Plus qu’un joyau, un générateur d’emplois et une opportunité pour la population démunie de s’offrir un logement, l'usine de ciments de Natien dans la région de Sikasso.
Le Mali et le Maroc ont franchi une nouvelle étape dans leur partenariat industriel avec la pose de la première pierre d’une cimenterie d’envergure à Sikasso. Cet événement marque le début d’une collaboration fructueuse entre les deux pays, symbolisant leur engagement commun en faveur du développement économique et industriel de la région.
L’usine est une filiale de CIMAF Ciments de l’Afrique présent dans 12 autres pays dont le Maroc, la France, la Côte D’Ivoire, la Guinée Conakry, le Cameroun, le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Ghana, la Mauritanie, le Tchad et la Guinée Bissau.
"...L’Afrique est aujourd’hui dirigée par une nouvelle génération de Leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l’ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d’être « notés » ou évalués par l’occident..." Extrait du Discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI devant le 28ème sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba:
Située à Natien, dans la région de Sikasso au Mali, cette nouvelle cimenterie est le fruit d’une vision ambitieuse et d’un partenariat solide entre le groupe Cimaf et les autorités maliennes. Avec une capacité de production annuelle initiale d’un million de tonnes, cette usine est conçue pour répondre à la demande croissante en ciment tant au niveau national que régional.
Grâce à sa capacité extensible à deux millions de tonnes, elle devrait jouer un rôle essentiel dans la satisfaction des besoins en matériaux de construction dans toute la sous-région. Ce projet marque une étape significative dans la réalisation des ambitions du gouvernement malien de faire du pays un hub industriel majeur en Afrique de l’Ouest.
Le Maroc et le Mali deux partenaires commerciaux historiques
Le Maroc demeure le plus grand partenaire commercial du Mali en Afrique du Nord, un renforcement de liens entre les deux pays a toujours été un objectif. Dans ce sens, l’inclusion du Mali qui fait parti des pays du Sahel, à l’océan atlantique suite à la proposition du royaume, marque un tournant majeur des partenariats bilatéraux des deux pays.
Des liens historiquement condensés, un socle solide de partenariats, tels sont décrits les liaisons entre le Maroc et le Mali. En effet, le Mali est désormais la troisième destination des investissements du Maroc en Afrique, ainsi le pays est désigné comme étant un des partenaires commerciaux les plus importants du royaume.
De ce fait, un retour en histoire sur les visites royales au Mali de 2013 et 2014, demeure primordial. Ces deux visites ont favorisé la signature de 17 accords de coopération, consolidant les partenariats englobant tous les secteurs. A ceux-ci, s’ajoute la visite du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, au Maroc en octobre 2021, une occasion permettant le suivi des coopérations et le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.
Dans un contexte géopolitique en évolution, les axes routiers liant le Mali au Maroc à travers la Mauritanie, promeut un approvisionnement quotidien des marchés maliens de produits marocains. Une perspective multidimensionnelle, à la fois diplomatique, commerciale et humaine caractérisant la coopération bilatérale. Plus concrètement, l’initiative royale favorisant l’accès des pays du Sahel à l’océan atlantique illustre parfaitement cette conjoncture, visant à veiller sur la stabilité et le développement des pays du continent dans son ensemble. Dans ce sens, lors de la Réunion ministérielle de coordination du samedi 23 décembre, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a souligné que: «le codéveloppement et la promotion des partenariats est d’une importance primordiale dans la perspective d’assurer le développement et la prospérité», a-t-il dit, ajoutant que « l’eldorado que nous cherchons est là, en Afrique ».
Notons que le Mali est un pays bénéficiant d’une structure économique fortement dominée par les secteurs primaire et tertiaire. Par ailleurs, selon la note d’information du Mali, le pays dispose des ressources nécessaires pour devenir l’un des piliers agricoles de l’Afrique de l’Ouest. En diversifiant les bases de la production et en tablant sur une croissance accélérée, durable, créatrice d’emplois et d’activités génératrices de revenus, le Mali compte atteindre des taux de croissance supérieurs à 7% par an. De ce fait, s’agissant des échanges commerciaux liant le Maroc et le Mali, ils ont généré des chiffres significatifs 160 millions $ en 2022, selon l’office des changes.
Malgré une nouvelle dynamique très prometteuse, le Maroc et le Mali ont toujours su garder des liens étroits et durables tout en mettant en avant, à la fois, une approche de développement mutuellement bénéfique et en respectant le principe de non-ingérence dans les affaires internes de chacun des deux pays. Contrairement à la situation avec l’Algérie qui semble être marquée par des interférences dans les affaires intérieures du Mali, d’où la crise diplomatique actuelle. Une situation ayant des répercussions pesantes pour les deux pays, notamment la paralyse de l’accord de paix et de réconciliation qui vise essentiellement à la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et les autres formes de criminalité transnationale organisée.
Rappel: En 2016, Inauguration de la cimenterie Cimaf de Diago
33 milliards de FCFA, soit 33 millions d’Euros, c’est le coût total de l’usine Ciments de l’Afrique (CIMAF) de Diago, inaugurée par le Chef de l’Etat, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, le jeudi 15 décembre 2016.
La nouvelle usine dont la pose de la première pierre de la construction avait lieu le 22 février 2014, est un fruit de la signature de convention entre le groupe ADDOHA et l’Etat du Mali, intervenue le 20 février 2014.
Selon Anas Sefrioui, président du groupe CIMAF, lors de la cérémonie d’inauguration, le Mali est une priorité des priorités de son groupe en termes d’investissement.
« L’implantation de cette usine témoigne de cet engagement en faveur du développement industriel du Mali. Cette usine est de la dernière génération et elle répond aux normes internationales et standards internationaux en termes de technologie et de respect de l’environnement », a-t-il précisé.
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