Algérie : le journaliste Khaled Drareni libéré de prison.
Symbole du combat pour la liberté de la presse, le journaliste été libéré avec une trentaine de détenus vendredi soir après l’annonce d’une grâce présidentielle.
Le journaliste Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, a été libéré vendredi soir au lendemain de l’annonce d’une « grâce » présidentielle en faveur de dizaines de détenus d’opinion.
«Il est libre», a déclaré vendredi 19 février Abdelaghani Badi, l’un des avocats du correspondant en Algérie de la chaîne TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF), en précisant qu’il s’agissait d’une mesure de «liberté provisoire».
« Je tiens à remercier tous ceux qui ont été solidaires avec moi, et avec les autres détenus, sans exception. Je souhaite qu’ils libèrent tous les détenus, notamment les journalistes. Mon combat pour la liberté de la presse en Algérie, mon combat en tant que journaliste va se poursuivre. » Khaled Drareni
Sa condamnation a suscité l’indignation en Algérie et à l’étranger. Khaled Drareni est en attente d’une décision de la Cour suprême le 25 février sur son pourvoi en cassation.
L’opposant Rachid Nekkaz libéré
Par ailleurs, l’opposant politique et homme d’affaires Rachid Nekkaz a également recouvré la liberté, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers d’opinion.
M. Nekkaz, 47 ans, incarcéré à la prison d’El Bayadh (sud-ouest), avait commencé une grève de la faim vendredi pour protester contre sa détention prolongée, sans jugement, malgré la détérioration de son état de santé selon son entourage.
L’opposant est détenu depuis décembre 2019, mais son procès n’a toujours pas été programmé. Ses demandes de remise en liberté provisoire ont été rejetées. Il est poursuivi notamment pour « incitation à attroupement non armé » et «publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale
Le Hirak continue à manifester contre le « système » politique
L’initiative du président Tebboune survient à la veille du deuxième anniversaire du Hirak, le 22 février 2019, qui a forcé l’ex-homme fort Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir en avril 2019.
Le Hirak, suspendu depuis mars dernier en raison de la crise sanitaire, a repris ses marches à quelques jours de la date anniversaire
Le mouvement continue d’exiger le démantèlement du « système » politique en place depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Des appels à manifester lundi 22 février dans tout le pays circulent sur les réseaux sociaux.
Des milliers d’Algériens s’étaient déjà rassemblés mardi 16 février à Kherrata (est), ville considérée comme le berceau du soulèvement, pour réclamer « la chute du régime » et « la libération des détenus d’opinion ».
Selon des militants, des manifestations ont également eu lieu vendredi à Khenchela et Sétif (est).
Des forces de police et véhicules antiémeutes étaient déployés en grand nombre vendredi, traditionnel jour des marches du Hirak, dans le centre d’Alger.
« À part la libération des détenus (…), Tebboune maintient toujours sa feuille de route et son agenda d’aller aux législatives pour achever le Hirak », déplore Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).
Abdelmadjid Tebboune a promis de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser des législatives anticipées d’ici la fin de l’année.
Un remaniement ministériel devrait également intervenir « dans les 48 heures au maximum ».
« En offrant des perspectives électorales et de participation à la vie politique, le président espère changer la donne, et remettre la vie politique dans les institutions pour l’extraire définitivement de la rue », analyse Abed Charef.
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