COVID-19 : L’occasion de rebâtir l’économie marocaine.
Toutes les indications économiques prouvent pour l’instant que la crise due à la pandémie de la COVID-19 va durer plus longtemps que prévu et qu’un retour à la normale n’était pas une avenue souhaitable. C’est en partant de ce constat que la situation actuelle du Royaume devrait être une occasion pour rebâtir les fondations érodées de notre société. Toutes les parties prenantes : Gouvernement, secteur privé, syndicats et associations devraient travailler en étroite collaboration pour lancer une série de chantiers dont l’objectif est de remettre l’économie au service du bien-être individuel et collectif.
Éviter la crise après la crise
Au Maroc, l’état normal des choses constitue déjà en soi une crise d’un point de vue social, économique et environnemental. Notre pays présente effectivement de profondes inégalités que tant la pandémie de COVID-19 que la récession économique qui se prépare ont participé à révéler de manière flagrante.
Parmi ceux-ci, on retrouve la fragilité de notre système de santé et des services sociaux, la sous-valorisation d’une panoplie d’emplois essentiels, la précarité financière d’un grand nombre de ménages salariés, qui étaient dans l’obligation d’arrêter leur activité et qui recevaient à la base des faibles revenus avec un niveau d’endettement excessif. Pour résumé, l’état « normal » auquel nous avons été habitués en est un de permanente instabilité économique et insécurité sociale.
Le Maroc devrait continuer à adopter une approche proactive qui permet à la fois de sauver des vies et de sauver l’économie. En effet, plusieurs études ont prouvé qu’il n’existe pas de conflits entre sauver des vies et sauver l’économie. En 1918, plusieurs pays ont appliqué des mesures proactives contre la grippe espagnole et ont pu, à la fois sauvé plus de vies et mieux protégé leur économie locale de la récession, que les pays qui sont restées passives pendant la crise sanitaire. Ces derniers ont préféré laisser le virus se propageait et attendre qu’Il s’éteigne avec le temps.
Premier volet : Construire un filet social solide
Le Maroc devrait, en urgence, refonder ses services publics et en étendre la portée pour redonner à l’État social les moyens des ambitions que nous lui avons jadis prêtées. Cela suppose, entre autres choses, de rehausser le financement du secteur de l’éducation nationale pour faire face à la croissance des besoins. Nous devrions aussi penser à investir dans la recherche scientifique pour permettre à nos étudiants d’effectuer des études de qualité qui permettront au Maroc de réaliser des avancées technologiques et scientifiques de qualités. De plus, des fonds doivent être injectés pour une réforme du système de santé et des services sociaux, dont la gestion doit être décentralisée et démocratisée. Il faudra aussi rémunérer adéquatement le personnel de ces services essentiels, en plus de procéder à des embauches massives. En outre, l’état devrait accorder des aides financières aux ménages à faible revenu pour les aider à surmonter la crise Post-COVID 19 et à passer au travers des six prochains mois avec un niveau de dommages réduit. L’État devrait aussi libérer des fonds dédiés aux entreprises et aux industries afin de les protéger de la catastrophe.
Les mesures proposées ici constituent un minimum pour nous prémunir collectivement contre un ensemble de risques qui pèsent en temps normal sur les individus. Il s’agit aussi d’un moyen de combattre les inégalités qui, lorsque des crises sévissent, ne font qu’aggraver la situation. En somme, investir dans notre filet social constitue une mesure de santé publique qui ne peut plus être négligée.
Deuxième volet : Repartir sur de nouvelles bases
Le ralentissement de l’activité économique dû à la COVID-19 met en avant deux éléments fondamentaux qui constituent autant de contradictions à dépasser. D’une part, plutôt de penser à la maximisation du profit comme ça a toujours été le cas, l’activité industrielle, commerciale et financière devrait mettre au cœur de ses préoccupations le citoyen marocain et ainsi donc être réorientée en fonction du critère de l’utilité sociale. D’autre part, nos stratégies de production et de consommation doivent être repensés en essayant de se tourner vers un modèle écologique qui nous permettra d’éviter l’épuisement des ressources et la destruction des écosystèmes.
Le fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19 créé sous les hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, devrait être alimenté à nouveau par tous les donateurs et toutes les parties prenantes et permettre ainsi à l’état de répondre aux attentes des citoyens. Un fonds dédié aux catastrophes et aux pandémies devrait être crée avec un décret officiel pour permettre au Maroc d’être toujours prêt à faire face à ce genre de situations. De plus, certains secteurs économiques stratégiques devront être démocratisés, que ce soit en nationalisant certaines grandes entreprises, en créant des entreprises publiques ou encore en aidant les entreprises coopératives à prendre part dans le marché. Je cite ici les secteurs de l’aéronautique, de l’énergie, de la production d’équipement médical, des services de livraison et de transport de personnes. Plusieurs de ces industries sont dominées par de grandes entreprises dont les pratiques, tant sur le plan des conditions de travail que des mesures environnementales ou fiscales, sont nuisibles. L’idée serait d’utiliser l’État comme levier pour l’orientation économique en fonction des nouveaux critères mis en place dans les domaines jugés sensibles, tout en laissant aux entreprises leur indépendance pour la production des biens et services.
Il serait toutefois naïf de croire que, une fois que la pandémie sera derrière nous, des entreprises délaisseront volontairement la production de marchandises non essentielles pour répondre aux besoins les plus pressants L’État devrait donc lancer un programme ambitieux permettant de développer l’économie marocaine sur une base plus locale et ainsi accroître notre souveraineté tout en diminuant notre empreinte écologique.
Troisième volet : La Finance au service de l’Économie
Personne ne peut se passer des institutions financières. En effet, ces dernières jouent un rôle très important dans l’équation économique, entre autres parce que l’offre de prêt des banques a une influence déterminante sur les décisions d’affaires des entreprises mais aussi sur les choix de consommation des ménages marocains. L’État marocain devrait donc penser à une alternative publique pour aider les banques à se remettre de la crise, comme ce qu’avaient fait plusieurs pays développés dans la foulée de la crise économique de 2008. Finalement nous ne pouvons plus limiter notre compréhension de l’économie aux variations du PIB, ni s’en tenir à la volonté de quelques dirigeants d’entreprises pour répondre à nos besoins essentiels. Pour conclure, le Maroc a aujourd’hui l’occasion de rattraper toutes ces années de retard et profiter de cette crise sanitaire pour bâtir une économie viable et répondre ainsi aux attentes du peuple marocain. Ceci passera donc par la création d’un nouveau système économique et social fondé sur la solidarité et la démocratie.
By: Nizar BERDAI,
Président de l’Association Marocaine
des Jeunes Parlementaires
« Durant mon bref séjour au Maroc, et je souligne le mot bref, étant donné la difficulté de la séparation et du retour au Canada, j’ai eu la chance et l’occasion de rencontrer plusieurs parties prenantes futures de ce projet, je rappelle « l’instauration de la première édition du Parlement Jeunesse du Maroc (PJM). Parmi ces personnalités institutionnelles figure Monsieur le ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, qui a exprimé un réel intérêt vis-à-vis du projet. Cette entrevue s’est soldée par un accord de principe faisant suite à la discussion des principaux axes du projet en question, et à ce titre, je tiens à le remercier vivement pour m’avoir ouvert ses portes, manifesté un enthousiasme particulier et avoir rapidement intégré cette idée, prévoyant ainsi d’ approcher dans un premier temps les différentes écoles et universités marocaines à travers le royaume à la recherche des politiciennes, politiciens et journalistes de demain, en attendant d’élargir nos horizons en recrutant de jeunes professionnels »
Nizar BERDAI, Président de l’Association Marocaine des Jeunes Parlementaires, Lorsque Nizar Berdai quittait en 2015 la ville de Salé pour la province canadienne du Québec, il n’avait d’autre obsession que de réussir le défi des études, puis retourner s’installer au Maroc afin d’apporter sa pierre à l’édifice d’un Maroc en mouvement. Trois ans après, ce jeune de 21 ans est en train de faire ses premiers pas dans le monde de la politique et siège au parlement jeunesse du Québec dans le cadre de sa 69ème législature. Sauf qu’il ne s’imagine pas percer et s’affirmer professionnellement à l’avenir loin de la Mère-patrie. Nizar Berdai, qui poursuit des études supérieures pour un diplôme en Finance dans une grande école de Montréal et, parallèlement, en sciences politiques à l’Université de McGill, assure que la vie para-universitaire lui a ouvert les portes vers plus de maturité civique et de compétences politiques.
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