Coronavirus: Que vaut la promesse de Tebboune de rapatrier l’argent public détourné?… Boukadoum convoque l’ambassadeur de France.
Alors que l’Algérie enregistre officiellement 716 cas confirmés dont 44 décès, les initiatives citoyennes se multiplient pour venir en aide aux professionnels de santé.
Collectes de matériel médical, fabrication de gel hydroalcoolique, distributions alimentaires pour les hôpitaux : en Algérie, toute une chaîne de solidarité s’est mise en place pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus et pallier les faiblesses du système de santé.
Le pays, qui enregistre officiellement 716 cas confirmés dont 44 décès de Covid-19, a décrété le confinement total du principal foyer de contamination, à Blida, à l’ouest d’Alger, et un couvre-feu dans la capitale.
Tandis que l’activité économique ralentit, la cadence s’accélère dans les hôpitaux. Les professionnels de santé, qui déplorent le manque de ressources et les piètres conditions de travail et prise en charge des patients, redoutent le pic à venir de l’épidémie.
Constantine : des files interminables pour un sac de semoule
La nécessité de se confiner pour éviter la propagation du coronavirus a poussé des centaines de personnes à se ruer sur les sacs de semoule distribués à El Khroub, wilaya de Constantine. La pénurie de semoule a semé la panique parmi la population à El Khroub, dans la wilaya de Constantine qui ne tient plus compte des mesures sanitaires réclamées pour se prémunir contre le coronavirus.
Comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous enregistrée ce 28 mars à El Khroub, Constantine, aucune mesure de sécurité n’est respectée par les citoyens qui se ruent le camion de semoule.
«Propos» à l’égard de l’Algérie : Boukadoum convoque l’ambassadeur de France.
Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a convoqué, ce mardi, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, à cause de « propos» à l’égard de l’Algérie tenus récemment sur le plateau de la chaîne Télévision France24. « L’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué, ce jour, 31 mars 2020, par M. le ministre des Affaires étrangères, qui lui a fait part des vives protestations de l’Algérie suite aux propos à l’égard de l’Algérie et de ses autorités tenus, tout récemment, sur un plateau d’une chaîne de télévision publique française », lit-on dans un communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères (MAE).
« Tout en demandant à l’ambassadeur de France en Algérie de porter ces protestations aux plus hautes autorités de son pays, le ministre des Affaires étrangères a déploré que cette chaîne persiste dans son dénigrement systématique de l’Algérie au moment où tous les efforts doivent converger vers la lutte contre la pandémie du Covid-19 », souligne le communiqué.
L’ambassade d’Algérie à Paris « a été instruite à l’effet d’intenter une action en justice contre cette chaîne de télévision et l’individu auteur des propos injurieux à l’égard de l’Algérie », conclut le communiqué du MAE.
La raison de la convocation de l’ambassadeur serait les déclarations du chercheur au Centre de Relations internationales à Barcelone, Francis Ghilès, dans lesquelles il a accusé les généraux d’avoir détourné l’aide médicale envoyée par la chine vers l’hôpital militaire de Ain Ennaadja.
Sarra, 32 ans, ingénieure en informatique, mariée et mère d’un enfant de 5 ans. Vit à Bouismail, à 40 kilomètres à l’ouest d’Alger :
« Les autorités n’ont pris aucune mesure, alors que nos infrastructures sanitaires sont insuffisantes. On manque de moyens, de salles de réanimation, de tenues, de gants, de gel, de masques. On le sait parfaitement, mais les Algériens sont inconscients. Le “Hirak” peut attendre le retour à la normale. La priorité, pour le moment, est de faire face à cette pandémie et d’éliminer le virus. Cela ne sera pas possible en étant indiscipliné et en ne respectant pas le confinement. La décision d’un confinement général n’a touché que Blida, mais toute l’Algérie est atteinte. Le confinement et le couvre-feu doivent être appliqués à toutes les wilayas [divisions administratives du pays] sans exception.
Si l’Etat ne l’impose pas, c’est à nous de le faire, nous devons tous nous serrer les coudes et rester chez nous pour ne pas participer à la contamination de nos proches, de nos amis, des gens que nous croisons. En Chine, la vie commence à reprendre un cours normal grâce à la discipline et à l’implication de tout le monde. Restons chez nous pour épargner la vie de nos proches. »
Que vaut la promesse de Tebboune de rapatrier l’argent public détourné ?
Le président «du fait accompli», intronisé par une violence soft contre la volonté de la majorité du peuple, avait annoncé lors du simulacre de débat, regroupant les candidats aux élections présidentielles, qu’il allait ramener l’argent détourné, volé et bien mis à l’abri dans les coffres des banques occidentales. Ce qu’il faut lui reconnaître, par contre, c’est qu’il n’a avancé ni échéance ni modus operandi pour récupérer ces sommes colossales qui font le beurre des pays qui s’érigent en protecteurs de l’ordre financier mondial. Dans une récente interview, M. Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, explique les mécanismes qui font qu’il est presque impossible de récupérer l’argent détourné. Tout simplement, parce que la charge de la preuve de l’origine douteuse des fonds n’est pas un fardeau pour la banque qui a reçu le pactole mais elle le sera certainement pour le pays qui veut récupérer l’argent, surtout en cas de disparition de la personne propriétaire du compte.
A la lumière de ce que nous venons de dire, que vaut la promesse du président Tebboune ?
Soit c’est une promesse en l’air que les algériens ne doit en aucun avaliser et doit faire en sorte que nos responsables à tous les niveaux soient crédibles et sentent l’importance des responsabilités qui leur incombent, soit, en toute connaissance de cause des mécanismes sous-jacents, le Président a pris quand même le risque de faire une annonce désinvolte et légère. Dans un cas comme dans l’autre, cela ne sied pas à quelqu’un censé habiter la fonction présidentielle. Cette promesse est comme une épée de Damoclès, aux mains des algériens, qui sera brandie continuellement pour rappeler et le vol et les promesses trahies.
Révélations. Des équipements médicaux d’assistance respiratoire indispensables contre le Coronavirus bloqués depuis longtemps par les autorités algériennes.
L’actuelle pénurie de certains équipements médicaux nécessaires et indispensables à la lutte contre le nouveau coronavirus a été provoquée par les très mauvaises décisions du ministère de la Santé et de ses diverses institutions, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Les consommables médicaux nécessaires à la mise en service des ECMO sont bloqués depuis… 2016 ! Il s’agit d’un véritable crime contre la santé publique car les ECMO sont recommandés massivement pour maintenir en vie les patients souffrant des symptômes les plus graves du COVID-19. Explications.
Dans sa stratégie établie pour lutter contre l’infection au COVID-19, le ministère de la Santé algérien a préconisé le recours à l’ECMO en cas d’échec de la ventilation mécanique des respirateurs artificiels. Algérie Part avait révélé à ses lecteurs et lectrices le document intégral comprenant les recommandations et mesures de cette stratégie dessinée par le ministère de la Santé Algérien. Et voici la partie qui parle clairement de l’utilisation des ECMO :
Plusieurs médecins contactés par Algérie Part ont reconnu que les nombreux patients décédés suite à des détresses respiratoires aiguës causées par le COVID-19 auraient pu être pris en charge par l’ECMO si le consommable ( oxygenateur + pompe+tubing set+canules spécifiques) nécessaire était disponible pour faire fonctionner les consoles ECMO déjà présentes dans les hôpitaux algériens. Il faut savoir que plusieurs établissements algériens de santé publique sont censés disposer de ces équipements nécessaires à l’utilisation de l’ECMO. Il s’agit notamment des CHU de Sétif, l’EHU d’Oran ou la Clinique médico-chirurgicale infantile (CMCI) de Bou Ismaïl (Tipaza), ainsi que l’Hôpital militaire d’AIN NAADJA. Ces pénuries s’expliquent par les dysfonctionnements graves au sein de la direction de la pharmacie et de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). Des dysfonctionnements qui peuvent, maintenant, voler des VIES aux patients algériens gravement touchés par le COVID-19.
Ces dysfonctionnements sont les lenteurs bureaucratiques et les pratiques de corruption qui minent les procédures délivrées par l’ANPP pour l’enregistrement des équipements médicaux ou des médicaments éligibles à la commercialisation sur le marché algérien.
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