Le temps des fêtes et le deuil: Les démons de la décennie noire en algérie
Poursuivi par la justice Suisse pour des crimes contre l’humanité;
devenu trop encombrant…;
Meurtre ou mort naturelle⁉
Assassinat de Boudiaf
En 2019, le fils de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf, avait accusé les généraux Toufik et Nezzar d’être derrière l’assassinat de son père.
Croyant que le Hirak algérien allait provoquer une transition démocratique favorable à une justice plus indépendante, Nacer Boudiaf, avait à cette époque appelé la justice et les autorités de son pays, "qui bouge avec l’avènement du Hirak, de s’intéresser au dossier qui intéresse tous les Algériens: l’assassinat de Mohamed Boudiaf".
"Ce sont Toufik et Nezzar qui ont tué mon père ..., Ils ont tué l'espoir de l'algerie" Nacer Boudiaf
Les scénarios les plus noirs attendent, Lotfi Nezzar, fils du général Nezzar
Lotfi Nezzar, le fils de l’influent général, Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense Nationale et l’un des emblèmes de l’establishment militaire algérien durant les années 80 et 90, est au cœur d’un feuilleton politico-judiciaire qui tient tous les membres du sérail algérien en haleine. Et pour cause, Lotfi Nezzar, homme d’affaires naguère prospère mais depuis 2019 en grosses difficultés en raison du démantèlement de son groupe de télécommunications Smart Link Communication (SLC) par l’ancien régime Gaid Salah en 2019, est particulièrement ciblé par Boualem Boualem, le puissant conseiller d’Abdelmadjid Tebboune.
Lotfi Nezzar qui vivait entre Barcelone et Alger est désormais placé sous interdiction de quitter le territoire national et il fait l’objet d’une approfondie enquête menée par la Police algérienne qui attend un simple feu vert de la Présidence pour procéder à son arrestation. Ce feu vert n’a pas pu encore être obtenu par Boualem Boualem auprès d’un Tebboune qui n’est pas convaincu par la nécessité d’entrer en guerre contre les anciens généraux influents des années 90 en algérie.
Rappel: Enlèvement des 4 enfants du Général Gaïd Salah
Des quatre fils de feu le général Ahmed Gaïd Salah, portés disparus depuis une dizaine de jours, seuls deux d’entre eux, ont réapparu tout récemment. Les malheureux avaient été enlevés par des agents en civil qui ont pénétré par « effraction » se dit-il, dans le domicile familial à Annaba.
La grande muette, à l’Est de l’Eden, étant réellement muette sur toute affaire se rapportant en genre et en nombre avec son kaki, on l’imagine aisément, aucune information n’avait pu filtrer depuis. Sauf que certaines ont pu, toutefois, fuiter. De la descendance masculine Gaïd (Mourad, Hichem, Boumediene et Adel) seuls les deux premiers ont pu rejoindre leur mère, alitée à l’hôpital militaire d’Aïn Nadja, pour se consoler à ses bras.
La veuve de Gaïd Salah, s’était vue, auparavant, les portes d’El Mouradia et de l’Etat Major de l’ANP à alger se refermer, ô outrage, à son nez. De ne pas avoir été reçue, par les deux séniles du Muppets show made in algeria, elle en est même tombée, en syncope.
Cela dit, si la libération de Mourad et Hichem, a été actée, Boumediene et Adel sont restés détenus au Centre de Recherche Technique (CTRI) de la cinquième Région Militaire de Constantine. Ils sont sujets à comparaître très prochainement devant le procureur du tribunal militaire et demeureront probablement en une détention « très » préventive en attendant leur procès.
Le corps du sanguinaire Khaled Nezzar est inhumé au cimetière d' El Alia.
Entre 1992 et 2002, la guerre civile algérienne a causé 200 000 morts
«L’indépendance de la justice ne justifie ni l’irresponsabilité ni qu’un système judiciaire, quel qu’il soit, s’arroge le droit absolu pour juger des politiques d’un Etat souverain et indépendant», avait alors réagi le ministère algérien des affaires étrangères.
L’algérie a été de 1992 à 2002 le théâtre d’une guerre civile, après l’interruption par les militaires d’un processus électoral législatif qui promettait une victoire aux islamistes du Front islamique du salut, qui a été interdit. Cette décennie a fait quelque 200 000 morts, selon les estimations officielles.
M. Nezzar a été interpellé à Genève en octobre 2011, alors qu’il résidait en Suisse, à la suite d’une plainte déposée par une organisation non gouvernementale suisse, avant d’être relâché. Il avait quitté la Suisse depuis.
Chronologie de l’affaire:
19 octobre 2011 : La présence de Khaled Nezzar est signalée sur le territoire suisse. TRIAL International dépose une dénonciation pénale auprès du Ministère public de la Confédération (MPC), qui ouvre une instruction;
20 octobre 2011 : Khaled Nezzar est interpellé et entendu par le MPC jusqu’au 21 octobre, avant d’être remis en liberté sur la promesse de se présenter durant la suite de la procédure;
Janvier 2012 : Khaled Nezzar recourt contre les poursuites dont il fait l’objet soutenant que sa fonction de ministre de la Défense à l’époque des faits le protégeait d’éventuelles poursuites pénales en Suisse;
31 juillet 2012 : Le Tribunal pénal fédéral (TPF) rend une décision historique suite au recours et déboute Khaled Nezzar, considérant qu’il est exclu d’invoquer une immunité pour des crimes internationaux (crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocide);
2011 à 2016 : Cinq victimes portent plainte et seize personnes sont entendues dans le cadre de la procédure;
16 au 18 novembre 2016 : Le MPC entend Khaled Nezzar à nouveau.
4 janvier 2017 : Le MPC classe l’affaire;
16 janvier 2017 : Les parties plaignantes déposent un recours contre l’ordonnance de classement auprès du TPF;
6 juin 2018 : Le TPF rend publique la décision annulant le classement de la plainte par le MPC, lequel doit ainsi reprendre l’instruction. Un coup de théâtre! Le général à la retraite pavoise : la baisse drastique des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Suisse oblige le procureur fédéral à classer l’affaire, arguant qu’il n’y avait pas de conflit armé en Algérie entre 1992 et 1994.
Le procureur fédéral Stefan Waespi, responsable de la décision, a claqué la porte du Ministère public de la Confédération au début de l’année. Ce sera donc Miriam Spittler qui sera chargée de l’affaire. Elle sera rien de moins que la quatrième procureure à reprendre le dossier en l’espace de quatre ans.
Documents: Préparation pour l’audience et convocation des parties et des témoins par le Tribunal pénal fédéral (TPF) suisse.
C’est ce qui ressort des trois jours d’audition qui ont eu lieu dans les locaux du Ministère public de la Confédération (MPC) à Berne la semaine dernière.
L’audition finale de Khaled Nezzar, pris dans les mailles de cette procédure à l’occasion d’un séjour à Genève en 2011, s’est déroulée à Berne les 2 et 4 février derniers dans les locaux du Ministère public de la Confédération (MPC). Le parquet fédéral se contente de confirmer la tenue de cet ultime interrogatoire sans faire d’autre commentaire.
Participation contestée
De son côté, la défense, composée de Marc Bonnant, Magali Buser et Caroline Schumacher, indique que Khaled Nezzar «conteste fermement» les charges que la procureur fédérale Miriam Spittler envisage de retenir à son encontre. Soit d’avoir, entre le 14 janvier 1992 et le 31 janvier 1994, participé comme complice (en sa qualité de chef de la junte militaire) à des meurtres, des actes de torture, des traitements inhumains et des détentions arbitraires, tous qualifiés comme les pires des crimes. «La compétence universelle n’est pas synonyme de savoir universel. Le général a mené une résistance légitime contre les islamistes et n’a ni commis, ni ordonné d’exactions», plaide déjà Marc Bonnant.
Instruction laborieuse
Une instruction difficile et mouvementée que rien ne prédisait arriver à son terme. Poursuivi dès octobre 2011, alors que sa présence est signalée sur le territoire suisse (une condition pour ouvrir la procédure), Khaled Nezzar invoque d’abord sa fonction de ministre à l’époque des faits pour se protéger des ennuis judiciaires. La Cour des plaintes rejette l’argument, considérant que l’immunité ne peut être invoquée pour les crimes internationaux.
En 2017, c’est le MPC qui classe l’affaire au motif de l’absence de conflit armé au début des années 1990 entre le Groupe islamique armé (GIA) et les forces algériennes. Ce classement est annulé, les juges estimant que les conditions (niveau minimal d’intensité du conflit et présence de groupes rebelles organisés) sont réunies. «En l’espèce, il ne fait aucun doute que Nezzar était conscient des actes commis sous ses ordres», indique encore le même arrêt, tout en ouvrant la voie à une autre accusation de crimes contre l’humanité, également imprescriptible. «Les faits reprochés pourraient avoir été commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre la population civile.»
Le procès de Khaled Nezzar – si celui-ci a bien lieu un jour – il devra être le deuxième du genre à se tenir devant le Tribunal pénal fédéral. En juin 2021, Alieu Kosiah, ancien chef de guerre libérien, a été condamné à une peine privative de liberté de 20 ans pour crimes de guerre. Il a fait appel contre ce jugement.
Intimidations
Les intimidations en direction des victimes de Nezzar ont déjà commencé. L’un des porte-voix de la junte, un youtubeur actif depuis le Royaume-Uni, Said Bensedira, a consacré une vidéo pour sommer l’un des témoins clefs dans le dossier, Seddik Daâdi, de retirer sa plainte. Il lui a promis, contre ce retrait, le fait que la junte algérienne lui déroulerait le tapis rouge.
Les « mouches électroniques » de la police politique algérienne montent au créneau sur les réseaux sociaux
« La main étrangère », « la théorie du complot extérieur », des « parties anonymes », « la faute à la main invisible de l’étranger »… ce sont autant d’expressions que l’imaginaire collectif algérien entretient.
Le système algérien, comme dans toutes les dictatures militaires, a conscience que l’administré est plus enclin à focaliser son regard sur l’ennemi fantomatique extérieur que sur les monstres de l’intérieur qui sévissent en toute impunité. Il ne lui reste plus qu’à jouer sur la fibre patriotique de l’algérien qui est allergique à tout ce qui est étranger.
Administration, médias, artistes, intellectuels ont été habitués à désigner «la main extérieure» qui serait derrière toutes les révoltes populaires contre le système.
algérie: Khaled Nezzar, condamné à 20 ans.. Les raisons de l’amnistie
"Après moi le déluge et Si je coule, vous coulez avec moi". Khaled Nezzar est rentré en Algérie et vidé son mandat d’arrêt international, considéré comme une boîte noire du pouvoir algérien. Il détient tous les secrets et les manœuvres de la mafia militaro-politico-financière algérienne.
Visé par un mandat d’arrêt international de la justice militaire algérienne pour conspiration. La justice militaire algérienne a lancé le 6 août 2019 trois mandats d’arrêts internationaux contre l’ancien ministre de la défense k:, gérant de la société algérienne de pharmacie. L’ancien homme fort du régime, faut-il le rappeler, est parmi les acteurs principaux de l’interruption du processus électoral de 1992. Une porte ouverte pour guerre civil: la décennie noir; déchirements, désolation, consternation, séquelles…
C’est la « télévision » nationale qui en a fait l’annonce, indiquant qu’ils étaient accusés de «complot» et d’ «atteinte à l’ordre public». Des faits punis par les articles 77 et 78 du Code pénal et par l’article 284 du Code de justice militaire, qui prévoient la peine de mort en cas d’atteinte à l’intégrité du territoire national, précise encore la télévision.
Peine de mort! Selon l’article 77 du code pénal qui stipule: « l’attentat, dont le but a été, soit de détruire ou de changer le régime, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat, ou s’armer les uns contre les autres, soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni de la peine de mort ».
Lotfi Nezzar, fils du général Khaled Nezzar (propriétaire du média électronique Algérie Patriotique). Pour le journaliste, établi à l'étranger, cette révélation permet d’expliquer pourquoi et comment l’ancien ministre de la défense de la décennie noire, est rentré au pays dans un avion présidentiel alors qu’il était condamné à 20 ans de prison ferme. Khaled Nezzar faisait donc chanter le "président" Tebboun "Si je coule, tu coules avec moi". Liberté contre discrétion. C’est ce qui s’est passé finalement puisque le général est libre et n’a plus aucun souci.
Abdelmajid Tebboune, parmi les plus hautes personnalités impliquées dans ces crimes de guerre et ces crimes contre l’humanité⁉
Le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, un certain Abdelmajid Tebboune, qui se mettait à toutes les sauces…
Sid Ahmed Ghozali est nommé le 5 juin 1991, le lendemain de la proclamation de l’état de siège. Les membres de ce gouvernement sont nommés le 18 juin. Le 16 octobre 1991, le gouvernement est remanié.
L'Affaire Khalifa - Abdelmadjid Tebboune: d'un inculpé dans l’affaire Khalifa, au poste de Président algérien ⁉
Accusé avec plusieurs ministres dont le sulfureux Bouchouareb de malversations dans l’affaire Khalifa, l’homme de 73 ans est intronisé par le clan Bouteflika, dix ans après, presque jour pour jour, 17e Premier ministre de l’Algérie "indépendante".
En 2007 déjà, il avait été cité dans ce qu’on qualifiait du " plus grand scandale financier de l’Algérie " (Il y en a eu d’autres depuis), lors du procès qui s’était déroulé au tribunal criminel près la cour de Blida. Ainsi, plusieurs directeurs des OPGI de wilayas de l’époque, avaient révélé que des " correspondances ministérielles encourageaient les dépôts dans les banques Khalifa ".
L’OPGI de Constantine avait, à titre d’exemple, déposé près de 162 milliards de centimes estimait le procureur général. Quant à l’OPGI de Bejaîa, ce sont quelques 130 milliards de centimes qui ont été déposés, tandis qu'à Oran, pas moins de 1 milliard de dinars a rejoint la banque Khalifa avec un taux d’intérêt de 12%, selon son directeur financier de l’époque Nouredine Boucenna, qui avait évoqué "une note ministérielle encourageant les OPGI à faire fructifier les excédents dans les banques privées", alors que la seule banque privée était celle d'El Khalifa . Même chose pour le directeur de l’OPGI de Ain Témouchent, Kheireddine El Walid, impliqué jusqu’aux yeux, et celui de Ghelizane, qui ont également souligné l’existence de ladite note ministérielle.
Les accusés des offices de l’habitat (OPGI) auront placé 103 millions d’euros (10,5 milliards de dinars) auprès de Khalifa Bank et désigné le ministre Abdelmadjid Tebboune comme unique responsable de la situation.
C’est à la faveur de ces éléments, que la justice se tourna, en 2007, vers l’ex- Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, qui avait occupé le poste de mai 2001 à juin 2002, et le convoque comme témoin dans l’affaire. Il sera entendu sans qu’il ne soit inculpé.
En 2012, il sort de sa retraite de 10 ans juste après son inculpation officielle !
Le plus curieux avec Abdelmadjid Tebboune, est qu’il redevient étrangement ministre de l’habitat, après 10 ans de retraite et surtout son inculpation officielle dans le scandale El Khalifa. Avec Abdesslam Bouchouareb, Abdelmadjid Tebboune sera, selon El Watan du 28 juin 2012, inculpé pour "leur supposée implication dans le scandale et placé en liberté en attendant la fin de cette instruction qui, faut-il le préciser, obéit à la procédure de privilège de juridiction, dont bénéficient les deux anciens responsables, conformément à l’article 574 à 577 du code de procédure pénale. Selon des sources judiciaires, l’affaire vient d’être renvoyée devant la chambre d’accusation de cette haute juridiction et devra être examinée le 25 juillet prochain. ". Selon le même article d’El Watan , " les deux anciens responsables sont poursuivis pour plusieurs délits, dont " complicité dans la dilapidation de deniers publics ", "détournement de deniers publics" et "délit d’initié".
Le 3 septembre 2012, Abdelmadjid Tebboune sera nommé ministre de l‘Habitat et de l’Urbanisme dans le gouvernement Sellal!
Les « décennies noires » restent un traumatisme profond pour l’Algérie.
En quoi cette tragédie peut-elle nous aider à éclairer le présent et à comprendre une forme d’immobilisme dans l’Algérie politique d’aujourd’hui et de demain?
La poussée électorale du Front islamique du salut (FIS) amène le gouvernement à suspendre le processus démocratique et à décréter l’état d’urgence. C’est le début d’une longue crise :
assassinats,
attentats,
massacres,
disparitions,
répression…
À la fin de 1988, le Front de libération nationale (FLN), parti unique en Algérie dont le pouvoir était resté inébranlé depuis les années 1960, ne semblait plus adapté à la situation. Plusieurs éléments ont mené à une insatisfaction croissante de la population. Tout d’abord, un système de parti unique basé sur la démocratie populaire mais cachant en réalité un régime militaire, touché par la corruption et le clientélisme. En effet, les années 1980 avaient vu trois organes de pouvoir différents : la présidence, le parti et l’armée. Ensuite, les chutes du prix du pétrole en 1986 qui font passer le prix du baril de 30 $ à 10 $. Le gouvernement bénéficiait du prix élevé du pétrole : celui-ci concernait 95 % des exports algériens et 60 % du budget du gouvernement. L’économie planifiée subit de fortes contraintes, avec les pénuries et la montée du chômage. En octobre 1988, des manifestations contre le président Chadli Bendjedid eurent lieu dans toutes les villes algériennes, mettant en avant la montée de l’islamisme parmi nombre de manifestants. L’armée, en tirant sur les manifestants, fit plus de 500 morts et choqua la population par la brutalité de la réponse.
La victoire du FIS aux élections législatives de 1991 crée une véritable division au gouvernement sur la marche à suivre. La véritable question qui se pose est la suivante : doit-on, ou non, accepter de gouverner avec le FIS quand il obtiendra la majorité aux élections législatives ? Le gouvernement est divisé. De son côté, le président Bendjedid pense pouvoir utiliser son statut de Chef d’État pour contrôler et tempérer les éventuels excès des députés du FIS, en fait, il souhaite à tout prix continuer sur la lancée de démocratisation de la société. D’un autre côté, le premier ministre Ghozali ainsi que certains généraux (Nezzar et Belkheir) refusent catégoriquement de laisser le pouvoir législatif aux députés du FIS, ils veulent à tout prix conserver la tradition nationaliste et laïque du régime algérien. Très vite, au début du mois de janvier, les opposants à Chedli Bendjedid, ainsi que quelques chefs militaires décident de couper court au débat et d’imposer leur décision au Président.
La « décennie noire » entre 1991 et 2002
La tragédie commença en décembre 1991, quand le gouvernement annula immédiatement les élections législatives après les résultats du premier tour, anticipant une victoire du Front islamique du salut (FIS), craignant de perdre le pouvoir et que ce dernier mette en place une république islamique.
Après l’interdiction du FIS et l’arrestation de milliers de ses membres, différents groupes de guérilla islamiste émergèrent rapidement. Le 11 janvier 1992, sous le coup de force de ces généraux et chefs militaires dits « janviéristes », l’armée annula les élections, forçant le président Chadli Bendjedid à démissionner lors d’un discours télévisuel. Le 12 janvier, les généraux « janviéristes » décident de transférer le pouvoir présidentiel à un Haut Comité de Sécurité qui devait servir de comité de conseil présidentiel. Le lendemain, ce comité décide d’annuler les élections législatives et de créer le Haut Comité d’État (HCE) qui est une présidence collégiale opérant jusqu’à la fin du mandat de Bendjedid, en décembre 1993. Le HCE rappelant de son exil le combattant de l’indépendance Mohammed Boudiaf comme nouveau président de la nouvelle autorité politique chargée de diriger l’État : le Haut Comité d’État. Pour les chefs du coup d’État, Boudiaf était le meilleur choix, d’une part par sa légitimité acquise lors de la guerre d’indépendance, et d’autre part, parce que sa réputation n’avait pas été touchée par les crises politiques de l’Algérie indépendante.
Alors qu’il est au pouvoir, Boudiaf se concentre sur trois objectifs. Le premier objectif de Boudiaf est d’ordre économique. Il s’agit de remettre à flot l’économie algérienne. En effet, avec un dette de 25 milliards de dollars, une croissance économique négative et un fort taux de chômage, l’économie algérienne est en grande difficulté. Or Boudiaf est persuadé que la situation économique délétère est le lit de la montée de l’islamisme et du FIS. Il est donc absolument primordial pour le HCE de relancer au plus vite l’économie nationale. En plus de l’économie, le régime a pour second objectif de réorganiser la classe politique algérienne. Boudiaf entend exclure tout parti politique islamiste, au premier plan duquel le FIS, en renforçant l’article de la Constitution qui interdit tout parti politique dont la base idéologique est religieuse. De la même manière, il entend aussi reconquérir l’électorat ayant voté pour le FIS. D’autre part, Il semble nécessaire à Boudiaf de renforcer le régime en légitimant le HCE et le coup d’État de janvier, tous deux rejetés par les trois partis les plus importants sur l’échiquier politique algérien : Le Front des Forces Socialistes (FFS), le FIS et le FLN. Boudiaf tente donc d’attirer dans son gouvernement des membres de chacun de ces partis. De cette manière, des membres modérés du FIS ont obtenu des ministères, ainsi qu’un membre du parti des forces socialistes. Enfin, comme pour accélérer le processus de modernisation, Boudiaf veut créer une organisation populaire comme cadre pour discuter des difficultés rencontrées par le pays, mais aussi comme plateforme de soutien au régime et au HCE. Cette organisation sera créée dès mai 1992 sous le nom de Rassemblement patriotique national. Enfin, le troisième objectif fondamental de la présidence de Boudiaf est le rétablissement de l’ordre et la sécurité pour les Algériens. Pour cela, de nombreux membres du FIS furent arrêtés : 5 000 d’après les rapports de l’armée, 30 000 (incluant Abdelkader Hachani) selon le FIS et 40000 selon les chiffres avancés par Gilles Kepel. Les prisons étant insuffisantes pour emprisonner tout le monde, des camps furent créés au Sahara, et les hommes qui portaient une barbe craignirent de sortir dans la rue de peur d’être arrêtés en tant que sympathisants du FIS. L’état d’urgence fut déclaré, et beaucoup de droits constitutionnels suspendus. Toutes les protestations furent étouffées. Des organisations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International, signalèrent l’utilisation fréquente de la torture par le gouvernement et la détention de suspects sans charges ni procès. Le gouvernement a officiellement dissous le FIS le 4 mars, alors que l’armée concentrait le pouvoir réel malgré les efforts de Boudiaf.
L’assassinat de Mohamed Boudiaf est survenu le 29 juin 1992 lorsque le président algérien Mohamed Boudiaf a été tué par l’un de ses propres gardes du corps, Lambarek Boumaarafi, présenté officiellement comme un fondamentaliste islamique et un sympathisant du Front islamique du salut (FIS), alors qu’il s’adressait à une réunion publique à Annaba qui a ensuite été diffusée par la télévision nationale.
Il a reçu 3 balles, deux dans la tête et une dans le dos. Il a été président pendant cinq mois, après son retour d’exil au Maroc pour régner sur le Haut Comité d’État qui a émergé comme une alternative constitutionnelle.
En 1995, les pourparlers échouèrent et une nouvelle élection eut lieu, remportée par le candidat de l’armée, le général Liamine Zéroual.
L’armée commit une série de massacres visant des villages entiers, avec un pic en 1997 autour des élections parlementaires, qui furent remportées par un parti nouvellement créé favorable à l’armée, le Rassemblement national démocratique (RND).
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