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CAN-2021: variant Omicron, conflits, organisation,… les défis du Cameroun

La Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) s’ouvre dimanche au Cameroun après un report en 2021 pour cause de Covid-19, mais les défis demeurent multiples….

Entre pandémie de Covid-19 et contexte sécuritaire tendu, les défis à relever ne manquent pas pour le Cameroun, pays organisateur de cette nouvelle Coupe d’Afrique des nations de football qui débute le 9 janvier.

Le variant Omicron inquiète

L’évolution de la pandémie de Covid-19 et son variant Omicron, dans un pays dont les habitants se protègent et se font vacciner très peu, est « un énorme challenge », estimait le 21 décembre Patrice Motsepe, le président de la Confédération africaine de football (CAF), quand la rumeur insistante prédisait un nouveau report ou une annulation.

Ainsi, les exploits de Mohamed Salah, Sadio Mane et bien d’autres pourraient bien être éclipsés par des contaminations dans une région où les taux de vaccination sont parmi les plus bas du monde. Dans ce contexte, les règles draconiennes instaurées par son institution risquent de dissuader les supporters de venir massivement au stade. Il faudra cumuler un cycle complet de vaccination et un test PCR négatif de moins de 72 heures.

Une jauge de remplissage à 60% sera également instaurée, montée à 80% quand les Lions indomptables du Cameroun joueront. Or, Patrice Motsepe a déjà admis être au courant de la prolifération de « faux tests ». Le Cameroun a enregistré près de 110 000 contaminations et 1 840 décès depuis le début de la pandémie. Selon les derniers chiffres du ministre de la Santé, environ 6% de la population âgée de plus de 18 ans est vaccinée.

Défi sécuritaire: Des groupes armés ont promis de perturber la compétition

Des séparatistes armés anglophones et les djihadistes de Boko Haram et du groupe Etat islamique (EI) mènent des attaques meurtrières respectivement dans l’ouest et l’extrême-nord mais des experts redoutent qu’ils ne profitent de l’organisation d’une compétition très médiatisée pour en commettre dans les grandes villes.

Depuis quatre ans, les régions – habitées principalement par la minorité anglophone – du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont en proie à un sanglant conflit entre des groupes armés qui réclament l’indépendance et les forces de sécurité, les deux camps commettant crimes et atrocités, accusent les ONG et l’ONU.

Certains groupes armés ont promis de perturber la compétition et envoyé des lettres de menace aux équipes qui vont jouer à Limbé et s’entraîner à Buea, dans le Sud-Ouest. Une explosion dans une université située près de Limbé avait fait 13 blessés en novembre alors que plus de 3 000 personnes ont été tuées dans les violences. Selon les autorités locales, un couvre-feu sera imposé la nuit dans la région et une forte présence militaire est probable.

Défi organisationnel

Les retards successifs dans la construction des stades et le coût des infrastructures font régulièrement polémique. Choisi en 2014 pour accueillir la CAN 2019, le Cameroun a été remplacé par l’Egypte car il n’était pas prêt. Deux ans plus tard, nouveau report, de l’édition 2021, cette fois officiellement à cause de l’épidémie de Covid-19 mais alors que des infrastructures majeures n’étaient pas achevées.

Un symbole : les retards dans l’achèvement du complexe sportif d’Olembé à Yaoundé, plus grand stade, qui accueillera finalement le match d’ouverture dimanche après de nombreux doutes alors que ses abords ne sont pas encore achevés. Un travail frénétique de dernière minute a été effectué et, comme c’est souvent le cas pour la CAN, les six stades répartis dans cinq villes ne seront pas de classe mondiale.

« Regarder du football »

Une partie de l’opposition et de la société civile ont dénoncé l' »indécence » du coût de l’organisation de la CAN dans un pays où le taux de pauvreté atteint près de 40% et un tiers des habitants vit avec l’équivalent de moins de deux euros par jour, selon la Banque mondiale. « Si le Cameroun gagne, les Camerounais peuvent tout oublier. Mais si cela se passe mal, il faudra des boucs-émissaires et des têtes tomberont sûrement », estime le politologue Stéphane Akoa.

Avec une multitude de problèmes hors du terrain, les organisateurs ont hâte que le Cameroun donne le coup d’envoi du tournoi contre le Burkina Faso dimanche et que le football ait une chance de faire les gros titres. « Je viens », a déclaré Patrice Motsepe, « pour regarder du football ».

Avec, africanews

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