En Algérie: le slogan, «Services de renseignements-terroristes», coûte son poste au Président du CNDH…
Abdelmadjid Zaâlani a été élu mercredi à la majorité « président » du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en remplacement de Bouzid Lazhari.
L’élection s’est déroulée au siège de la Cour suprême (Alger), au terme de la cérémonie d’installation des 38 membres du CNDH, tenue sur ordre du « président » de la République, en présence du président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, du conseiller du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem, et du Premier président de la Cour suprême, Tahar Mamouni.
« Services de renseignements-terroristes » coûte son poste au Président du CNDH, Bouzid Lazhari
BOUZID LAZHARI, ne sera resté que 2 années à la tête du CNDH en Algérie. Sa chute brutale ne doit cependant rien aux malversations financières ou à un quelconque scandale de corruption.
BOUZID LAZHARI, critique ceux qui lancent des slogans «Services de renseignements-terroristes».
Le président du Conseil national des droits de l’homme, Bouzid Lazhari, a critiqué les partis qui ont brandi le slogan «Services de renseignements-terroristes» dans les rassemblements du mouvement populaire « Hirak ».
Dans son discours à l’occasion de l’ouverture des activités de la première édition du forum de la société civile, qui s’est tenu en Algérie, Lazhari s’est étonné des attaques d’un groupe contre les institutions de l’État, selon lui ces critiques « devrait s’adresser aux personnes [Ndlr , le général Mediene, dit Toufik, le général à la retraite, Khaled Nezzar], pas aux institutions ».
Il était pourtant bien placé pour connaître les lignes rouges.
En effet, Khaled Nezzar, Mediene, dit Toufik incarnent les Services de renseignements (DRS). Le clan des ces deux anciens généraux ayant ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire revient en force pour reprendre les rênes du pays. Dernier épisode marquant de ce retour, la nomination d’un homme-lige d’un repris de justice, dit «Toufik», comme conseiller à la sécurité du président algérien.
Biographie:
Monsieur BOUZID LAZHARI, né le 01 janvier 1953 à Khenchela.
Diplômes:
License en droit de l’Université de Constantine, en 1976 ;
Magister en droit international et relations internationales de l’Université de Londres, Grande-Bretagne, en 1979 ;
Doctorat d’État en droit international humanitaire, de l’Université de Glasgow, Ecosse, en 1990 ;
Parcours professionnel:
Professeur de Droit, 1997;
Avocat accrédité auprès de la Cour suprême et du Conseil d’État ;
Membre du Conseil de la Nation du tiers présidentiel, de décembre 1997 au janvier 2013 ;
Président de la commission d’amitié parlementaire algéro-britannique, 2006 – 2013 ;
Membre de la Commission des Droits de l’Homme des NU, à Genève, de 2008 à 2016 ;
Rapporteur de la commission des droits civils et politiques, NU, à Genève, 2010 – 2011 ;
Membre du Comité Consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des NU, à Genève de septembre 2016 à ce jour;
Président de la Commission permanente des droits civils et politiques au Conseil National des Droits de l’Homme, d’avril 2016 à octobre 2019 ;
Vice-président du Comité Consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, Genève, 2018 – 2019 ;
Président du Comité Consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, Genève, 2019 – 2020 ;
Président du Conseil National des Droits de l’Homme, du 30 octobre 2019 à ce jour.
Violent accrochage entre Karim Tabbou et Bouzid Lazhari ,président du Conseil national des droits de l’Homme à l’enterrement de Ali Yahia Abdennour
Violent accrochage entre Karim Tabbou et Bouzid Lazhari ,président du Conseil national des droits de l’Homme à l’enterrement de Ali Yahia Abdennour#ALGERIE pic.twitter.com/yfaPm70vIx — Jiren (@JirenDBzS) April 26, 2021
L’image d’un Karim Tabbou à la limite de l’hystérie devant le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a fait le buzz, à l’enterrement de Me Ali Yahia Abdenour. Beaucoup ont salué Tabbou pour ses attaques contre Lazhari. Karim Tabbou s’est exprimé dans une vidéo pour s’expliquer après avoir été critiqué. « Ali Yahia Abdenour a eu une vie amère à cause de ce système et aujourd’hui, par respect à cet homme, ils ne devaient pas venir », et d’ajouter en s’adressant à Bouzid Lazhari : « Tu ne devais pas venir, soi-disant, comme président du Centre des droits de l’Homme. Mais où sont ces droits de l’Homme ? Tu as un Centre, mais tu n’as pas des droits de l’Homme ».
En fait, ce qui est reproché au président du CNDH, c’est d’avoir déclaré qu’il n’y avait pas de détenus d’opinion en Algérie. Et ce, à un moment où des centaines de personnes, principalement des jeunes, croupissent en prison pour des publications sur Facebook ou pour une présence dans les manifestations du Hirak. Même les journalistes ne sont pas épargnés par la campagne de répression qui vise le peuple algérien dans son ensemble.
Reponse de Karim Tabbou aux autoproclamés magistrats sur canapé qui le condamnent suite à sa réaction épidermique à la présence de Bouzid Lazhari aux funérailles de Me Ali Yahia Abdenour : (1/2)#Algerie pic.twitter.com/40q95Gau5P — Lakhdar B. ⵍⴰⵅⴹⴰⵔ ⴱ (@BenzLakhdar) April 26, 2021
Ali Yahia Abdenour, natif d’Ain El Hammam en 1921, ce militant infatigable des droits de l’Homme a été instituteur durant les années 1940 avant d’entamer son militantisme contre l’occupant français en adhérant à plusieurs partis dont le Parti du peuple algérien (PPA), puis le Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD) et enfin le Front de Libération nationale (FLN) en 1955. Il a été arrêté en 1956 et à sa libération en 1961, il prend les rênes du Secrétariat général de l’Union générale des Travailleurs algériens (UGTA). Dans les années 1980, il intègre la Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’Homme (LADDH) en tant que membre fondateur. Il a été l’auteur de plusieurs ouvrages dont “Algérie: Raisons et dérision d’une guerre”, “la crise berbère de 1949 : portrait de deux militants, Ouali Bennaï et Amar Ould-hamouda”, “Lettre ouverte au système politique et au dernier pouvoir qu’il a engendré” et “mon testament pour les libertés”.
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