Bruxelles : La magistrate Jamila Sedqi lauréate de l’EIWLA 2022
Bruxelles – La magistrate marocaine Jamila Sedqi a été primée, mercredi soir, à l’’’European International Women’s Leadership Award’’ (EIWLA) 2022. L’’’European International Women’s Leadership Award’’ (EIWLA) 2022 était placé sous le patronage de la vice présidente du parlement européen Nicola Beer.
La vice présidente du parlement européen Nicola Beer
L’EIWLA, créé par le Forum International du Leadership Féminin, met la lumière sur des femmes « qui, à un certain moment de leur vie, ont décidé de suivre leur rêve, de rompre avec les obligations traditionnelles autour d’elles, de défier les domaines à prédominance masculine et d’agir de manière respectueuse, afin de donner l’exemple à toutes ces femmes qui n’osent pas (encore) faire entendre leur voix et développer leur potentiel« .
Lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréates de cette édition, l’accent a été mis sur le parcours de Mme Sedqi, qui est actuellement Avocat général à la cour de cassation du Maroc, juge au tribunal administratif de l’Union africaine et présidente du forum de dialogue des magistrats africains.
Mme Sedqi, qui a reçu le prix des mains de la vice-présidente du Parlement européen, Nicola Beer, a exprimé son immense honneur de représenter la femme marocaine, « émancipée, responsable et mère de famille« .
» Je dédie ce beau cadeau que j’ai eu ici au cœur de l’Europe au centre de Bruxelles, à mes enfants, a mon mari qui m’a vraiment soutenu… et à Sa Majesté le Roi Mohammed VI » souligne Mme Jamila Sedqi
Elle a rappelé que depuis les années 1990, la situation de la femme au Maroc a engrangé de nets progrès, en matière de promotion de droits des femmes aussi bien au niveau de la réforme du système judiciaire national, en harmonie avec les conventions internationales, qu’au niveau du renforcement du cadre institutionnel et de développement de politiques publiques relatives à l’égalité des sexes et la promotion et la protection des droits des femmes.
Mme Sedqi est revenue sur les importantes réformes politiques et constitutionnelles conduites au Maroc dans le cadre de la promotion et l’intégration de la femme marocaine, mettant tout particulièrement en avant l’évolution de la place de la femme magistrate. Elle a indiqué à cet égard que sur 4.215 magistrats, 1.048 sont des femmes, soit 24,87 % de l’ensemble des magistrats du Royaume.
Jamila Sedqi, première femme marocaine juge au tribunal administratif de l’Union africaine
Jamila Sedqi, magistrat au Tribunal administratif de l’Union africaine (UA). La juge marocaine a prêté serment, devant la Commission de l’UA à Addis-Abeba, devenant ainsi la première femme marocaine à occuper ce poste de juge.
La juge marocaine Jamila Sedqi a désormais la casquette de magistrat au Tribunal administratif de l’Union africaine (UA). Elle a été nommée pour un mandat de quatre ans aux côtés de deux autres magistrats, à savoir Sylvester Mainga de Namibie et Paulo Comoane du Mozambique. Une magnifique attribution puisque c’est la première femme marocaine à occuper ce poste au sein de l’Union africaine. «Cette nomination illustre les progrès considérables accomplies par la femme marocaine dans tous les domaines, y compris la Justice», n’a-t-elle pas hésité à déclarer. En proposant une femme au poste de magistrat au tribunal administratif de l’UA, le Maroc sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, met en avant les compétences de la femme marocaine, a-t-elle ajouté. Jamila Sedqi est également avocat général près de la Cour de Cassation du Maroc et magistrat de liaison, conseillère juridique au sein de la mission du royaume auprès de l’Union Européenne, et occupe aussi la fonction de présidente de Chambre près la Cour d’appel de Rabat avec maintien comme chef de poste à Bruxelles. Sur son CV, elle a notamment été conseillère au Cabinet du Ministre de la Justice (2006-2007) et magistrat chargé des Marocains résidant à l’étranger.
Jamila Sedqi, prend l’initiative de créer, début avril 2021, à Rabat, «Le Forum de Dialogue des Magistrats Africains», une association professionnelle qui vise à contribuer à l’instauration de liens de communication entre les magistrats des pays africains dans les domaines juridique et judiciaire.
« À travers ce Forum, nous mettons en place une plateforme de dialogue, d’échange et de réflexion avec nos confrères et collègues des autres pays d’Afrique sur les questions d’intérêt commun, en particulier ayant un caractère juridique et judiciaire« , souligne à « le Collimateur » Mme Jamila Sedqi, depuis Bruxelles, où elle accomplit sa fonction au sein de la Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne.
L’édition 2022 de l’EIWLA, dont la première a eu lieu en mars 2019 au Parlement européen à Bruxelles, a également récompensé:
Chantal Hemerijckx (Belgique);
Thao Kilbee (Vietnam, Belgique);
Marie-Dolores Mabuila (RDC, Belgique);
Monique Ouassa Kouaro (Bénin);
Rita Ricketts (Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni);
et Svetlana Spaic (Yougoslavie, Serbie, Paris).
Les 7 lauréates avec la vice présidente du parlement européen
Pour M. Radouan Bachiri, président du Forum International du Leadership Féminin, cet événement met à l’honneur le leadership de femmes venues des quatre coins du monde, qui inspirent et qui apportent des changements durables dans leur communauté, qui sont capables d’apporter des changements transformateurs que ce soit dans le domaine politique, éducatif ou de l’entreprenariat.
Selon ses initiateurs, le Forum International pour le Leadership Féminin offre une tribune à l’ensemble des femmes députés, chefs d’entreprise, présidentes d’ONG, journalistes, scientifiques, chercheurs, femmes de lois, issues du monde agricole et l’ensemble des femmes leaders dans leurs domaines respectifs.
Allocution de Mme Jamila Sedqi
« Madame la Vice-Présidente du Parlement européen;
Monsieur le Président de European International Women’s Leadership Award 2022;
Mesdames, Messieurs, les Membres du Forum;
Mesdames, Messieurs ici présents; chacun en son titre et qualité.
Depuis la décennie 90, le Maroc, comme de par le monde, la situation de la femme a connu de nets progrès, ainsi le Royaume a réalisé de grands acquis en matière de promotion de droits des femmes aussi bien au niveau de réforme du système juridique national en harmonisation avec les conventions internationales ; qu’au niveau du renforcement du cadre institutionnel et de développement de politiques publiques relatives à l’égalité des sexes, et la promotion et la protection des droits de ces dernières.
Mesdames, Messieurs,
Au niveau Du Royaume du Maroc, il est à savoir que La Banque mondiale a classé le Royaume « le premier »dans la région MENA (acronyme pour « Middle East and North Africa ») en termes d’inclusion économique des femmes.
Je cite ici en votre présence et dans le cadre de la promotion et l’intégration de la femme marocaine, d’importantes réformes politiques et constitutionnelles ont été mise en place (sectorielles et catégorielles : femmes vulnérables notamment en milieu rural, femmes en situation de violence, discrimination des filles et des femmes, autonomisation économique des femmes, etc). Aussi L’établissement du principe de l’égalité entre les sexes en matière de droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Sans oublier la mise en place du nouveau programme pour l’élaboration d’un modèle de développement incluant la protection des droits des femmes et plus précisément la femme dans le monde rural.
Mesdames; Messieurs,
Au niveau reforme législatif. L’amélioration du statut de la famille (réforme de 2004) ; à concrétiser la consolidation des relations de la famille au sein du couple sur la base de l’équité et de l’égalité et a tenu à faire valoir les droits de la femme marocaine.
Une réforme a été le fruit d’un travail rigoureux de la Commission Royale Consultative de révision du code de la famille, et qui a su concilier le souci de modernisation et d’ouverture avec une détermination de demeurer fidèles à nos traditions et à nos valeurs sociétales, un nouveau code qui a permis de garantir les droits réciproques entre conjoints et l’égalité des droits et des devoirs de l’homme et la femme au sein d’une famille qui est désormais placée sous la responsabilité des deux époux.
Mesdames, Messieurs,
Je ne peux aborder mon parcours professionnel en tant que femme magistrate, au niveau national et international sans vous annoncer la représentativité de la femme dans le domaine de la magistrature qui s’élève à 4215 magistrats dont 1048 femmes magistrate, soit 24,87 % de l’ensemble des magistrats du Royaume du Maroc.
Dans le même contexte de la promotion de la femme marocaine et suite à la mise en place du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire dont la composition a été renforcée en augmentant le nombre des magistrats élus, qui s’élève à dix magistrats dont trois femmes.
Je réitère encore une fois mes remerciements entant que représentante de la femme marocaine, la femme émancipée, la femme responsable et la mère de famille pour célébrer cette journée internationale au côté de mes sœurs.
Je vous remercie. »
Qui est Jamila Sedqi?
Native de Rabat, mariée et mère de quatre enfants, de formation juridique, à commencer avec une capacité en Droit en 1987 suivie d’une Licence en Droit de l’Université Mohammed V de Rabat, section Droit privé, puis d’un diplôme de fin d’études de l’Institut National des Études juridiques et Judiciaires à Rabat… Parallèlement au statut de juriste, diverses formations ont été suivies à savoir: Formation aux USA sur les Droits de l’Enfant, un «Certificate of appreciation – The second judicial Court de l’Etat du Nevada».
S’ensuit une Formation à l’Institut National de la Magistrature de Paris en France, suivie de deux autres formations respectivement de l’Ordre judiciaire au sein des services de la Police Fédérale et la Cellule de traitement et d’Informations Financières –CETIF- et au sein du Parquet Fédéral Belge à Bruxelles, au niveau européen, formation au sein de la Cour Européenne du Justice au Luxembourg, complété par un Master professionnel en arbitrage et médiation national et international en 2018.
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