Embourbé dans le tollé soulevé par les propos de Tebboune sur le Mali, le régime algérien active tous ses relais dans l’espoir de désamorcer la crise
Le président algérien (mal élu et décrié) Abdelmadjid Tebboune a appelé dans la soirée du 31 juillet les militaires au pouvoir au Mali à retourner à la légalité "dans les meilleurs délais" et à appliquer l'accord d'Alger.
"Je demande aux dirigeants actuels du Mali de retourner à la légalité dans les meilleurs délais. De donner la parole au peuple et d'aller vers des élections", a lancé le chef de l'Etat algérien lors de son entretien périodique avec la presse locale diffusé à la télévison et à la radio.
"Tant que l'accord d'Alger ne sera pas appliqué, les problèmes au Mali persisteront", a-t-il par ailleurs estimé.
"Une partie" du terrorisme "est fabriquée"
"Le terrorisme existe au Mali mais une partie est fabriquée", a également accusé le chef de l'Etat algérien estimant que certaines parties ne veulent pas que la situation s'améliore et que la dégradation de la situation au Mali "aiguise les appétits de certains Etats" qu'il n'a pas nommés. "A chaque fois que nous tentons de rassembler les frères (les belligérants maliens) dans un pays donné, certaines parties s'ingèrent (...), l’Algérie est enviée pour son rôle", a-t-il ajouté, affirmant que son pays "traite avec les Etats africains de bonne foi et avec sincérité pour régler les problèmes", rapporte l'agence de presse algérienne APS. Abdelmadjid Tebboune a ainsi fait savoir que son pays était prêt à aider les Maliens économiquement et politiquement.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel a été secoué par deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le Nord.
Le pays reste le théâtre d’attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda (dont certains chefs sont des Algériens) et à l’État islamique, et de violences d’autres acteurs armés, milices d’autodéfense ou bandes de malfaiteurs.
"Les propos du président Algérien ont été manipulés", selon El Haoues Riache, ambassadeur d’Algérie au Mali
Lors de la Réunion de Niveau Décisionnel des parties à l’accord d’Alger, l’ambassadeur Algérien au Mali, El Haoues Riache, est revenu sur les propos de Tebboune, "président" de la République d’Algérie.
Selon le diplomate algérien, l’objectif du discours du président algérien était de souligner la solidarité de l’Algérie avec le Mali, la grande estime que les algériens portent pour le Mali et leur volonté de continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre de ses choix souverains.
"Ce qu’a dit le président Algérien a été manipulé par une agence de presse.", a t’il affirmé.
L’ambassadeur Algérien note que le "présiden"t algérien a insisté sur le soutien de l’Algérie au Mali et qu’ il y’a certains Etats qui profitent des difficultés du Mali pour nourrir un certain nombre de convoitise.
Aucune manipulation.... L'article publié par l'agence de presse officielle algérienne, Algérie Presse Service (APS)....
Propos du président Algérien : le premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga demande à l'ambassadeur Algérien la traduction officielle du discours
Rappel: Le Président algérien tente de donner des leçons en démocratie à la Tunisie à Rome
C'est chez l’Italie que l’Algérie a trouvé refuge, et sa déclaration depuis ce pays, le plus proche des frontières tunisiennes, n’était pas anodine.
« Nous sommes prêts à aider la Tunisie pour sortir de la situation difficile dans laquelle elle a sombré et à retourner à la voie démocratique, tout autant que la Libye voisine », a-t-il déclaré. Une phrase qui semble anodine, mais qui renvoie le message que la Tunisie serait dans une situation critique comme celle de la Libye il y a quelques années, de manque de démocratie et que ce serait l’Algérie qui lui apprendra ce que c’est que la démocratie.
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