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Donald Trump ne tiendra pas sa promesse, son mur ne verra pas le jour, un nouveau camouflet judiciai

Donald Trump ne tiendra pas sa promesse, son mur  ne verra pas le jour, un nouveau camouflet judiciaire…

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump à quelques semaines des élections présidentielles. La Cour d’appel fédérale a interdit l’utilisation de 3,6 milliards de dollars destinés à l’armée pour le financement du mur à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. La déclaration de l’urgence nationale par le président américain dans le but de récupérer les fonds alloués aux constructions militaires pour financer son mur, est illégale, selon la juridiction fédérale dans une décision rendue vendredi le 09 octobre . C’est un camouflet pour Donald Trump qui tenait coûte que coûte à construire ‘son’ mur, une promesse de campagne.

La décision 2-1 de la 9e US Circuit Court of Appeals intervient alors que 3,6 milliards de dollars étaient prévus pour la construction d’une douzaine de projets, dont deux dans les régions de Laredo et d’El Paso. L’argent a été détourné des fonds dédiés à la construction militaire après que le président a déclaré une urgence nationale en février 2019 pour exploiter les fonds. Les projets au Texas auraient couvert plus de 60 miles, selon l’American Civil Liberties Union.

Le jugement de la Cour d’appel est très bien accueilli par un avocat de haut niveau du National Security Project de l’ACLU.

«Les tribunaux ont une fois de plus confirmé ce que tout le monde sait: la fausse« urgence nationale »de Trump n’était qu’un prétexte de plus pour cibler les immigrants et les communautés frontalières», a déclaré Dror Ladin, un avocat de haut niveau du National Security Project de l’ACLU. « Il est plus que temps que Trump renonce enfin à tenter de piller le budget fédéral pour son projet inutile et illégal. » a déclaré Dror Ladin.

Promesse phare de sa première campagne : comment avance le mur de Donald Trump? Reportage de notre envoyé spécial @FredericArnould au #TJ22h#politique #ÉtatsUnishttps://t.co/tc181eEp2n pic.twitter.com/K7JtpIdbdS — Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) October 6, 2020

«Je vais bâtir le plus grand mur que vous ayez jamais vu. Ce sera un mur Trump, un mur magnifique», aime à répéter le candidat républicain dans ses réunions. «Et qui va le payer?» demande-t-il. «Le Mexique!» répondent ses partisans ravis.

C’était l’une des promesses phares de Donald Trump lors de sa campagne présidentielle en 2016 : construire un grand mur à la frontière sud des Etats-Unis pour arrêter les migrants d’Amérique latine. Aujourd’hui, ce projet est devenu l’enjeu du plus long “shutdown” de l’histoire du pays, qui se traduit par une paralysie de certaines administrations depuis le 22 décembre. Le président américain veut faire passer le financement de ce mur dans le budget, mais les démocrates s’y opposent. Si le projet a beaucoup évolué depuis la promesse faite par Donald Trump en 2016, trois obstacles majeurs se dressent toujours : une géographie défavorable, un coût démesuré, et la question de la propriété.

Traversant essentiellement des régions arides peu peuplées, mais aussi des villes, la frontière américano-mexicaine relie l’océan Atlantique au Pacifique sur 3200 kilomètres. Après avoir promis de construire son mur sur toute cette distance, Donald Trump estime désormais que la moitié suffira, en raison des reliefs faisant office de barrière naturelle. Si la longueur de 1600 km est donc connue, la hauteur reste elle à géométrie variable. Suivant les jours, Trump a parlé de 35 pieds (10,5 m), de 40 pieds (12 m), de 55 pieds (16,5 m), voire… de 90 pieds (27 m). «Le mur vient de prendre trois mètres de plus!» lance-t-il chaque fois qu’un officiel mexicain redit que son pays ne versera pas un centime. Quant au coût de l’ouvrage, le même flou typique de Trump règne. Après avoir évoqué 4 milliards$, le candidat a parlé de «6 or 7», «probablement 8», «10, peut-être 12», se stabilisant enfin à «environ 10» milliards$. Architectes et ingénieurs estiment toutefois ce budget intenable, vu le cahier des charges prévisible. Béton, acier… du lourd! Trump compte en effet employer des panneaux de béton préfabriqué, renforcés par des tiges d’acier. Des matériaux lourds qui entraînent d’immenses défis logistiques: percement de routes pour l’accès des engins de transport, création de multiples sites de coulage du béton ou embauche de légions d’ouvriers sur plusieurs années. Le mur devra aussi posséder des fondations suffisamment profondes pour garantir sa stabilité et dissuader le creusement de tunnels. Un mur de 12 m de haut, s’enfonçant à 3 m dans le sol, coûterait au moins 26 milliards $, a calculé Todd Sternfeld, un expert texan cité par le New York Times. Confronté à ces arguments, Trump les balaie en affirmant que si les Chinois ont réussi à faire «sans grues ni tractopelles» la Grande Muraille, alors lui est bien capable de bâtir la sienne. Une comparaison peu pertinente: la Grande Muraille est un agrégat de portions discontinues construites sur des siècles au prix de sacrifices humains aujourd’hui impensables. Mais là ne s’arrêtent pas les obstacles pour le «mur Trump». Dans le vaste Sud américain, les espaces fonciers frontaliers sont fréquemment propriétés privées. Le chantier impliquera donc de multiples procédures d’expropriation et un casse-tête juridique. L’ancien président George W. Bush en sait quelque chose, pour avoir fait adopter en 2006 par le Congrès le Secure Fence Act. Grâce à ce texte, un millier de kilomètres de barrières ou clôtures hérissent déjà la frontière.

Mur de 15 m, échelle de 16 m

Autre problème majeur, la loi prohibe de construire le long du Rio Grande, le fleuve marquant la frontière entre le Texas et le Mexique, pour des raisons de partage des ressources et de gestion des crues. Le mur devra donc être édifié loin de la berge, mais alors certaines villes américaines sur le Rio Grande pourraient se retrouver… du côté mexicain ! À noter également qu’un traité interdit aussi bien au Mexique qu’aux États-Unis de dévier les cours d’eau environnants, par conséquent le mur sera censé réaliser l’impossible: laisser passer les flux aqueux en bloquant les flux humains… Au-delà de toutes ces gageures, l’utilité même de l’ouvrage est discutable. Bâtir un mur d’une hauteur de 15 mètres ne fera qu’alimenter un marché pour des échelles de 16 mètres, font remarquer ses détracteurs. Et depuis longtemps, ajoutent-ils, les trafiquants de drogue ont appris à envoyer leur marchandise par-dessus les clôtures, quelle que soit leur taille. Encore plus troublante, une étude de 2006 du Pew Hispanic Center a conclu que près de la moitié des immigrés illégaux aux États-Unis étaient passés par un point d’entrée classique, tel un aéroport, avant de laisser expirer leur visa.

Son combat pour “son” mur

Rappelons que le président américain est allé à l’affrontement avec le Congrès pour avoir le droit de construire “son” mur. En effet, il voulait faire valider par l’institution plus de 5 milliards de dollars pour son entreprise. Mais le Congrès s’y est opposé. Le bras de fer né de cette mésentente a paralysé l’administration américaine pendant plus d’un mois.

Les deux parties parviendront finalement à un accord de 1,375 milliards de dollars pour la construction d’une barrière à la frontière américano-mexicaine. Insatisfait, le numéro 1 va proclamer l’urgence nationale en février 2019 afin de détourner les fonds de l’armée pour réaliser sa promesse de campagne. Cette procédure exceptionnelle lui permettait de passer outre le Congrès.

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