Cameroun: cinq employés de MSF enlevés dans le nord
Cinq employés Cinq employés tchadien, sénégalais, franco-ivoirien et camerounais de Médecins sans Frontières (MSF), ainsi que de deux gardes de sécurité ont été enlevés dans le nord du Cameroun où opèrent des « groupes jihadistes », dans la nuit du 24 au 25 février.
Les autorités camerounaises appellent indistinctement Boko Haram le groupe du même nom originaire du Nigeria ou sa branche dissidente de l’Iswap, qui a fait allégeance à l’EI.
« Ni l’identité ni les motifs des auteurs ne sont connus à ce jour », a également indiqué MSF.
Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, se trouve près du lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécages qui étend ses rives dans quatre pays: Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria. Boko Haram et l’Iswap ont installé leurs repaires dans certains des innombrables îlots dont est parsemé le lac.
Les groupes djihadistes Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest attaquent régulièrement les civils et les militaires dans cette zone.
Si les autorités locales, le préfet du Logone-et-Chari et le maire de la commune de Fotokol soutiennent l’hypothèse que les ravisseurs sont issus d’un de ces groupes djihadistes.
Le responsable MSF qui a souhaité gardé l’anonymat a précisé qu’un coffre-fort a été ouvert sur les lieux de l’agression, et que rien ne laissait penser pour le moment qu’il s’agissait d’une attaque terroriste.
Les forces de défense et de sécurité sont à la recherche des assaillants.
Les jihadistes
Les jihadistes conduisent régulièrement des attaques contre les militaires et les civils dans les quatre pays dans cette zone. Elles se sont multipliées ces derniers mois, les groupes armés profitant de leur connaissance de ce terrain marécageux.
L’Iswap a consolidé son emprise sur ces territoires ces derniers mois dans la région après la mort d’Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, dans des combats entre les deux groupes rivaux.
L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Depuis, plus de 36.000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU.
L’Iswap, lui, est issu, en 2016, d’une scission de Boko Haram, auquel il reproche notamment le meurtre de civils musulmans.
En septembre 2019, six soldats camerounais avaient été tués près de Fotokol après l’attaque d’un poste militaire par Boko Haram.
En août 2021, au moins 26 militaires tchadiens avaient été tués dans la région du lac Tchad, près de la frontière avec le Cameroun, par des jihadistes.
Les activités des deux groupes jihadistes a conduit les pays de la zone à constituer une force militaire commune, la Force multinationale mixte (FMM), qui associe des soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger.
Six soldats de la FMM, quatre Nigérians et deux Nigériens, avaient péri en décembre 2021 dans le bassin du lac Tchad lors d’une opération de ratissage qui a également fait 22 morts côté jihadistes, selon les autorités.
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