Après le sommet UE-UA, les Maliens et les Burkinabè dans la rue… Quelques drapeaux russes ont été brandis…
Mali: Manifestation à Bamako, pour célébrer le départ des soldats français
Manifestation à Bamako, pour célébrer le départ des soldats français du Mali. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de l’indépendance samedi, à l’initiative de mouvements de soutiens au gouvernement de transition. Pendant le rassemblement, des drapeaux européens ont été brûlés sous des slogans anti-français.
La nouvelle du retrait des troupes françaises et de ses partenaires européens au Mali a été annoncée jeudi, alors que s’ouvrait le sommet entre l’Union européenne et l’Union Africaine en Belgique. Les opérations Barkhane et Takuba devraient prendre fin d’ici 4 à 6 mois. Un retrait coordonné, qui acte les tensions entre Bamako et Paris.
« Modibo les a chassés, ils sont revenus« , scande Adama Diarra, membre du Conseil National de Transition. « Mais cette fois-ci avec Assimi sous la demande du peuple, c’est définitif. C’est pour ça que nous sommes venus avec nos cendres et nos balais pour nettoyer toutes leurs traces à jamais. Et que la France dégage pour toujours et ne revienne plus sur le territoire malien. »
Pour le gouvernement de transition, ce désengagement est une « violation flagrante » des accords entre les deux pays et soutien que les neuf années de lutte anti-terroriste « n’ont pas été satisfaisantes« . Bamako demande un retrait sans délai des soldats français.
« On est sortis pour chasser la France« , explique Issa Diarra, un manifestant. « On n’a pas besoin de la France. La France est avec nous depuis trop longtemps ! Faites-la partir ! Cela fait neuf ans que la France est avec nous, vous n’avez rien fait et on vous chasse, mais vous ne voulez pas partir. Qu’est-ce que vous voulez de nous ? Nous n’avons pas besoin de la France, ni aujourd’hui ni demain. Nous sommes derrière Assimi et le Mali. »
La flotte aérienne des FAMa est dotée d’équipements des dernières générations de fabrications russes
Présente depuis 2013 dans le pays, la France restera engagée militairement dans la région du Sahel. Paris a promis d’assurer les actions de sécurisation de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), qui compte plus de 13 000 Casques Bleus déployés sur la zone.
Français et Européens ont invoqué les « multiples obstructions des autorités » maliennes.
La junte au Mali est revenue sur son engagement d’organiser des élections en février 2022 pour le retour des civils au pouvoir. Elle invoque la nécessité de profondes réformes et s’arc-boute sur la souveraineté nationale depuis que les Etats ouest-africains ont infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier.
La prise du pouvoir à Bamako par des militaires n’a pas enrayé la spirale de violences qui frappe ce pays sahélien depuis l’invasion jihadiste en 2012.
Les violences parties du nord se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
Burkina Faso: Manifestation en soutien à Damiba
Des milliers de personnes s’étaient rassemblées, samedi après-midi, à la place de la Nation de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour exprimer leur soutien aux membres du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) au pouvoir depuis le 24 janvier, après avoir renversé l’ancien président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
Ambiance festive à Ouagadougou. Des milliers de burkinabés se sont réunis pour clamer leur soutien indéfectible au nouveau président.
« Vive le MPSR« , la junte du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, « Vive Damiba« , ont scandé les manifestants, majoritairement vêtus de maillots blanc et jaunes à l’effigie du nouvel homme fort du pays. Le chef du MPSR a été investi mercredi président du Faso par le Conseil constitutionnel.
« Nous sommes avec l’armée de jour comme de nuit. Nous sommes ici pour les encourager dans leur volonté de ramener la paix et la sécurité au Burkina Faso« , a lancé Tiendrebeogo Adama, l’un des principaux orateurs de la manifestation.
Contrairement aux rassemblements du temps du président Kaboré la plupart du temps réprimés par la police, la manifestation s’est déroulée sans incident et a été suivie par un grand concert avec une pléiade de musiciens burkinabè.
« Notre lutte qui a abouti à la fin du régime Kaboré a certes été parachevée par l’armée, mais elle doit répondre aux aspirations pressantes du peuple« , a prévenu Valentin Yambkoudougou, un des organisateurs.
« Nous n’avons jamais cessé de croire qu’il existait dans les rangs de notre armée des officiers pour surgir et porter un coup fatal au défunt régime, coupable d’innombrables malheurs qui frappent notre peuple et son lot d’atrocités« , continue-t-il.
Les militaires ont fait « renaître l’espoir d’un avenir meilleur qui est gigantesque« , mais ils ne doivent « pas s’endormir sur ses lauriers et nous y veilleront« , a de son côté déclaré Anaïs Drabo, membre du mouvement de l’organisation de la société civile Sauvons le Burkina.
Quelques drapeaux russes ont été brandis, afin de demander une alliance dans la lutte contre le terrorisme.
« Pour nous, il s’agit de revoir nos accords avec la France pour une victoire rapide contre le terrorisme« , a ainsi affirmé Tiendrebeogo Adama.
Dans le sillage du Mali et du Niger voisins, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes qui a fait plus de 2 000 morts et plus de 1,5 millions de déplacés.
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