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DILEMME (معضلة) POUR LES ETUDIANTS MAROCAINS FUYANT L’UKRAINE. By K. Kaddouri©®

DILEMME (معضلة) POUR LES ETUDIANTS MAROCAINS FUYANT L’UKRAINE. By K. Kaddouri©®

Nous sommes tentés, de croire que nos étudiants marocains ont souhaité «atterrir» en Europe par choix et non par dépit, mais la situation est bien plus complexe.

Dans ce contexte d’exode d’une partie des Ukrainiens fuyant les bombes et le risque d’une grande escalade avec son voisin russe, le labyrinthe des politiques européennes, à l’égards des étudiants ressortissants hors union européenne fuyant la guerre, laisse entendre qu’il y a des orientations et des aides d’intégrations différenciées.

«Solidarité ou discrimination» qui laissent plus entendre une protection et un accueil à géométrie variable.

Et dans ce cadre d’accueil différencié, bénévoles ou associatifs ou autre, tentons d’apporter une issue à ce calvaire que vivent nombreux étudiants marocains souhaitant restés pour la plupart en Europe pour y achever leurs études universitaires dans les pays dit des droits de l’Homme.

Un premier brief – débat zoom, le 16 mars, avec Mounya Allali (Italie- Maroc), Aicha Moufid (Allemagne) , et moi-même Karima Kaddouri (France -Paris),  a permis  de qualifier et quantifier, au travers de nos connexions, avec les «refugiés étudiants marocains», des réalités du terrain, que bravent les étudiants marocains et le constat se décline sous plusieurs angles:

NB/ il faut préciser que ce ne sont pas des refugies au sens propre et juridique du terme, et ne sont pas demandeur d’asile, et ce qui explique la notion de protection temporaire possible.

– L’appel des autorités marocaines, pour leur rapatriement, des début février et avant le conflit, a été entendu par tous nos étudiants marocains en Ukraine. Néanmoins, ils se sont retrouvés face, à un autre appel contradictoire, par lequel les universités ukrainiennes leur ont demandés de rester, car une éventuelle absence aux cours et aux examens  leur ferait perdre leur année; des informations émanant des directives des universités corroborent la véracité de ces éléments qui  semblent excuser en partie, le temps  écoulé, entre les toutes premières alarmes et recommandations des autorités diplomatiques marocaines et le moment tardif où ils ont enfin été  obligés par solution ultime,  de quitter l’espace ukrainien,  lors des premières bombes.

– Il persiste dans nos jeunes esprits étudiants fougueux et sages à la fois, une volonté coûte que coûte, de rester terminer leurs études en Europe, laissant entendre, un rejet total au retour au Maroc, car veulent revenir avec le sésame universitaire achevé.

– Malgré le périple long, jusque 15 jours, dans le froid, à pied, fragilisés, bravant les rodeurs de fortunes, la faim, mais aussi couplé avec un stress triple, l’exil, les sentiments d’échec, et l’abandon, car une fois arrivés en terre Europe (ou au Maroc), ils ont le sentiment d’être oubliés.

  1. Un sentiment d’inachevé, un sentiment d’abandon qu’on excuse à moitié.

On comprend aisément que chaque étudiant, a ses propres rêves, au Maroc ou ailleurs, avec le sentiment absolu qu’il fait toujours meilleur et mieux vivre chez son voisin.

Mais dans les extrêmes et l’adversité, nous ne pouvons négliger ni omettre de dire que les autorités, via nos connexions consulaires, ont réellement aider sur le terrain, réagissent toujours très vite, par le bais d’aide au retour, par le biais de solutions financières, par le biais de cette platement pour s’enregistrer. Nous nous efforçons d’être les canaux de communications et les mettons en relation directe avec les étudiants.


La solution de retourner et d’attendre, au Maroc, une accalmie en Ukraine, est une solution plus rationnelle et moins risquée. Il faut insister sur le fait que l’entrée en université médecine ou d’autres grandes écoles est déjà très difficile pour les autochtones.

Il faut insister sur une réalité visible, à savoir le cadre et les conditions d’accueil des étudiants étrangers est loin d’être un fleuve tranquille en France ou ailleurs en Europe, aléatoires et opaques dans les critères de sélection.

  1. Et la probabilité sensible selon laquelle, nombreux étudiants souhaitent rester dans les pays européens d’accueil demeure un sujet sensible.

Dans un contexte des droites  extrêmes  en Europe, ils dérivent aisément, sans complexe aucun, vers une solidarité  à géométrie variable, double et disparate; Et donc, cela revient à texter les directives en matières d’accueil par une exclusion les étudiants car sont sectorisés comme «ressortissants étudiants de pays tiers à l’union européenne», pour qui la protection temporaire de trois mois, de 12 mois ne s’appliquent pas, et sans examens de cas d’étudiants étrangers, et marocains.

La situation est différente pour les Marocains, atterris en Allemagne ou en France ;

  1. Les autorités allemandes laissent planer un doute dans la régularisation; des solutions de formations professionnelles sont proposées, souvent en inadéquation en deçà du niveau des orientations premières des étudiants; Ces décisions ont quand même le mérite de rassurer le volet « situation régulière et probablement sécurité financière.

  2. En France, les directives sont plus tranchées avec une opposition ferme aux solutions d’accueil légales et du package «protection temporaire»

  3. La plateforme de recensement des étudiants marocains «d’Ukraine» est une réponse et une preuve de réactivité appréciable car elle a permis de recenser, de structurer les orientations … nous sommes à l’amont de cette démarche, cependant elle doit être réfléchie afin de permettre une communication fluide et «quasi quotidienne», avec des réponses aux attentes. L’attente des étudiants qui ont fait le choix de retourner, génère ainsi un autre sentiment de stress, de longue attente, sans retour, comme un sentiment d’oubli, si nous prenons en considération, le feedback des étudiants à ce débat.

  4. Il semble aussi qu’il y a une autre dissonance pour les étudiants marocains, venus d’ukraine, dont la valorisation du niveau est considérée comme «apprécié avec un nivellement inferieur». L’entrée en fac de médecine ou autres, par une remise à niveau, par un nouveau concours, est ici encore un stress, et un autre parcours de combattants étudiants venus d’Ukraine, si nous tenons compte des ressentis de chacun des étudiants.

Il peut être un frein au retour pour les étudiants encore dubitatifs pour un éventuel retour au Maroc pour complétude de leur diplôme en «suspend».

Ce premier débriefe, pour donner suite à notre débat du jour, retour et échanges de nos actions, France, Allemagne, particulièrement, laissent entendre qu’il faut garder le contact «humain» sans pour autant oublier les canaux réfléchis et de circonstances mis à dispositions des étudiants marocains. By K Kaddouri©®

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