A la Mogabienne: Le président de la Tanzanie, John Magufuli, dit que les vaccins sont « dangereux », il vante la prière comme prophylaxie.
Le président tanzanien John Magufuli a mis en garde mercredi contre les vaccins contre le coronavirus, les qualifiant de potentiellement « dangereux » et appelant les autorités sanitaires à «ne pas se précipiter» pour vacciner la population.
« Nous devons être très prudents avec ces vaccins importés », a-t-il déclaré au cours d’une cérémonie officielle retransmise par la télévision d’État.
Il vante la prière comme prophylaxie, la Bible a toujours servi de viatique…
M. Magufuli a systématiquement minimisé la gravité de l’épidémie et affirmé que son pays en avait été largement épargné grâce aux prières des Tanzaniens.
«Vous devez rester ferme. Les vaccinations sont dangereuses. Si l’homme blanc était capable de proposer des vaccins, il aurait dû trouver un vaccin contre le sida maintenant; il aurait trouvé un vaccin contre la tuberculose maintenant; il aurait déjà trouvé un vaccin contre le paludisme; il aurait déjà trouvé un vaccin contre le cancer », dit-il.
A la Mogabienne: Robert Mugabe, l’homme qui n’aimait pas les Blancs
Les discours de Robert Mugabe ne cessaient d’invectiver la même cible : «the whites». Ces «Blancs» qui, dans sa bouche, étaient devenus presque synonymes d’ « impérialistes » et de « colonialistes« , deux autres de ses adjectifs favoris.
« Ces vaccinations qu’on nous vante sont dangereuses pour notre santé et le ministère de la Santé ne devrait surtout pas se précipiter » le président tanzanien John Magufuli
Ces commentaires interviennent au moment où les craintes d’une nouvelle vague augmentent en Tanzanie, où l’épidémie de COVID-19 a officiellement été éradiquée.
Une papaye, une caille et une chèvre
En mai, il avait mis en doute la fiabilité des tests sur la COVID-19, affirmant en avoir secrètement fait subir par le laboratoire national à une papaye, une caille et une chèvre et qu’ils s’étaient tous avérés positifs. Mais le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine avait assuré que les tests utilisés sur le continent étaient « très performants ».
La semaine dernière, la Grande-Bretagne a interdit toute arrivée en provenance de ce pays pour enrayer la propagation du variant sud-africain du virus. Des pays comme les États-Unis ont averti leurs citoyens de se rendre en Tanzanie pour éviter les risques de contracter le virus. Dans sa mise à jour, les États-Unis ont mis en garde leurs citoyens contre les voyages en Afrique de l’Est, attribuant une alerte de niveau 4 au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Burundi.
Et à Moshi, dans le nord, une école a été fermée la semaine dernière à la suite d’un test positif sur un élève.
M. Magufuli, qui avait fait interdire en avril la publication de nouveaux bilans, bloqués à 16 morts pour quelque 500 cas, a paru mercredi reconnaître une reprise de la contamination dans son pays, mais en l’imputant aux vaccins que se seraient fait administrer des Tanzaniens à l’étranger.
« Nous devons placer Dieu au premier plan dans la lutte contre cette dangereuse maladie, tout en prenant des mesures sanitaires préventives pour nous en protéger», a-t-il dit.
Coronavirus : la Tanzanie préfère les « plantes locales » au vaccin
La Tanzanie a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’importer des vaccins Covid-19, mais qu’elle fondait plutôt ses espoirs sur la recherche sur les « plantes locales« .
Dans une interview accordée au journal East African newspaper, le porte-parole du ministère de la santé, Gerald Chami, a poursuivi en mettant en doute la sécurité et l’efficacité des vaccins importés.
Il a déclaré que le développement a été trop rapide pour que les tests soient efficaces.
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