Une nouvelle édition, une nouvelle consécration à nos traditions.... Une histoire qui se transmet d'une génération à l'autre
Le Royaume du Maroc, un pays doté d'une culture et de traditions riches, incluant la fantasia: un sport équestre inspiré de la chasse et de la guerre, qui est fréquemment pratiqué lors des festivals locaux.
La 3ème édition du plus grand rendez-vous des Chorfas Ouled Bou Sbaa. Ce grand rendez-vous est également réputé pour ses animations nocturnes. Des orchestres musicaux et des troupes folkloriques se produisent et évoluent en permanence sur de nombreuses scènes aménagées qui compte à son actif plusieurs autres divertissements et distractions foraines.
Les organisateurs ont, en outre, mis un accent particulier sur l'importance que revêt ce rendez-vous eu égard au rôle qu'il joue dans la promotion du produit culturel et touristique de la région.
Les racines de la Tbourida plongent profondément dans l’histoire guerrière du Maroc, à une époque où la cavalerie marocaine exploitait cette technique de guerre pour surprendre l’ennemi sur le champ de bataille.
La fantasia trouve son origine à l'intersection des arts de guerre, de la chasse et de l'équitation. Elle est considérée comme le premier sport équestre du Maroc, avec environ 1000 troupes (sorbas) et 15000 chevaux qui y participent.
Ce sport captivant est principalement pratiqué lors de célébrations religieuses ou tribales, telles que l'Aïd, les mariages ou les naissances, ainsi que lors des festivals connus sous le nom de Moussems.
La fantasia, une tradition ancestrale, remonte à plusieurs siècles. Il s'agit d'un spectacle équestre qui simule une charge militaire : les cavaliers galopent côte à côte en ligne, exécutant des figures avant de tirer en l'air avec des fusils à poudre noire. Au-delà d'une simple parade militaire, c'est un véritable spectacle où l'on vient admirer les chevaux barbes magnifiquement parés d'harnachements dorés et les costumes traditionnels des 11 cavaliers qui enchaînent des figures de haute voltige. Le mot "fantasia" dérive du latin et signifie "divertissement, fantaisie". Dans la langue marocaine, il a même pris le sens d'"ostentation", "panache" et est même utilisé pour qualifier une personne audacieuse... ou légèrement exhibitionniste !
Le 15 décembre2021 à Paris, le comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a annoncé l’inscription de la Tbourida sur la liste du patrimoine mondial. La Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres (FRMSE) et la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC) se sont félicitées de cette reconnaissance qui vient ainsi récompenser toutes les parties prenantes de la filière équine marocaine qui ont contribué à transmettre la valeur universelle de cet art équestre. Aujourd’hui, le Maroc compte plus de 300 troupes de Tbourida affiliées à la FRMSE et 5 900 chevaux dédiés aux Arts Equestres Traditionnels.
La Fantasia - Tbourida🏇
La Tbourida, un terme dérivé de "Baroud" signifiant "poudre à canon", est un art équestre ancestral remontant au 15ème siècle. Il s'agit d'une représentation équestre qui simule une série de parades militaires, recréées selon les conventions et les rituels ancestraux arabo-amazighs.
Chaque parade de Tbourida est réalisée par une troupe appelée "Sorba", composée d'un nombre impair de cavaliers et de chevaux (de 15 à 25), alignés avec le chef de tribu, le "Mokaddem", monté sur sa propre monture au milieu. La Tbourida a conservé au fil des générations une dimension spirituelle importante, notamment grâce à la mise en scène captivante et impressionnante mettant en valeur le cheval, considéré comme un animal sacré dans l'islam.
(Fantasia - Tbourida🏇): c'est aussi une affaire des femmes (gardiennes de la tradition)... [Vidéo BBC]
L'art millénaire de la Tbourida, également connu sous le nom de "fantasia," est profondément enraciné dans la culture marocaine. Cette tradition équestre, jadis réservée aux hommes et souvent associée à des cavaliers intrépides, soulève aujourd'hui une question cruciale : où se situent les femmes dans ce riche héritage ?
au fil des siècles, la Tbourida a évolué, se transformant en un spectacle organisé lors de Moussems et de festivals équestres. Cette évolution a, en partie, changé la dynamique de cet art ancestral, mais un élément est resté constant: le rôle des femmes. Pendant longtemps, les femmes ont été reléguées dans l’ombre de cette tradition. Cependant, récemment, elles ont commencé à prendre leur place dans le monde de la Tbourida. Au-delà des cavaliers habiles et des spectaculaires démonstrations de tir, les femmes sont en train de s’affirmer. Leurs contributions, bien qu’elles passent souvent inaperçues, sont inestimables pour la vitalité et l’avenir de la Tbourida.
Depuis 2005, la fantasia a subi une transformation significative: elle s'est ouverte à la participation des femmes. Ce sport autrefois réservé aux hommes a été investi par des femmes audacieuses. Et pourquoi pas ? Après tout, les guerrières amazones font partie des légendes marocaines, à l'instar de la reine Kahina ou de Zeina. À ce sujet, feu Lalla Amina, présidente de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres, raconte dans une interview diffusée dans le reportage "Les Rebelles de l'Atlas" réalisé par Othman Essakali, l'histoire de la création de la toute première troupe féminine de fantasia à Mohammedia en 2005. C'est grâce à son initiative que cette pratique a pu s'ouvrir aux femmes.
Effectivement, depuis 2005, la tbourida s'est ouverte aux femmes grâce à l'initiative de Lalla Amina, présidente de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres. Une anecdote intéressante raconte que cette féminisation de la tbourida a débuté lorsqu'une jeune fille, dont le père était éleveur de chevaux et cavalier de fantasia, a exprimé à Lalla Amina sa passion pour ce sport et son désir de former une troupe féminine. Un an plus tard, Lalla Amina a réalisé ce souhait, et ainsi la fantasia s'est féminisée.
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