Algérie: le slogan «État civil et non militaire!», devenu une vraie source d’inquiétude, de peur pour la mafia militaro-politico-financière algérienne.
La mafia militaro-politico-financière algérienne « ne sait pas à quel saint se vouer », tantôt c’est les sbires de l’ancien régime de Bouteflika, tantôt c’est la France, tantôt c’est Israël, tantôt c’est Daech, tantôt c’est le Maroc….
« La main étrangère », « la théorie du complot extérieur », des « parties anonymes », « la faute à la main invisible de l’étranger »… La mafia militaro-politico-financière algérienne a conscience que l’administré est plus enclin à focaliser son regard sur l’ennemi fantomatique extérieur que sur les monstres de l’intérieur qui sévissent en toute impunité. Il ne lui reste plus qu’à jouer sur la fibre patriotique de l’Algérien qui est allergique à tout ce qui est étranger.
Après le Président Tebboune, la revue El Djeich de l’armée algérienne dénonce les pages Facebook qui mènent la propagande contre l’Algérie, dont «500 au Maroc, 150 en France et 20 en Israël». Dans le contexte de la reprise des marches du Hirak depuis le 22 février, le média pointe notamment les promoteurs du slogan «État civil et non militaire!».
Le 22 février a marqué le deuxième anniversaire du Hirak en Algérie, mouvement populaire qui a mis fin en avril 2019 à 20 ans de pouvoir de l’ex-Président déchu Abdelaziz Bouteflika. À cette occasion, des milliers d’Algériens ont repris les marches hebdomadaires du vendredi dans plusieurs villes du pays, scandant des slogans dont certains suscitent l’inquiétude de plusieurs observateurs politiques, notamment ceux dirigés contre l’Armée nationale populaire (ANP), dont le plus important est «État civil et non militaire!».
Le Hirak, un mouvement qui a forcé l’admiration du monde par sa force de mobilisation, son pacifisme et sa persévérance mais qui a dû marquer une halte au printemps 2020 pour cause de Covid. Le mouvement de contestation a repris, et le rendez-vous est pris dans les rues d’Algérie chaque vendredi et mardi…
Lors de son entretien télévisé du 1er mars, Abdelmadjid Tebboune s’est longuement arrêté sur ce slogan, lancé il y a 15 ans, et scandé actuellement selon lui de manière parfaitement coordonnée par ceux qui ont suivi à l’étranger, en Afrique et en Europe, des formations, probablement dispensées par les organisations Canvas et Otpor, sur comment mener des révolutions pacifiques de couleurs. Il a par ailleurs accusé le Maroc de contrôler 98 sites Internet de propagande dirigés contre l’Algérie.
D’emblée, à une question sur la flambée des prix de produits de large consommation qui laminent le pouvoir d’achat du citoyen algérien, Tebboune se défend : «ils l’ont rendu fou avec les rumeurs». Et sans répondre sur la hausse des prix, Tebboune enchaîne sur les rumeurs : «97% de ces rumeurs viennent de l’extérieur et vous savez où (le Maroc, Ndlr)» (6’00’’). Et d’ajouter: «J’étais déchiré, surtout quand je voyais des gens qui n’ont ni religion, ni morale, répandre des rumeurs selon lesquelles je ne suis pas malade et que j’ai été agressé».
Dans son numéro de mars, la revue mensuelle de l’ANP,⇒ eldjeich (L’Armée), évoque à son tour le sujet devenu une vraie source d’inquiétude quant à la sécurité et la stabilité du pays, pointant également le rôle de centaines de pages Facebook au Maroc, en France et en Israël.
«Où se trouve cet État militaire»?«Le nombre de pages Facebook à elles seules gérées à partir du Maroc, en vue d’attaquer l’Algérie et son armée, atteint plus de 500. En provenance de France, il est d’environ 150 et de l’entité sioniste quelque 20 pages», écrit El Djeich. «Ces mêmes pages font la promotion de publications d’autres pages qui attaquent le pouvoir et l’armée et répandent des fake news et des rumeurs».
Et de rappeler que la «dernière nouvelle en date, à titre d’exemple, est celle qui prétend l’envoi par l’Algérie de son armée pour participer à des opérations militaires hors des frontières nationales», sous l’égide de la France.
« L’article 95 alinéa 3 de la nouvelle Constitution algérienne, fixe les conditions et le cadre permettant au président de la République, chef suprême des forces armées et ministre de la défense nationale, après approbation de deux tiers du Parlement, d’engager des forces armées à l’étranger », a expliqué le lieutenant-colonel. Il a affirmé que la constitutionnalisation de l’intervention de l’Armée nationale populaire (ANP) hors des frontières du pays est « une protection pour l’ANP ». « C’est une protection parce qu’elle s’appuie dans cette question sur la volonté populaire qui est incarnée par le Parlement, avec ses deux chambres. Cette disposition ferme la porte à toute action en dehors du cadre de la Constitution. Cet amendement signifie que c’est la volonté populaire qui est souveraine, et c’est elle qui décide », a expliqué Mustapha Merah.
Le président français, qui s’était exprimé à l’issue du sommet lors d’une conférence de presse à l’Elysée, avait évoqué un « réengagement de l’Algérie » au Sahel, sans plus de détails.
« On a aussi proposé à des États, en particulier de la région et les États côtiers de se greffer aux opérations menées par les forces internationales« , avait-il affirmé, après avoir mentionné la task force Takuba appuyant l’armée malienne.
Et de poursuivre : « Lors de ce sommet de N’Djamena, nous avons eu clairement un premier signal aussi de réengagement de la nouvelle administration américaine (…). Nous avons également eu une confirmation d’un réengagement algérien et marocain dont je me félicite, car il est important pour la stabilité de la région« .
Ainsi, la revue de l’ANP se demande «où se trouve cet État militaire dont « El Ahrar [les hommes libres du Hirak, ndlr] » refusent l’existence et condamnent ses pratiques […]? Que signifie le fait que les ennemis historiques et éternels, dont les idéologies et objectifs diffèrent, s’unissent contre l’institution de l’Armée nationale populaire? Que signifient l’unification de leur discours, la similitude de leurs slogans et leurs revendications? Est-ce une pure coïncidence ou une action programmée et planifiée, derrière laquelle se cachent des parties ayant perdu des privilèges, des intérêts et acquis estimés à des milliards?»
«Surfer sur la vague du Hirak»
Rappelant les affres de la décennie noire du terrorisme islamiste, El Djeich estime qu’il «n’est point surprenant de faire face aujourd’hui à des organisations terroristes islamistes solidaires avec le courant de gauche, les laïcs ou même les « Ahrar » qui veulent une démocratie oligarchique».
La revue de l’ANP, qui pointe également les sbires de l’ancien régime de Bouteflika dans la promotion du slogan «État civil et non militaire!», affirme que «cette mafia est pleinement consciente du rôle de l’armée […] dans la préservation de la sécurité du citoyen, la protection de la patrie […] et sa souveraineté». «C’est pourquoi elle a tenté de surfer sur la vague du Hirak et de porter un coup dur au lien fort unissant le peuple à son armée et au service des agendas étrangers qui vivent encore des illusions du passé», conclut-elle.L’ombre funeste de la «décennie noire» plane sur l’Algérie… (1991-2002) (2021-…)
Tous les ingrédients sont réunis, pour créer une nouvelle décennie noire par la la mafia militaro-politico-financière algérienne, selon un agent des renseignements algérien:
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