Une nouvelle firme, qui refuse de révéler son nom pour le moment, développe une nouvelle technologie qui permettra d’extraire les hydrates de méthane "la glace qui brûle" au Maroc.
Pour le moment, six gisements ont été trouvés ou fortement présumés le long des marges sous-marines marocains. Un des champs d’hydrates de méthane est un des réservoirs ayant la plus haute concentration d’hydrates de gaz en Afrique. Cet hydrate de méthane pourrait être utilisé pour produire de l’électricité mais surtout pour fournir le gaz qui doit actuellement être majoritairement importé au Maroc.
Les hydrates de méthane sont une source potentielle d’énergie fossile pour remplacer le pétrole; on sait qu’ils sont présents en grande quantité, notamment dans les fonds marins. Du méthane est stocké sous forme d’hydrates de méthane dans les sédiments océaniques profonds et au niveau des talus continentaux à des profondeurs de quelques centaines de mètres.
Le gaz extrait des hydrates de méthane est en théorie adapté au transport sur de longues distances et pourrait à terme concurrencer le gaz naturel liquéfié (GNL), voire le gaz de schiste. Un de ses principaux avantages réside dans le fait que les conditions de température et de pression nécessaires à sa stabilité sont moins draconiennes que celles requises pour ledit GNL.
On estime actuellement que les hydrates de méthane des fonds océaniques contiennent deux fois plus en équivalent carbone que la totalité des gisements de gaz naturel, de pétrole et de charbon connus sur la surface du globe.
Une source d’énergie colossale.
Un mètre cube de clathrates de méthane peut contenir jusqu’à 165 mètres cubes de méthane, une aubaine avec la crise énergétique actuelle, d’autant plus que les réserves recensées en 2001 sont colossales : le double des réserves de gaz, de charbon et de pétrole réunis ! C’est-à-dire près de 10 000 milliards de tonnes de carbone.
L’hydrate de méthane pourrait représenter un stock de l’ordre de 2 fois le cumul de toutes les autres formes de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).
Sous des conditions de température et de pression particulières, la glace (H2O) peut piéger des molécules de gaz, formant une sorte de cage emprisonnant les molécules de gaz. On appelle les composés résultants des hydrates de gaz ou encore des clathrates. Les gaz piégés sont variés, dont le dioxyde de carbone (CO2), le sulfure d’hydrogène (H2S) et le méthane (CH4). Ces cages cristallines peuvent stocker de très grandes quantité de gaz.
Le cas qui nous intéresse ici est celui de l’hydrate de méthane, une glace qui contient une quantité énorme de gaz: la fonte de 1 centimètre cube de cette glace libère jusqu’à 164 centimètre cubes de méthane!
Rappel: Première extraction sous-marine réussie d'hydrates de méthane en 2013
Des chercheurs japonais ont réussi à extraire des fonds sous-marins du gaz d'hydrates de méthane, une ressource parfois appelée "la glace qui brûle", qui pourrait sauver le Japon de la pénurie énergétique.
Les hydrates de méthane ont été découverts il y a plus de deux siècles mais ont été négligés. Aujourd'hui ils ne sont toujours pas exploités, pour cause de difficultés techniques et économiques. Les avancées du Japon, pays le plus en pointe dans ce domaine, sont donc essentielles.
Comments