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Burkina Faso: Le président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré arrêté et détenu par des soldats mut

Burkina Faso: Le président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré arrêté et détenu par des soldats mutins

Alors que la confusion règne à Ouagadougou, le président Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté par des membres des forces armées, en mutinerie depuis dimanche.

Les affrontements ont commencé dimanche, lorsque des soldats ont pris le contrôle d’une caserne militaire de la capitale, avec le soutien de plusieurs civils. Tard dans la nuit, des coups de feu ont été entendus près de la résidence du président, avant de faire place à des affrontements au palais présidentiel tôt ce lundi. Des soldats mutinés ont annoncé détenir le président Kaboré, sans préciser le lieu de sa détention.

🇧🇫 #BurkinaFaso ▪️Peu avant minuit des tirs entendus près de la résidence privée du Président #Kaboré et un Hélico survolait autour ▪️ Des tirs également entendus dans les camps militaires Baba Sy et Laminzana. ▪️Jusqu’à 4h un Hélico survolait aussi la présidence @France24_fr https://t.co/VoC8YFojds — Kalidou SY (@Kalidoo) January 24, 2022

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté lundi et était détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires de ce pays en proie à la violence jihadiste, a appris l’AFP de sources sécuritaires. «Le président Kaboré, le chef du parlement et des ministres sont effectivement aux mains des soldats» à la caserne Sangoulé Lamizana de Ouagadougou, a indiqué une de ces sources, information confirmée par une autre source des services de sécurité.

🔴 #BurkinaFaso Selon plusieurs sources, le président #Kabore a été arrêté par des militaires. Ce matin à 200 de sa résidence privée on pouvait voir ce 4×4 de la garde présidentiel mais impossible de savoir qui était dedans.#Burkina https://t.co/jcZeUqXjcZ pic.twitter.com/eGxjt4TBd4 — Kalidou SY (@Kalidoo) January 24, 2022

La situation était confuse et tendue lundi au Burkina Faso, où des soldats ont pris position devant la télévision nationale à Ouagadougou au lendemain de mutineries dans plusieurs casernes de ce pays en proie aux violences djihadistes depuis 2015. Un journaliste de l’AFP a constaté qu’une dizaine de soldats encagoulés s’étaient postés devant le siège de la Radio télévision du Burkina (RTB), mais il n’était pas établi dans un premier temps s’il s’agissait de mutins ou de militaires fidèles au pouvoir envoyés pour la sécuriser. La mauvaise qualité des liaisons téléphoniques et la coupure de l’internet mobile depuis dimanche, ne facilitait pas la vérification des nombreuses rumeurs circulant dans la ville concernant un coup d’Etat en cours.

Les mutins revendiquent plus de moyens pour l’armée 

«Nous voulons des moyens adaptés à la lutte» anti-djihadiste «et des effectifs conséquents», ainsi que le «remplacement» des plus haut gradés de l’armée nationale, a affirmé dans un enregistrement sonore parvenu à l’AFP un militaire de la caserne Sangoulé Lamizana, sous couvert de l’anonymat. Il a en outre souhaité «une meilleure prise en charge des blessés» lors des attaques et des combats avec les jihadistes, ainsi que «des familles des défunts». Les revendications des mutins ont été confirmées par d’autres sources militaires et des discussions ont eu lieu entre des représentants des mutins et le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, selon une source gouvernementale. Rien n’avait filtré lundi sur le contenu de la rencontre.

Le camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou abrite la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) où est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l’ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014 qui vit depuis en Côte d’Ivoire. Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 contre le président Kaboré, et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.

Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays. Les violences des groupes jihadistes ont fait en près de sept ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

La présidence de Roch Marc Christian Kaboré depuis 2015

Candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré a été élu président du Burkina Faso lors des élections de 2015, peu de temps après qu’un soulèvement populaire chasse Blaise Compaoré du pouvoir après près de 30 ans à la tête du pays.

Roch Marc Christian Kaboré est réélu en 2020 malgré la frustration grimpante de la population, face à son incapacité à lutter contre les violences djihadistes qui secouent le pays.

Les attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique s’intensifient, faisant des milliers de morts et déplaçant plus d’un million et demi de personnes selon les estimations. Dans cette lutte meurtrière, l’armée essuie régulièrement des pertes et juge le pouvoir déconnecté de la réalité du terrain.

Il y a quelques jours, les autorités ont restreint l’accès à Facebook et interdit la manifestation appelant à la démission du président.

Avec, autres presses

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