Nouvelle arrestation de l’opposant politique algérien Karim Tabbou
Karim Tabbou, opposant politique et l’un des visages les plus populaires du mouvement algérien pro-démocratie du Hirak a de nouveau été arrêté par la police. Le militant de 48 ans a déjà passé un an en prison après une condamnation en 2020 pour avoir dénoncé l’implication de l’armée dans les affaires politiques.
Son frère ainsi que la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) indiquent ne pas connaître les raisons de cette nouvelle interpellation survenue vendredi soir à son domicile.
La Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a annoncé l’interpellation de Karim Tabbou, figure du mouvement pro-démocratie Hirak en Algérie, vendredi 29 avril soir. « On ne sait pas encore les motifs de cette nouvelle arrestation », a précisé l’organisation de défense des droits humains sur sa page Facebook.
« Halte à l’instrumentalisation de la justice, l’opinion n’est pas un délit », a posté, également sur Facebook, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), en annonçant l’interpellation du militant «à son domicile».
Mardi 26 avril, Karim Tabbou avait rédigé un message sur Facebook dans lequel il mettait en cause l’Etat algérien dans la mort de son compagnon du Hirak, Hakim Debazzi.
« Bien sûr que le pouvoir demeure et demeurera le seul et unique responsable de sa mort », poursuit M. Tabbou dans son message. Il rend aussi hommage à M. Debbazi, qu’il décrit comme « un enfant du peuple, un modeste et humble citoyen, père de trois enfants qui s’était engagé corps et âme dans le Hirak ». Selon M. Tabbou, le défunt avait « pris sur ses frêles épaules tout le poids des revendications exprimées dans le Hirak », dont il était devenu « l’un des principaux animateurs dans sa localité » de Hadjout (ouest du pays).
« Gardons le sens de son sacrifice, restons constants et continuons notre combat pour l’avènement d’un Etat de droit. Repose en paix Hakim, ton combat ne sera pas vain », ajoute M. Tabbou dans sa publication.⇒ Vidéo
Le détenu d’opinion est décédé d’une crise cardiaque la semaine dernière alors qu’il purgeait une peine depuis février pour la publication sur les réseaux sociaux de messages critiquant le pouvoir. Plusieurs ONG dont Amnesty International ont demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort.
Amnesty International appelle les autorités algériennes à ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort de Hakim Debbazi survenue, hier, à la prison de Kolea. Les conclusions de l’enquête doivent être rendues publiques. — Amnesty Algérie (@AmnestyAlgerie) April 25, 2022
Nabila Smail, annonce le décès d’un deuxième détenu d’opinion
Nabila Smail, membre du conseil national du Front des Forces Socialistes (FFS), opposante et figure du Hirak algérien:
Le régime traque ses opposants sur Facebook
Depuis le début du soulèvement populaire le 22 février 2019, des internautes isolés, en particulier en province, sont régulièrement poursuivis pour leurs publications sur les réseaux sociaux.
Le Hirak réclame un changement du « système » en place depuis l’indépendance du pays en 1962. En vain, jusqu’à présent, même s’il a obtenu en avril 2019 la tête du président Abdelaziz Bouteflika après vingt ans de règne.
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