Algérie: «Saïd Chengriha est un trafiquant de drogue et d’armes» l’ancien secrétaire particulier de Gaid Salah, l’Adjudant Chef, Guermit Bounouira…
Le grand malaise qui règne au sein de l’Institution militaire algérienne (ANP) a éclaté au grand jour avec le grand déballage de l’ex-secrétaire particulier d’Ahmed Gaïd Salah, l’adjudant-chef Guermit Bounouira, qui a fait fuiter sur Internet et les réseaux sociaux des vidéos accablantes contre l’actuel patron de l’Etat-Major de l’Armée Algérienne, Said Chengriha. Les accusations de Guermit Bounouira ont fait l’effet d’un tremblement de terre en Algérie. Pour la première fois depuis l’Indépendance du pays, le secrétaire particulier d’un défunt Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, s’en prend violemment et directement à un autre puissant décideur de l’institution militaire, en l’occurrence celui préside en ce moment aux destinées de l’Etat-Major de l’ANP, avec le son et l’image… depuis sa cellule de la prison militaire de Blida! Et ces tensions risquent de provoquer de très nombreux soucis à Said Chengriha lequel se retrouve au cœur d’une tempête médiatique qui ne manquera pas de faire beaucoup de dégâts. Et pour cause, les accusations formulées à l’encontre de Said Chengriha sont gravissimes.
Sur Facebook et Youtube, ces deux vidéos ont suscité en un temps record un buzz infini. Selon plusieurs sources sécuritaires contactées par Algérie Part, ces vidéos ont été bel et bien authentifiées et il s’agit réellement de l’ancienne «boîte noire» de Gaïd Salah, l’adjudant-chef Guermit Bounouira, qui parle depuis sa cellule de la prison militaire de Blida où il explique les raisons qui le pousse à procéder à ce « grand déballage » inédit dans l’histoire contemporaine de l’Algérie.
Guermit Bounouira accuse, en effet, Said Chengriha, d’avoir accumulé une fortune colossale grâce au trafic de drogues et à la contrebande d’armes. Le secrétaire particulier du défunt Gaid Salah a même accusé Said Chengriha d’avoir servi comme « baron de drogues » en assurant la protection des voies pour le trafic de drogue à la frontière algéro-marocaine.
Guermit Bounouira a même révélé que Said Chengriha l’avait sollicité en 2018 pour le prier d’intercéder auprès de Gaïd Salah afin d’obtenir une affectation à Alger, car ses maladies chroniques l’obligeaient à effectuer des allers-retours incessants à l’hôpital militaire de Aïn Naadja depuis la région de Béchar et aux dépens de sa «difficile mission dans le désert algérien» aux fins fonds de la IIIe région militaire Guermit Bounouira est allé jusqu’à accuser Chengriha de convoyer des armes détournées et volées depuis la Libye afin qu’elles soient ensuite exposées à la télévision publique pour servir d’alibi à de fausses affaires de terrorisme qui auraient été déjouées grâce à une prétendue vigilance de l’armée algérienne. Après avoir été nommé commandant des forces terrestres, Chengriha aurait même demandé à Bounouira de le «blanchir» auprès de Gaïd Salah des informations l’impliquant dans un trafic d’armes avec la Libye et de carburant dans la région de Tamanrasset. Ces informations devaient aboutir à l’inculpation officielle de Chengriha devant une juridiction militaire. Mais la mort brutale de Gaid Salah fin décembre 2019 aurait mis fin à ce processus qui aurait pu enterrer définitivement la carrière de Chengriha.
Le même studio et les même personnages
L’ex-secrétaire particulier de Gaid Salah a voulu aussi traîner Chengriha dans la boue en lui imputant des pratiques régionalistes discriminatoires à travers lesquelles l’actuel Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne espérerait avoir une mainmise sur l’ensemble des institutions les plus névralgiques de l’Armée algérienne.
Ces fuites interviennent au moment où des divergences comment à apparaître au grand jour entre l’Etat-Major de l’ANP et la Présidence algérienne concernant la conduite politique de certaines affaires sensibles de l’Etat.
Un remaniement ministériel prévu depuis le début de ce mois de janvier 2022 est toujours suspendu et reporté en raison de l’absence d’un consensus sur l’identité des ministres partants et leurs remplaçants au sein du gouvernement. De nombreux indices laissent entendre que le courant devient de plus en plus « froid » entre l’entourage de Tebboune et celui de Chengriha. Ce dernier apprécie de moins en moins le recours de Tebboune à plusieurs anciens hauts gradés de la décennie 90 et leur réhabilitation dérange plus que jamais les prérogatives de Said Chengriha. Les malentendus sont de plus en plus nombreux et à deux années de la fin du mandat de Tebboune, ces turbulences peuvent changer le cours des évènements au sein du sérail algérien.
Reste à savoir enfin comment va procéder concrètement Said Chengriha pour survivre à cette épreuve…A lire aussi:
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