Coronavirus : quels sont les pays africains sont les plus exposés ?
Depuis décembre 2019, les autorités sanitaires mondiales ne dorment que d’un œil. Pour cause, l’épidémie de maladie à coronavirus, officiellement rebaptisée COVID-19 (Coronavirus disease 2019) par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de faire des ravages notamment en Chine, épicentre de la maladie. L’épidémie n’a cependant toujours pas atteint le continent africain, seule partie du globe qui n’enregistre pas de cas à ce jour. Le nombre de personnes atteintes, estimé mercredi à 44 000, dépasse désormais les 60 000.
Risque 10 fois moins élevé qu’en Europe C’est pour évaluer plus précisément quels pays sont les plus « à risque » qu’une étude internationale a été menée tout récemment sur le degré de préparation et la vulnérabilité des pays africains face à l’arrivée du Covid-19. Marius Gilbert faisait partie de cette équipe, qui a croisé les données du trafic aérien entre l’Afrique et la Chine et la vulnérabilité de chaque pays africain.
Le porteur de la maladie n’est pas égyptien, précise un communiqué, sans en divulguer la nationalité. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été informée et le patient, qui ne présentait « aucun symptôme », a été transféré à l’hôpital et placé en quarantaine pour être soigné, selon le ministère. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le monde s’étonnait qu’il n’ait toujours pas atteint le continent africain. Un constat déconcertant, puisque la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique.
Premier constat : l’Afrique est moins exposée que l’Europe. En effet, même si les accords commerciaux conclus ces dernières années ont amené un volume de passagers plus important en provenance de Chine, « ce volume reste nettement inférieur au volume de passagers qui vont vers l’Europe ou l’Asie », explique l’épidémiologiste. « Sur cette base-là, on a pu estimer que les risques d’importation du coronavirus en Afrique sont 10 fois moins élevés qu’en Europe. Mais cela ne veut pas dire que ces risques sont nuls. Ils sont assez variables d’un pays à l’autre ».
D’après Jeune Afrique, l’OMS et la branche africaine du Centers for disease control and prevention (CDC), se veulent toutefois prudentes : il serait statistiquement très improbable que le continent reste le seul épargné, et il est possible que des malades soient présents en Afrique et n’aient tout simplement pas encore été identifiés. Pour l’heure en tout cas, de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso, les différents cas suspects se sont révélés négatifs, ajoute l’hebdomadaire.
Et pour parer à une éventuelle situation, des scientifiques d’Europe, d’Afrique et d’Amérique ont uni leurs efforts pour modéliser, avec le maximum de précision possible, les risques d’arrivée du virus sur le continent. Selon une étude des spécialistes de l’INSERM, à l’université parisienne de la Sorbonne, qui prend en compte le nombre de liaisons aériennes de chaque pays du continent avec les régions chinoises où sévit la maladie l’Égypte, l’Algérie et l’Afrique du Sud se détachent le plus nettement et, parce que les premières personnes infectées ont toutes les chances d’arriver en Afrique par avion, sont les plus menacées. Les pays plus exposés: Algérie, Egypte, Ethiopie, Nigeria, Afrique du Sud En ce qui concerne le risque d’importation par le transport aérien, certains pays sont beaucoup plus exposés que d’autres. C’est notamment le cas de l’Egypte, de l’Algérie et de l’Afrique du sud.
L’Egypte a un index de capacité à 87 sur 100 et un index de vulnérabilité à 53 ; l’Algérie obtient 76 en capacité et 49 en vulnérabilité et l’Afrique du Sud, elle, possède un index de capacité de 62 et un indice de vulnérabilité de 69.
Ils sont suivis par le Nigeria et l’Ethiopie. Une projection qui se vérifie donc aujourd’hui.
Mercredi 5 février, les 48 personnes rapatriées de Wuhan vers l’Algérie ont été placées en quarantaine durant quatorze jours à l’hôtel Marsa, à l’ouest d’Alger.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait placé l’Algérie dans la liste des treize pays prioritaires sur le continent d’Afrique, devant être « particulièrement vigilants » à l’égard du coronavirus de Wuhan. L’OMS avait également indiqué que l’Algérie faisait partie des pays ne disposant pas du « matériel essentiel dont elle a besoin pour effectuer des tests sur un nouvel agent pathogène », ses propres capacités ne lui permettant pas d’être en mesure de dépister de manière autonome le coronavirus.
Quant à la vulnérabilité des pays africains, ce sont les pays les plus riches qui s’en sortent le mieux. « Il y a une corrélation entre la richesse et la capacité de ces pays à faire face à une épidémie », explique Marius Gilbert. « Cependant, le Nigeria et l’Ethiopie apparaissent comme assez fortement à risque étant donné la densité de population très importante, un risque d’importation relativement élevé et une vulnérabilité qui est relativement importante », un peu plus loin derrière le Maroc, le Soudan, l’Angola, la Tanzanie, le Ghana et le Kenya.
D’après deux autres études, les pays les mieux armés pour résister sont l’Afrique du Sud, l’Égypte, la Tunisie et le Maroc. Et les plus fragiles la Somalie, le Tchad, la Centrafrique et la Mauritanie. Ces derniers pays ne sont, à priori, pas les plus directement menacés par une arrivée de malades sur leur territoire. Royal Air Maroc, Kenya Airways et RwandAir suspendent leurs liaisons avec la Chine, l’Algérie a emboîté le pas le 3/février/2020 Royal Air Maroc a été la première compagnie aérienne africaine à annoncer, jeudi 30 janvier, la suspension de ses vols au départ à destination de Pékin, la ville desservie en Chine. Le communiqué officiel ne fait aucune mention du coronavirus. La RAM évoque plutôt « une forte baisse de la demande sur les vols Casablanca-Pékin-Casablanca » et promet une reprise du trafic le 29 février prochain.
En raison de la forte baisse de la demande sur les vols en destination et depuis Pékin, Royal Air Maroc a décidé de suspendre temporairement cette ligne du 31/01/2020 au 29/02/20. — Royal Air Maroc (@RAM_Maroc) January 30, 2020
Kenya Airways lui a emboîté le pas tôt ce vendredi matin, en annonçant la suspension de ses vols vers Ghangzhou « jusqu’à nouvel ordre », en raison de l’épidémie du coronavirus. En revanche, la compagnie nationale kényane poursuivra ses activités vers Bangkok, en Thaïlande.
pic.twitter.com/okd0AX1zR4 — Kenya Airways (@KenyaAirways) January 31, 2020
RwandAir qui dessert également Guangzhou interrompt ses activités « jusqu’à nouvel ordre ».
pic.twitter.com/SpBEtpd2GL — RwandAir (@FlyRwandAir) January 31, 2020
Les vols vers la Chine sont suspendus à la suite de la propagation du nouveau coronavirus, a annoncé lundi 3 février le porte-parole d’Air Algérie, cité par l’agence APS.
Air Algérie a décidé de suspendre ses deux vols hebdomadaires à destination de Pékin «dans le cadre de dispositions préventives temporaires», a annoncé le 3 février à l’agence Algérie Presse Service (APS) son porte-parole, Amine Andaloussi.
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