Prévue ce mercredi 26 février, la visite de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a été de nouveau reportée à la demande des autorités algériennes, Alger a invoqué «l’agenda» de son homologue algérien, Sabri Boukadoum.
Le contexte dans lequel s’inscrivait la visite de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya à Alger.
Dans un entretien accordé à la Radio espagnole « Cadena SER » Arancha González Laya, la ministre des Affaires étrangères de Madrid, Arancha González Laya a souligné que l’Espagne est en désaccord avec les frontières navales que l’Algérie a unilatéralement approuvé pour sa zone économique dite exclusive (Zee), indiquant qu’il visitera ce mercredi 26 février Alger. Selon la responsable espagnole, l’Algérie a unilatéralement étendu les limites de sa zone économique maritime exclusive par décret présidentiel en avril 2018, expliquant que les nouvelles frontières sont presque en contact avec l’archipel espagnol des Baléares. Le diplomate espagnol a souligné que Madrid a exprimé son opposition à ce que l’Algérie a entrepris, dans le but de pousser l’autre partie (l’Algérie) à entamer des négociations selon les accords internationaux sur les frontières.
L’Espagne en « désaccord » avec l’Algérie sur la frontière maritime L’#Espagne en « désaccord » avec l’#Algérie sur la #frontière_maritime#Arancha_González_Laya#Radio_espagnole " #Cadena_SER" Posted by Afrique L'Adulte on Saturday, February 22, 2020
Le premier déplacement de la cheffe de la diplomatie espagnole à l’étranger consacré au Maroc.
Arancha González Laya, avait prévu de voyager de Rabat à Alger dans les derniers jours de janvier, mais au dernier moment. Lors d’un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, González Laya a indiqué que le choix de Rabat pour effectuer sa première visite à l’étranger après sa nomination cheffe de la diplomatie de son pays n’est pas une coïncidence, vues les relations “profondes et stratégiques” liant les deux pays voisins. González Laya a mis en exergue la collaboration entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme et la migration illégale, elle a fait savoir que les deux parties ont convenu de convoquer dans les meilleurs délais la réunion de haut niveau Maroc-Espagne, afin de mette en œuvre les initiatives qui ont été examinées lors de cette rencontre. González Laya avait annulé son voyage à Alger et s’est rendu à Las Palmas de Gran Canaria. Ce changement de dernière minute dans l’agenda du ministre a bouleversé les autorités algériennes.
Arancha González Laya, a désavoué son collègue de Podemos Nacho Alvarez
Après la rencontre polémique entre le secrétaire d’Etat aux Droits sociaux du gouvernement de Pedro Sanchez, Nacho Alvarez, et la présumée « ministre sahraouie des questions sociales », Suilma Hay Enhamed, la ministre espagnole des AE s’est entretenue avec son homologue marocain Nasser Bourita.
Réagissant à une rencontre tenue, vendredi 21 février 2020, entre le secrétaire d’Etat espagnol aux Droits sociaux, Nacho Alvarez, et une délégation de la soi-disant « rasd », conduite par la prétendue « ministre sahraoui des affaires sociales et de la promotion de la femme », la dénommée Souilma Birouk, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya a indiqué avoir expliqué à son homologue marocain, Nasser Bourita, lors d’un entretien téléphonique, que les informations rapportées par les médias « ne reflètent pas la position de l’Espagne » sur la question du Sahara.
Elle précise également qu’il s’agit de «politique d’Etat», rappelant dans ce sens «l’Espagne ne reconnaît pas la RASD et que (l’Espagne) soutient les efforts du secrétaire général de l’ONU pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-elle martelé. Le dernier geste de González Laya a été la publication, dimanche soir, de deux tweets dans lesquels il a désavoué son collègue Nacho Álvarez, secrétaire d’État aux Droits sociaux et homme de confiance du vice-président, Pablo Iglesias , au sein du gouvernement de coalition . González Laya a aussi réaffirmé que son pays « ne reconnaît pas » la pseudo « rasd ». La cheffe de la diplomatie espagnole a ajouté que son pays défend la centralité des Nations unies dans la recherche d’une solution à ce différend régional dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.
– 🇪🇸 no reconoce la RASD – apoyamos los esfuerzos del Secretario General de Naciones Unidas para alcanzar una solución pacífica en el marco de resoluciones del Consejo de Segurodad de la ONU — Arancha González (@AranchaGlezLaya) February 23, 2020
La visite de la MAE espagnole reportée en Algérie
Les autorités algériennes ont suspendu lundi la première visite à Alger, prévue mercredi, par la ministre des Affaires étrangères d’Espagne, Arancha González Laya. Alger a invoqué «l’agenda» de son homologue algérien, Sabri Boukadoum, mais pour l’instant, le ministre n’a prévu aucune activité officielle ce jour-là. Mardi, il assistera à l’émir du Qatar, le cheikh Tamin ben Hamad Al Thani, qui ne passera que quelques heures dans la capitale algérienne.
Avec le report, jusqu’au 4 mars, du voyage du chef de la diplomatie espagnole, Alger démontre son mécontentement face à la politique étrangère inchangée de l’Espagne sur la question du Sahara et son soutien altruiste au Maroc.
Un «acharnement» algérien face aux soutiens du Maroc
Madrid n’est toutefois pas la seule cible de l’Algérie. Depuis quelques semaines, plusieurs Etat ont été critiqués par la diplomatie du voisin de l’Est pour leurs décisions d’ouvrir des consulats à Laâyoune ou à Dakhla. Ainsi, elle a été le seul pays au monde à réagir à ces mesures, qu’elle a qualifiées de «violations de la charte de l’Union africaine» et de «manœuvres et politique de fuite en avant».
Jeudi, Alger a décidé de «rappeler pour consultations» son ambassadeur en Côte d’Ivoire. La raison n’est autre que les déclarations, considérées comme «sibyllines et insidieuses» du ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur.
Le département de Sabri Boukadoum a estimé que la décision de la Côte d’Ivoire «intervient au mépris des principes et des objectifs consacrés par l’acte constitutif de l’Union africaine, notamment l’impératif d’unité et de solidarité entre les peuples d’Afrique et la défense de l’intégrité territoriale et l’indépendance des pays membres de l’Union».
Lors de l’ouverture du consulat de son pays à Laâyoune, Ally Coulibaly avait affirmé que la Côte d’Ivoire «n’accepte pas qu’on lui dicte sa conduite dans les relations internationales». Et de rappeler que son pays «n’a jamais fait mystère» de son soutien à la marocanité du Sahara. Ceci soulève, d’ailleurs, des questions quant à la nouvelle démarche de l’Algérie d’aller jusqu’au bout dans son soutien à la thèse du Polisario.
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