Ce Ramadan en Algérie est décrit comme l'un des plus coûteux économiquement de l'histoire du pays en raison de la forte augmentation des prix de certaines denrées alimentaires de base.
La hausse des prix des produits alimentaires, qui a commencé il y a plusieurs mois avec les reflets de l'épidémie de Covid-19 qui touche le monde entier et la guerre Russie-Ukraine, s'est multipliée avant le Ramadan.
En raison de la pénurie d'huile végétale, de semoule et de divers produits alimentaires dans le pays, des files d'attente se sont formées devant les magasins dans de nombreuses villes.
Un bidon d’huile de table de 2 litres exhibé comme un trophée. C’est l’image du jour et elle nous vient de Chlef. Au deuxième jour du Ramadan, la tension sur les produits de première nécessité est persistante.
La chaîne Ennahar a réalisé un reportage dans lequel on peut voir des files d’attente importantes devant les points de vente de l’huile de table. Dans un « marché du Ramadan », les acheteurs se pressent devant un commerçant qui leur sert un bidon de 5L chacun directement du camion de transport.
Augmentation des prix des denrées alimentaires
Selon le rapport publié au début du mois par l'Office des statistiques du ministère algérien des finances, les prix des produits agricoles ont augmenté de 3,2 % et ceux des produits alimentaires de 2 % en février.
Le rapport souligne que les prix de la viande et du poulet ont augmenté de 19 % et ceux des légumes et des fruits de 8,2 % par rapport au mois précédent.
L'augmentation des prix des denrées alimentaires par rapport au même mois de l'année dernière était de 9 %.
Classement du salaire mensuel moyen des pays de la région MENA
Les chiffres communiqués par l’Office national des statistiques (ONS) sont parlant à plus d’un titre. L’ONS a en effet, révélé dimanche 22 décembre 2019 que le salaire net mensuel moyen en Algérie. Soit, l’un des salaires les plus faibles du Monde ! (Le SMIG étant à 18.000 Da (75€)
Parmi toutes les variables économiques qui servent à mesurer la richesse des nations, le critère qui parle le plus au citoyen lambda est sans doute le salaire moyen.
Pour savoir où situe l’Algérie par rapport au reste du monde en ce qui concerne le paramètre du salaire moyen en 2022, nous avons consulté les résultats d’une récente enquête menée par le magazine américain, CEOWorld.
Selon les données de l’enquête du CEOWorld Magazine, le salaire moyen net en Algérie s’élève en 2022 à 249,7 $/mois, soit 35 420 DA/mois (taux de change officiel, cotation du mardi 23 août 2022). Un chiffre qui place l'Algérie en queue de classement. Sur les 105 pays de la liste, l’Algérie occupe en effet une triste 98e place.
Fait surprenant, même des pays en guerre ou en proie à de crises économiques graves offrent des salaires moyens supérieurs à ceux de l’Algérie.
Le gouvernement a essayé de maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande.
Le "gouvernement" avait récemment annoncé qu'il importerait de la viande fraîche du Soudan et du bétail vivant du Brésil afin de briser la vague de prix élevés. Toutefois, selon les experts, cette initiative du gouvernement n'a pas non plus atteint son objectif.
Selon le ministère de l'agriculture, plus de 5 000 bovins vivants en provenance du Brésil sont entrés dans le pays depuis le début du ramadan.
Des bovins ont également été importés du Mali et du Niger pour être vendus dans les villes du sud du pays afin d'augmenter l'offre de viande rouge sur le marché.
Le Premier ministre algérien Ayman Bin Abdurrahman s'était auparavant excusé auprès des victimes en tenant les stockistes pour responsables de l'indisponibilité des produits alimentaires subventionnés par l'État sur le marché.
Peu avant le Ramadan, l'ex ministre du commerce**, Kemal Ruzeyk**, qui avait fait l'objet de très vives réactions dans le secteur du commerce, en particulier des importations et des exportations, a été démis de ses fonctions par le président Tebbun, qui l'a remplacé par Tayyip Zeytuni.
Augmentation record des prix de certains produits
Mustafa Zebadi, président de l'Association algérienne de protection des consommateurs, a déclaré au correspondant de l'AA que les prix de certains produits ont augmenté plus que jamais pendant le Ramadan
Soulignant que la hausse des prix n'était pas générale et globale, mais touchait certains produits, notamment les produits agricoles, Zebadi a déclaré : "Les prix des produits subventionnés par l'État (semoule, huile, sucre et lait) ont été quelque peu stabilisés pendant le Ramadan et commercialisés à des prix abordables par les institutions publiques", a-t-il dit.
Zebadi a déclaré qu'il y a eu une augmentation record des prix des produits agricoles en particulier.
Des prix historiquement élevés
Tahir Bulnuar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens, a souligné que les prix de certains produits alimentaires ont atteint le niveau le plus élevé de l'histoire pendant le ramadan.
Affirmant qu'il n'y a pas eu de pénurie de certains produits alimentaires avant le Ramadan, malgré les spéculations à ce sujet, M. Bulnuar a déclaré : "Cependant, les prix de la viande et de certains légumes et fruits ont connu une augmentation record par rapport aux années précédentes. L'augmentation des prix de la viande rouge et de la viande blanche est due à l'insuffisance de la production nationale."
La viande d’âne et de chat dans les assiettes des Algériens
Bulnuar a déclaré que les importations par le gouvernement de viande rouge du Soudan et de bétail vivant du Brésil et des pays voisins n'ont pas réduit les prix sur le marché, mais les ont empêchés d'augmenter davantage.
Les indispensables tables du Ramadan en demande
En Algérie, les pois chiches, la semoule, la farine, le boulgour, la viande et le poulet, la viande et le poulet et diverses épices, qui sont les ingrédients de base de plats tels que la soupe et firik, "boussou oula tmessou" et "sakrane tayh fdrouj", indispensables pour les tables du Ramadan, ont été les denrées alimentaires les plus demandées par la population.
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