Un ressortissant Français arrêté en Centrafrique : Paris déplore une « instrumentalisation ».
La France a estimé mercredi que la mise en scène de l’arrestation d’un de ses ressortissants à Bangui faisait partie d’une instrumentalisation visant à réduire l’influence de Paris dans la région.
Lundi, un citoyen français avait été arrêté à Bangui en Centrafrique en possession d’un important arsenal de guerre. Dans des images qui avaient circulé sur les réseaux sociaux, on voyait l’intéressé menotté et installé à ses pieds tout l’arsenal qui a été découvert chez lui. Egalement une image de son passeport, sur lequel sa nationalité et son nom avaient été précisés, a aussi été publiée. Réagissant mercredi à l’arrestation du citoyen français, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé une « instrumentalisation » dans l’affaire.
« Nous déplorons l’instrumentalisation manifeste de cette arrestation et relevons que les informations personnelles de cette personne ont été immédiatement rendues publiques par le biais de réseaux de désinformation liés à la promotion d’intérêts bien identifiés qui sont habitués à viser la présence et l’action de la France en République centrafricaine », a déclaré la porte-parole du ministère, sans donner plus de détails.
Respect de la Convention de Vienne
D’après le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, Ange-Maxime Kazagui, l’individu chez qui l’arsenal de guerre a été retrouvé est un ressortissant français et qui se disait journaliste. Selon des sources humanitaires, le mis en cause a travaillé en Centrafrique comme garde de corps. Egalement, d’après une autre source diplomatique, l’homme aurait passé quelques moments durant sa jeunesse dans l’armée. L’intéressé qui a été arrêté à son domicile, selon des sources humanitaires avait travaillé dans plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, et aurait aussi passé une partie de sa jeunesse dans l’armée. D’après le ministère français des Affaires étrangères, il bénéficie de la protection consulaire de l’ambassade de France qui lui garantit l’accès à un avocat et a un médecin.
Sur des photos partagées sur les réseaux sociaux, un homme apparaît, les mains attachées dans le dos, entouré de policiers sur les marches d’un commissariat de Bangui, avec à ses pieds plusieurs armes de guerre, des munitions et du matériel militaire. Une photo de la page principale de son passeport présumé a aussi circulé avec photo, nom et état civil.
C’était quelqu’un qui se disait journaliste, et chez qui on a retrouvé un arsenal très important », a assuré Ange-Maxime Kazagui au téléphone à l’AFP, sans davantage de détails. pic.twitter.com/25awvKxZgO — BambouD (@BambouD1) May 11, 2021
L’ambassade « exerce sa protection consulaire envers lui comme elle le ferait à l’égard de tout ressortissant français, dans le plein respect de la Convention de Vienne sur les relations consulaires », a indiqué la porte-parole et d’ajouter que « cette protection vise à s’assurer que la personne dispose d’un accès à un avocat, à un médecin et de ses conditions de détention ».
On sait déjà qu’il travaillait pour les services de renseignement français et a aidé Bozize lors du coup d’Etat de 2013. Il se trouverait en Centrafrique pour former les combattants de la CPC et leur fournir des armes. pic.twitter.com/WKqR0Yz7y1 — Raphaël Maloungou (@CentroRaphael) May 10, 2021
Depuis 2018, la France voit son influence contestée dans son ancienne colonie par une offensive diplomatique de la Russie, et est régulièrement la cible de campagnes hostiles relayées par des médias locaux.
En décembre 2020, Facebook avait étayé le scénario d’une guerre de désinformation entre Paris et Moscou en Centrafrique, en supprimant publiquement trois réseaux de « trolls » gérés à partir de la Russie et de la France, dont un ayant des connexions avec l’armée française, tous accusés de mener des opérations d’ingérence en Afrique.
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