AP Photo / Evan Vucci
Le président américain Donald Trump a ordonné à son gouvernement d’aider l’Italie ravagée par la pandémie du Coronavirus.
Ce vendredi 10 avril, le président américain a demandé à de hauts représentants de son administration de venir en aide à l’Italie dans la lutte contre le Covid-19 qui frappe durement le pays en fournissant notamment à son allié européen du matériel médical et de l’aide humanitaire. «L’Italie, l’un de nos alliés les plus proches et les plus anciens, est ravagé par la pandémie de COVID-19», écrit Trump dans la note. Bien que la «responsabilité première et principale du gouvernement américain soit envers le peuple américain», aider l’Italie contribuera à atténuer l’impact de la crise et fera preuve de leadership américain, a-t-il écrit. Trump a ordonné que du personnel militaire américain stationné en Italie soit mis à disposition pour aider à mettre en place des hôpitaux de campagne et à transporter des fournitures, du carburant et de la nourriture.
L’ordonnance a ajouté que les Italiens qui ont besoin de soins médicaux non liés à la maladie COVID-19 causée par le virus peuvent être traités dans des installations médicales militaires américaines. Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a été invité à encourager les fournisseurs américains à livrer les fournitures nécessaires, telles que du matériel médical, comme demandé par les autorités italiennes. L’Italie a enregistré le plus grand nombre de décès dus aux coronavirus dans le monde vendredi, avec 18 849 décès, selon l’Agence de protection civile du pays. Les États-Unis ont suivi de près, avec 18 769 décès enregistrés début samedi, selon un décompte de l’Université Johns Hopkins.
« En Italie, la crise a été terrible pour l’image de l’UE », déplore l’ancien Premier ministre Enrico Letta.
Il y a quelques années, il était celui qui, à la tête de l’Italie, appelait l’UE et Etats membres à faire preuve de solidarité face à la crise migratoire qui mettait son pays à rude épreuve. Enrico Letta constate aujourd’hui que la crise du coronavirus met à nouveau en avant le manque d’unité des 27. « L’Italie a eu une nouvelle fois l’impression de bénéficier de l’empathie de ses voisins, mais sans intervention concrète à la hauteur du défi », souligne celui qui est désormais président de l’Institut Jacques Delors, think tank pro-européen, et enseignant à Sciences Po Paris.
Et quatre ans après le vote du Brexit, l’ancien Premier ministre italien de centre gauche (2013-2014) craint que la nouvelle crise sanitaire qui frappe son pays ne vienne à nouveau abîmer l’unité européenne. « C’est un risque gravissime », pointe-t-il. Enrico Letta, favorable à une relance européenne via des « corona bonds », a accepté de répondre aux questions de 20 Minutes.
Les Etats-Unis ont compris tous les enjeux qui se disputaient en Italie, mais pour remporter cette victoire médiatique, il leur faudra plus que des annonces mais bien une aide concrète, car avec près de 19 000 morts, l’Italie est le pays le plus touché par le virus, en dehors de la Chine.
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