Le Mouvement de Libération du Sud algérien déclare avoir mené une opération militaire sur une position de l’armée colonisatrice et occupante algérienne près de Timayawene (Timiaouine), une localité frontalière avec l’Azawad. Un bilan provisoire fait état de 11 militaires algériens tués et plusieurs blessés, selon des sources locales.
La naissance de ce mouvement indépendantiste pour Tamanrasset et Adrar intervient sur fond de vives protestations de la population de cette région, paradoxalement riche en minerais mais restée extrêmement pauvre et privée des conditions de vie les plus rudimentaires.
Dans un communiqué, le Mouvement informe l’opinion publique algérienne qu’il multipliera ses opérations militaires contre le système jacobin et criminel instauré en 1962 par des traîtres métis franco-algériens au détriment des vrais révolutionnaires de la lutte d’émancipation du peuple d’Algérie. Et ce, jusqu’à la libération totale des territoires sahariens du Sud de l’Algérie et la restauration de l’autonomie d’antan de ces confédérations. Le système policier algérien, croyant nous maintenir dans l’ignorance et nous réprimer par la militarisation de notre espace et la fermeture des frontières d’avec nos frères et voisins contribuera à son effondrement. Le noble combat d’émancipation des populations sahariennes vient de commencer, selon la même source (le 20 Mars 2022).
Cette information a été "confirmée" par la presse algérienne... Tout en taxant le Mouvement de Libération du Sud algérien, de « terroristes »
Terrorisme: une appellation non contrôlée?
Il n’est donc pas inutile à ce stade de rappeler que les nazis et le régime de Vichy, au cours de la Seconde Guerre mondiale (1939- 1945), taxaient les résistants de « terroristes »; l’État français de la Vème République, durant la guerre d’Algérie (1954-1962), en faisait de même vis-à-vis du FLN (Front de Libération Nationale) et ses fellaghas (indépendantistes algériens) ; de la même manière que l’État-FLN, pendant les années de répression des oppositions politiques, au début des années 1990, taxait à son tour les militants islamistes du FIS (Front Islamique du Salut), pourtant sortis victorieux des urnes, de « terroristes »....
Des centaines d’arrestations ciblent le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Depuis début septembre 2021, plusieurs personnes soupçonnées d’appartenir au MAK, mouvement accusé de terrorisme, ont été arrêtées et emprisonnées.
Pour rappel, la Coordination des mouvements de l’Azawad, alliance composée essentiellement d’anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes, avait exprimé dans un communiqué, son opposition à l’éventuelle signature d’un accord entre les autorités maliennes de la Transition et la société de sécurité privée russe Wagner. Ce refus de la CMA est en contradiction avec les intérêts du régime du général Saïd Chengriha dans la gestion du mouvement d’opposition du Hirak et de la géostratégie régionale.
Les dirigeants algériens mènent une répression féroce contre les combattants de l’Azawad et les mouvements indépendantistes algériens afin de mettre la pression sur la France et les européens engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le général Saïd Chengriha, l’homme fort du pays, a ordonné aux services du renseignement et au Groupe d’Intervention Spéciale (GIS) de procéder à une réorganisation et une mobilisation de leurs effectifs dans le sud. Pourtant, la junte en Algérie a déjà soutenu le principe d’autodétermination en jouant le rôle de facilitateur pour l’indépendance de l’Érythrée (121.000 km² et 5 millions d’habitants), séparée de l’Éthiopie en 1993. Elle a également approuvé la scission du Soudan en deux États en été 2011. En fait, la junte algérienne refuse l’Azawad en tant qu’État indépendant dans la bande Sahélienne par crainte de voir le sud de l’Algérie aspirer à la création de son propre État.
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