un comportement religieux au sein de l’armée et, surtout au 12ème RPC, il participait à des beuveries avec ses camarades.
Néanmoins, la partie de biographie, dévoilée dans la presse algérienne, suffit à dresser d’El Para un portrait plus proche de celui d’un agent en mission d’infiltration, que de celui d’un déserteur passant à l’ennemi par conviction.
Les déplacements dans le désert.
Très peu de témoignages des otages nous sont parvenus. Les autorités allemandes, semblent-ils, leur ont interdit de vendre l’histoire de leur aventure à la presse. Pour avoir vécu, ou plutôt survécu, en zone désertique, dont celle du Sahara, nous savons que de tels déplacements ne s’improvisent pas.
Les moyens de communication dont dispose El Para.
D’après une dépêche de l’AFP du 13 août, et « de source proche des négociateurs, » El Para possède « de puissants moyens de transmission. » Ces moyens peuvent relever de deux technologies: le satellite ou les communications par radio. Dans les deux cas, le point de départ des émissions est détectable. A chaque fois qu’il émettait, la position d’El Para était donc dévoilée. Pourquoi l’armée algérienne n’a-t-elle pas mis cela à profit pour intercepter le groupe?
En mars 2004, Le Para et ses petits amis, passés au Tchad, tombèrent – l’accident bête – sur l’armée tchadienne, opportunément guidée par l’Empire, dont un avion survolait la scène et écoutait les échanges radios et téléphoniques des terroristes. Sévèrement étrillé par les Tchadiens, le groupe du GSPC fila vers le nord et rencontra des combattants du MDJT, un mouvement d’opposition qui captura tout ce petit monde mais se trouva bien embêté.
A qui refiler le bébé ?
Qui pourrait bien être intéressé par Le Para et ses hommes ?
L’Algérie ?
La France ?
L’Allemagne….?
Le prix du silence: Amir dz révèle les secrets du château et le lieu d’existence d’El Para.
Cette atroce réalité est pratiquement totalement effacée des mémoires et des commentaires des médias occidentaux. Pourquoi ce silence radio des autorités allemandes…? se demande l’activiste algérien Amir Boukhors « Amir Dz ».
Amir Boukhors « Amir Dz » l’activiste qui fait trembler le «pouvoir algérien ».
La page Facebook Amir.dz compte 658 519 d’abonnés, son compte Youtube compte 554 k abonnés, son compte twitter 140,3 k abonnés et son compte in stagram 40,4k abonnés. Par ses publications, qui chatouillent la fibre sensible des Algériens, il n’épargne aucune personne qui gravite autour d’un système politique pollué des responsables corrompus et leur progéniture qui bradent les ressources du pays.
Djamel Zitouni, l’agent des services secret algériens
Djamel Zitouni, alias Abou hadj arab Amine, né le 5 janvier 1964 à Birkhadem dans la banlieue d’Alger, en Algérie et mort le 16 juillet 1996 (à 32 ans) aux environs de Tamesguida. D’anciens agents des services secrets algériens (exilés) ont révélé, à partir de 1997, que Zitouni et ses semblables travaillaient pour l’armée algérienne (en tant qu’infiltrés au sein du GIA), et pratiquaient une politique de contre-insurrection par la terreur, destinée à rompre le lien et la sympathie que la population.
Un juge estime «sérieuse» la thèse d’un lien entre GIA et armée algérienne
Le juge-antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibéhirine, vient de demander au gouvernement la levée du secret-défense sur tous les documents susceptibles d’accréditer la thèse selon laquelle Djamel Zitouni (photo), l’ancien chef du Groupe islamique armé (GIA), était en réalité un agent des services secrets algériens….⇒ Lire la suite
Tout au long de l’été 1995, alors que Jacques Chirac vient d’être élu à la présidence de la République, la France connaît une spectaculaire série d’attentats à la bombe, faisant dix morts et quelque deux cents blessés. Dès la fin de l’été, la police française arrête la plupart de leurs exécutants. Il s’agit le plus souvent de jeunes islamistes radicaux des banlieues françaises, dont Khaled Kelkal, qui sera abattu par les gendarmes le 29 septembre 1995, mais aussi d’islamistes plus aguerris venus d’Algérie pour diriger cette campagne d’attentats. Officiellement, ils se revendiquent du Groupe islamique armé (GIA), alors dirigé par Djamel Zitouni. Mais, au sein des services français, on s’interroge rapidement sur les liens que certains des poseurs de bombes entretiennent avec les services secrets de l’armée algérienne (le Département de renseignement et de sécurité, DRS, ex-Sécurité militaire) : « C’est vrai qu’une des réflexions de la DST, se souvient Alain Marsaud, ancien magistrat antiterroriste, a été de constater que dès qu’on remontait les réseaux Kelkal, on tombait sur des gens des services officiels algériens. » Les services français repéreront notamment un certain Ali Touchent, qui apparaît dans le dossier comme le principal organisateur de la campagne d’attentats mais échappera aux arrestations et se réfugiera, juste après l’opération, en Algérie. Malgré cette incapacité de la justice à mettre la main sur le principal organisateur des attentats, et donc à identifier leurs commanditaires, ils seront officiellement attribués à Djamel Zitouni…
L’exemple palpable de ce machiavélisme du gouvernement Algérien est l’assassinat des 7 moines trappistes de Tibhirine. Enlevés le 27 Mars 1996, les têtes de ces 7 moines seront retrouvées décapitées deux mois plus tard. L’assassinat sera revendiqué comme son habitude par le GIA. Dans le livre « Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables » paru en 2011, des anciens agents du DRS avouent que les moines ont été enlevés sur ordre du général Smain Lamari, ancien chef du DRS. L’objectif poursuivi selon ses anciens agents étaient tout simplement de non seulement d’empêcher aux moines de soigner les combattants du GIA qui n’était pas sous le contrôle des DRS, mais aussi de discréditer les islamistes du FIS.
Mourad Bouakaz, qui affirme être un ancien informateur des services secrets algériens à Oran, dit de Djamel Zitouni, ancien chef du Groupe islamique armé (GIA) ayant revendiqué en 1996 l’enlèvement des moines de Tibhirine, qu’il est « un agent des services algériens« . Il le sait grâce à son expérience de « leurs méthodes de travail, qui n’ont pas changé« .
Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), pour lequel il aurait travaillé dès 2007, lui a demandé de « monter au maquis pour [se] faire passer pour un islamiste. Et si j’y étais monté, peut-être aurais-je reçu le commandement de tuer ou de faire des attentats. C’est pour ça que j’ai fui en France« , affirme Mourad Bouakaz, réfugié dans l’Hexagone depuis quelques mois. Il a été entendu en janvier dernier à Paris par le juge Marc Trévidic, chargé de l’enquête.
Son chef, le colonel « Rostom », lui a dit un jour : « Bouakaz, tu nous fais peur. Si tu nous trahis un jour, on va te faire comme Djebbar M’henna a fait aux sept moines français. Il était colonel au CTRI [Centre territorial de recherche et d’investigation de Blida, une ville proche de Tibhirine] au moment de l’enlèvement des moines« , affirme-t-il. Le colonel Djebbar M’henna travaillait sous les ordres des généraux Smaïn Lamari et Mohamed Médiène, dit « Toufik ».
« Aujourd’hui, j’ai compris que Djebbar M’henna est celui qui a exécuté, de près ou de loin, les moines français », accuse Mourad Bouakaz, considéré en Algérie « comme un traître« … « Je sais que j’aurai des représailles, mais je dis la vérité pour que ces criminels soient punis par la loi. »
Mokhtar Belmokhtar un sbire du DRS
El-Aouar (« le borgne »), 41 ans, plus connu, en Algérie, comme un contrebandier mangeant à tous les râteliers que comme un salafiste djihadiste pur et dur, aurait monté sa propre phalange (katiba) dans le Sahara, « les signataires par le sang ». Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur courait: le Borgne avait pris ses distances avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), autoproclamé Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont les combattants sont à 95% algériens.
A 17 ans, en 1989, sous prétexte de faire le petit pèlerinage (omra), il s’envole pour l’Arabie Saoudite, puis gagne l’Afghanistan où il reçoit une formation militaire pendant un an. Originaire du Sud algérien, le Borgne n’adhère pas au Front Islamique du Salut (FIS) et ne s’engage pas non plus dans les groupes armés islamiques qui pullulent depuis l’interruption du processus électoral par l’armée algérienne en janvier 1992. La décennie de guerre civile qui s’ensuivra fera 150.000 morts et des milliers de disparus.
Mokhtar Belmokhtar, le contrebandier
Belmokhtar a pratiqué la contrebande de denrées alimentaires (aides alimentaires détournées par l’Algérie et le “polisario” destinées aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf), revendu dix fois plus cher hors d’Algérie.
Surnommé « Mister Marlboro » par les services algériens, Belmokhtar est régulièrement accusé de trafic de cigarettes ou de drogues. Selon Morten Bøås, professeur de l’université d’Oslo, « Mokhtar Belmokhtar a créé un système sophistiqué de contrebande de cigarettes dans toute l’Afrique saharienne. Transitant par la route du sel empruntée par les Touareg, les cargaisons de cigarettes arrivent par le Bénin ou le Togo, puis passent par le Mali, le Niger, et enfin par le sud algérien avant d’être revendues dans tout le Maghreb. À chaque nouvelle étape, il faut payer « Mister Marlboro » pour s’assurer un voyage sans encombre. Le contrôle de ce réseau a déclenché de nombreuses disputes territoriales entre les diverses factions d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), les Touareg et les fonctionnaires corrompus ».
Selon un salafiste mauritanien ayant travaillé avec le Borgne, ce dernier aurait essayé de convaincre l’islamopathe Abid Hammadou, dit Abou Zeïd, le preneur d’otages occidentaux qui contrôle la katiba du Nord-Mali, d’arrêter les kidnappings qui nuisent au business. Et de mettre sa phalange au service des narcos. Toujours selon le Mauritanien, Abou Zeïd aurait accepté de travailler avec les Colombiens, tout en continuant la traite des hommes, pour donner une couleur « islamique » à sa dérive délinquante.
Young #Algeria‘n #Jihad‘i leader Mokhtar Belmokhtar, when he was still just a promising football player. #Mali #Libya pic.twitter.com/3RCFjCESgt — Amir Jalal (@AmirJalalZ) March 7, 2015
L’Algérie aurait encouragé le jihadiste Mokhtar Belmokhtar à attaquer les intérêts marocains au Sahara.
Le site Wikileaks a mis en ligne, 16 mars 2016, un email confidentiel reçu par l’ex-secrétaire d’Etat US Hillary Clinton qui révèle une entente secrète entre les services du renseignement algérien, et le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, pour attaquer les intérêts marocains.
Une preuve déconcertante des liens tissés par les services algériens avec le terroriste le plus recherché au monde, en l’occurrence l’ex-chef des «Signataires par le sang», l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, à l’origine des récentes sanglantes prises d’otages de Bamako (Mali) et du Grand-Bassam à Abidjan (Côte d’Ivoire). Et c’est Wikileaks qui vient de révéler ce lien avéré, en mettant en ligne, ce jeudi 16 mars, une plateforme permettant de consulter des emails envoyés à partir du serveur privé de l’ex-secrétaire d’Etat US Hillary Clinton entre les années 2010 et 2014…Lire ⇒ email
Selon le rapport qui cite des «sources très sensibles», le gouvernement algérien serait parvenu à un «accord très secret» avec Belmohktar après l’enlèvement en avril 2012 à Gao au Mali du Consul d’Algérie. «En vertu de cet accord, Belmokhtar devait concentrer ses opérations au Mali, et à l’occasion, avec l’encouragement de la DGSE algérienne, attaquer les intérêts marocains au Sahara marocain, où les Algériens ont des revendications territoriales», indique l’email.
Des conversations téléphoniques entre deux gradés algériens, enregistrées durant l’attaque terroriste du 16 janvier 2013 contre le site gazier d’In Amenas, et reproduites hier dimanche par Médi1TV, établissent la responsabilité des forces spéciales algériennes dans l’exécution des otages.
La prise d’otages d’In Amenas, perpétrée le 16 janvier 2013 sur le site gazier de Tiguentourine, au sud de l’Algérie, revient sous les feux de l’actualité. Des conversations téléphoniques entre, d’une part, de hauts gradés de l’Armée nationale populaire (ANP), et de l’autre, des galonnés de cette même armée et les terroristes à la solde de Mokhtar Belmokhtar, chef des «Signataires par le sang», démontrent que les victimes étrangères de la prise d’otages, 18 au total, dont 10 Japonais, ont été exécutées de main froide, et sans distinction aucune, par les forces spéciales algériennes.
Vidéo: In Amenas: comment l’armée algérienne a exécuté les otages
Comment Abdelmalek Droukdel, le jihadiste le plus recherché d’Afrique du Nord a-t-il pu traverser deux mille kilomètres de territoire algérien avant d’être tué par la France au Mali?
À la fin des années 90, il participe à la fondation du GSPC algérien (Groupement salafiste pour la prédication et le combat), sous la direction de l’émir Hassan Hattab.
Le site Counter Extremism Project (CEP), le décrit « un mélange d’islam politique et de nationalisme arabe » chez un de ces rares leaders d’Al-Qaida à ne pas avoir été formé dans des camps au Yemen ou en Afghanistan.
Abdelmalek Droukdel, aussi connu sous le nom de guerre Abou Moussab Abdelwadoud, né le 20 avril 1970 dans le village de Zayane, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger (Algérie) et mort le 3 juin 2020 à Talhandak près de Tessalit (Mali). Il est étudiant en ingénierie, lorsque l’Algérie bascule dans la guerre civile en 1991. Sympathisant du Front islamique du salut (FIS), Droukdel rejoint l’insurrection islamiste en 1993 et rallie le Groupe islamique armé (GIA). Il gravit les échelons au sein de ce groupe avant de rejoindre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui est fondé en 1998. En juillet 2004, il prend la tête du GSPC lorsque Nabil Sahraoui (« Ibrahim Mustapha »), qui avait remplacé Hassan Hattab à la tête du GSPC, est abattu par la police algérienne vers Béjaïa. Abdelmalek Droukdel lance alors une fatwa contre Hattab, l’accusant de publier de faux communiqués au nom du GSPC (9 février 2005). Soutenu par Abou Moussab Al-Zarqaoui, il obtient l’éviction d’Hattab.
Comment le jihadiste le plus recherché d’Afrique du Nord a-t-il pu traverser deux mille kilomètres de territoire algérien avant d’être tué par la France au Mali?
Les autorités algériennes ont longtemps gardé un silence remarqué sur la mort d’Abdelmalik Droukdel, le chef d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), tué le 3 juin par la France dans l’extrême nord du Mali, non loin de la frontière avec l’Algérie. Il a fallu attendre le 9 juin pour que le porte-parole de la présidence algérienne situe la disparition de Droukdel « dans le contexte » du « combat » de la « communauté internationale » contre le « terrorisme ». Il était évidemment délicat pour les militaires algériens de féliciter leurs homologues français pour l’élimination du plus redoutable des jihadistes algériens, traqué en vain depuis 27 ans en Algérie et condamné cinq fois à mort par contumace. Le régime algérien venait en effet de susciter une crise complètement artificielle avec Paris, en ordonnant le rappel de son ambassadeur, au motif de la diffusion sur des chaînes publiques de deux documentaires consacrés à la contestation algérienne.
Deux mille kilomètres en territoire algérien
L’embarras des dirigeants algériens est cependant plus profond et tient à une série de questions pour le moins troublantes: comment Droukdel, à la tête d’un maquis jihadiste dans les montagnes de Kabylie depuis deux décennies, a-t-il bien pu traverser l’Algérie du nord au sud? comment l’ennemi public numéro un des forces algériennes de sécurité est-il parvenu à franchir les quelque deux mille kilomètres d’un tel trajet? comment a-t-il pu esquiver les barrages et les contrôles d’un territoire aussi quadrillé? de quelles complicités en termes de logistique et de transport a-t-il pu disposer pour accomplir une aussi longue traversée? comment, enfin, a-t-il pu franchir la frontière avec le Mali que l’armée algérienne est censée surveiller avec le plus grand soin pour justement éviter les infiltrations jihadistes sur son propre territoire? Le mutisme des responsables algériens sur la mort de Droukdel relance les interrogations sur la protection dont bénéficierait le Malien Iyad Ag Ghali, le plus puissant jihadiste du Sahel, chef depuis 2017 de la coalition du « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM/JNIM dans son sigle arabe), elle-même affiliée à Al-Qaida. Dans une enquête très documentée de juillet 2018, « Le Monde » révélait qu’Ag Ghali avait parfois été repéré en territoire algérien, soit auprès de sa famille à Tin Zaouatine, soit dans un hôpital de Tamanrasset (où il aurait d’ailleurs échappé à une tentative occidentale de « neutralisation »). De telles facilités, forcément inavouables, participeraient d’un pacte de non-agression et auraient effectivement permis de protéger le Sahara algérien des attaques jihadistes. Plus généralement, les autorités algériennes, qui avaient échoué en 2012 à parrainer un accord entre Ag Ghali et Bamako, miseraient sur une médiation cette fois réussie au nord du Mali, quitte à y légitimer les groupes jihadistes.
Comment l’armée française a tué le chef jihadiste Droukdel
Le chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel, a été tué mercredi 3 juin par l’armée française lors d’une opération au Mali, a annoncé vendredi la ministre des Armées Florence Parly sur son compte Twitter, confirmant une information de l’AFP. Des précisions ont été fournies par l’état-major des armées ce jeudi 11 juin. Une semaine après la mort d’Abdelmalek Droukdel, l’armée française a donné des éléments sur l’opération qui a conduit à la « neutralisation » du chef terroriste d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb Islamique), le 3 juin dernier dans le nord du Mali. Sur la base des informations divulguées par l’état-major des armées, voici ce que l’on sait sur les faits.
Cette opération, jugée « majeure », a eu lieu en fin d’après-midi dans une zone désertique, à 80 kilomètres à l’Est de la ville de Tessalit et à moins d’une quinzaine de kilomètres de la frontière algérienne. Abdelmalek Droukdel, connu par les siens sous le nom d’Abou Moussab Abdelwadoud, bivouaquait avec quatre autres jihadistes, leur véhicule — un 4X4 blanc — étant garé à proximité.
Grâce au recueil de « signaux électromagnétiques », l’alerte concernant cette « cible d’intérêt » avait été donnée deux jours plus tôt, lundi 1er juin, avec l’aide des services de renseignements américains. Dans la matinée de mercredi, ils sont localisés à leur bivouac. Les forces spéciales françaises, prépositionnées non loin, reçoivent l’ordre d’intervenir.
Les commandos d’élites, une quinzaine, déposés à distance du bivouac par deux hélicoptères, ont alors progressé à pieds afin de surprendre Droukdel et ses hommes.
Mais ces derniers, bloqués dans leur fuite, ont ouvert le feu bien décidés à ne pas se laisser capturer vivants. Le chef d’Al-Qaïda au Magreb Islamique a été tué, de même que trois autres islamistes dont Toufik Chaïb, chargé de la propagande d’AQMI. Leur jeune chauffeur a quant à lui préféré se rendre. Un ordinateur et plusieurs portables ont été récupérés, pour être analysés.
Le jeu trouble du régime algérien
Le DRS continuera cyniquement sa manipulation pour attirer de jeunes Algériens désespérés, prêts à tout pour fuir une société en pleine déréliction : la fuite sur une embarcation de fortune vers l’Europe (au risque, élevé, de périr en mer : plus de 2 000 disparus en 2007), ou le maquis. Et à les envoyer à la mort dans des attentats kamikazes destinés à déstabiliser le clan adverse, au prix de centaines de morts d’innocents.
La présence d’AQMI au Mali est révélatrice à elle seule des liens entre AQMI et l’Algérie. En effet, jusqu’à récemment AQMI était présent dans la région de Tombouctou, dans les zones pétrolifères. L’objectif de leur présence était d’empêché les explorations pétrolifères et d’autres ressources naturelles présentes dans l’Azawad. L’Algérie voit également d’un mauvais œil toute exploration car elle a en commun de nombreuses nappes pétrolifères avec l’Azawad, et une utilisation assécherait rapidement les siennes.
Loin de toute obsession « conspirationniste » ou « complotiste », notre seul propos a été ici de rechercher, comme le disait l’historien Pierre Vidal-Naquet, « une chose, une petite chose que je me permets d’appeler la vérité, humble fille qui sort toute nue du puits[144] ». En ayant bien conscience que, contre les falsifications produites en temps réel par les services de renseignements, dont le DRS est devenu l’un des maîtres contemporains, cette recherche sera toujours incomplète et sujette à l’erreur. C’est pourquoi l’Algérie ne pourra être débarrassée de la « terreur islamiste » que par le jugement de ses commanditaires, pour enfin dire la vérité et la justice.
Notes [144] Pierre Vidal-Naquet, « Mes affaires Dreyfus », 24 janvier 2006, www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article41
Athmane Tartague¹: Le général-major Athmane Tartag, dit Bachir et surnommé « la chignole » en référence aux outils de torture selon lesquelles, il aurait torturé des gens avec cet outil durant les années noires.
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