La propagation de l’épidémie de coronavirus en France a changé les regards. Si pendant quelques semaines l’Hexagone regardait les ressortissants des pays asiatiques d’un mauvais oeil, la situation s’est inversée. La Thaïlande vient de placer la France parmi les pays à risque au même titre que la Chine, l’Italie, le Japon et la Corée du Sud.
Au fur et à mesure que l’épidémie s’est propagée à l’Ouest les situations se sont inversées. En effet, alors que les populations asiatiques pouvaient souffrir d’un certain racisme latent, en étant stigmatisé comme des possibles porteurs du coronavirus, les rôles pourraient bien vite être échangés.
Alors que des bateaux de croisière sont refoulés par les populations locales, la Thaïlande vient de placer la France comme pays à haut risque, au même titre que le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne, la Chine, Taïwan, Singapour, l’Italie et l’Iran, et les deux territoires sont Macao et Hong Kong.
La France et l’Allemagne font désormais partie de la liste des pays à risques aux côtés de la Chine, de l’Italie, du Japon ou encore de la Corée.
Depuis l’apparition du Covid-19, la France et l’Allemagne semblaient relativement épargnées par le virus, mais le nombre de nouvelles infections s’est accéléré ces derniers jours. Selon les dernières informations du gouvernement français, l’Hexagone compte 191 cas de Coronavirus COVID-19 confirmés depuis le 24 janvier, et a déploré trois décès. L’Allemagne a pour sa part 129 cas signalés jusqu’ici, soit deux fois plus que la semaine dernière.
Les autorités thaïlandaises ont considéré ces données suffisamment préoccupantes pour placer ces deux pays europeens parmi les pays considérés à risque pour le Covid-19 aux côtés de la Chine, Hong Kong, Macao, Taiwan, Corée du Sud, Japon, Singapour, Italie et Iran.
Le ministère thaïlandais de la Santé recommande aux personnes en provenance des zones à risque et qui présentent des symptômes évocateurs au virus (fièvre, toux et éternuements, mal de gorge, difficultés respiratoires, fatigue excessive, diarrhée et vomissements) dans les 14 jours de leur arrivée de se présenter à l’hôpital. L’inclusion de la France sur cette liste signifie également que les personnes en provenance de l’Hexagone seront contrôlées à leur arrivée en Thaïlande et qu’il leur est conseillé de se mettre d’elles-mêmes en quatorzaine (une quarantaine de 14 jours) à domicile.
Le ministère thaïlandais de la Santé publique a désigné neuf pays dont la France et deux territoires comme zones à haut risque pour le COVID-19.
Health Ministry, via a ministerial announcement, has designated 9 countries and 2 territories as high risk areas for COVID19.https://t.co/7L8LiqPjf4 — Thai PBS World (@ThaiPBSWorld) March 3, 2020
Les visiteurs en provenance de ces destinations seront soumis à une quarantaine à domicile de 14 jours et devront respecter les règles de suivi indiquées ci-dessous :
Les neuf pays, définis par la Thaïlande comme «à haut risque», sont le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne, la Chine, Taïwan, la France, Singapour, l’Italie et l’Iran, et les deux territoires sont Macao et Hong Kong.
Les annonces ministérielles précisent les quatre mesures d’application suivantes:
Les touristes et les citoyens thaïlandais arrivant des pays et zones à haut risque comme la France seront soumis à une quarantaine à domicile de 14 jours, même s’ils ne présentent pas de symptômes de contamination au virus Covid-19 , sauf autorisation des autorités sanitaires.
Ceux qui n’ont pas de résidence permanente ou d’hébergement en Thaïlande sont tenus de présenter à leur arrivée, une adresse précise où ils peuvent être localisés pendant la période de 14 jours.
Les voyageurs qui présentent des symptômes grippaux à leur arrivée, tels qu’une température corporelle supérieure à 37,5 o C, un nez qui coule, des maux de gorge ou des difficultés respiratoires, seront envoyés dans les hôpitaux d’État pour subir des tests, des traitements ou une mise en quarantaine supplémentaires, selon la gravité de la maladie.
Pour ceux qui ne peuvent pas fournir la preuve d’un logement formel, comme un hôtel ou une auberge, lors de leur visite en Thaïlande, les agents de l’immigration sont autorisés à les renvoyer chez eux ou à leur permettre l’entrée sous réserve de 14 jours d’auto-quarantaine.
Les visiteurs étrangers ou les ressortissants thaïlandais des zones à haut risque sont tenus de déposer un rapport quotidien sur leur santé auprès des autorités sanitaires désignées pendant la période de quarantaine et, en cas de malaise ou de suspicion de maladie, ils doivent en informer les autorités sanitaires dans les trois heures afin qu’ils puissent subir d’autres tests, recevoir un traitement ou être isolés.
Tous les frais médicaux encourus seront à la charge des personnes concernées.
Cette mesure intervient juste au moment du retour des vacances de février pour les établissements scolaires français.
Le Lycée français international de Bangkok (LFIB) a envoyé un courrier aux parents d’élèves les invitant à remplir un questionnaire pour déclarer si leur enfant avait ou non effectué un voyage en France ou en Allemagne et, si oui, les enjoignant à ne pas envoyer leur enfant à l’école pour une période de 14 jours à compter de la date de retour en Thaïlande.
Nous reproduisons ici le communiqué du Lycée français international de Bangkok. Pour nous adresser vos communiqués: ads@gavroche-thailande.comMadame, MonsieurJ’ai le regret de vous vous annoncer que la « Nuit du LFIB » est reportée (aucune date ne peut être annoncée pour l’instant).Madam, SirI regret to announce that the « Nuit du LFIB » is postponed (no date can be announced at this time).Bien cordialement / Kind regards Lycée Français International Bangkok, ThaïlandeYvan SCHMITTProviseur / Headmaster
De son côté, une première commune en Belgique place la Thaïlande dans les pays à risque. C’est ainsi que le bourgmestre Woluwé-Saint-Lambert, Olivier Maingain, a annoncé sur le site internet de la commune interdire les lieux publics à toute personne revenant d’un voyage privé ou professionnel dans une zone à haut risque déterminée par le SPF des Affaires étrangères (Chine, Thaïlande, Hong Kong, Macao, Singapour, Corée du Sud, Iran, Vénitie et Lombardie) pendant les 14 jours suivant le retour en Belgique.
Le bourgmestre d’Etterbeek Vincent De Wolf (MR) a regretté dimanche l’arrêté de police pris par son homologue Olivier Maingain (DéFI), qui interdit certains lieux publics de Woluwé-St-Lambert aux personnes revenues d’une zone à haut risque de contamination au coronavirus. « Cet arrêté est inapplicable dans la mesure où il s’adresse à des personnes qu’on ne peut même pas identifier », a réagi M. De Wolf, dont la commune partage la zone de police Montgomery avec Woluwé-St-Lambert et Woluwé-St-Pierre. Il plaide pour une réunion rapide des 19 bourgmestres de Bruxelles. « Cet arrêté va susciter la panique et l’angoisse au sein de la population. Le coronavirus est un problème de santé publique fédérale et mondiale, prendre un arrêté au niveau communal est grotesque », a-t-il poursuivi.
La Thaïlande a signalé lundi son 43e cas de coronavirus COVID-19 et a déploré samedi son premier décès depuis le début de l’épidémie.
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