C'est quoi le syndrome de Stockholm?
Le syndrome de Stockholm correspond à un contexte très particulier et ne doit pas être utilisé à tort. Il caractérise le processus psychologique dans lequel une victime éprouve de la sympathie voire de l'affection pour son agresseur, qui peut persister au-delà de l'agression. Ce syndrome a été décrit pour la première fois à la suite d'un braquage commis à Stockholm en Suède en 1973 par deux évadés de prison qui ont pris en otage quatre employés de la banque. Après six jours de négociation, les ravisseurs ont libéré leurs otages, mais ces derniers ont refusé de témoigner contre les braqueurs. Ils semblaient avoir développé une sympathie ou une compassion pour leurs ravisseurs. L'une des victimes a pris l'habitude de rendre visite à l'un des ses agresseurs en prison et a même vécu une relation amoureuse avec lui. La mini-série "Clark" diffusée sur Netflix en mai 2022 raconte la vie de l'un des braqueurs qui a réussi à séduire la Suède malgré plusieurs chefs d'accusation pour trafic de drogue, tentative de meurtre, agression, vol, et des dizaines de braquages de banques. "Normalement, on emploie le terme de syndrome de Stockholm lorsqu'il y a un réel danger de mort. Toutefois, par extension, on peut utiliser le syndrome de Stockholm pour décrire une situation de tension et de violence (physique ou morale) qui implique un rapport de dominant/dominé (crime sexuel, prise d'otage, discrimination, maltraitance, négligence, harcèlement, chantage affectif) d'une longue durée et/ou répétitive dans le couple, la famille ou au travail par exemple", indique Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne.
Khaled Nezzar sera jugé en Suisse pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité
Khaled Nezzar, l’ancien ministre algérien de la Défense, va être jugé par un tribunal suisse. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a transmis lundi 28 août au Tribunal pénal fédéral (TPF) l’acte d’accusation visant le général à la retraite Khaled Nezzar. Selon cet acte d’accusation, l’ancien ministre est poursuivi pour crimes de guerre – actes de torture, traitements inhumains, détentions et condamnations arbitraires –, ainsi que des crimes contre l’humanité sous forme d’assassinats. Les faits se seraient déroulés de janvier 1992 à janvier 1994.
Khaled Nezzar, 85 ans, est poursuivi en sa qualité d’ex-ministre de la Défense (1990-1993), mais aussi d’ancien membre du Haut Comité d’État (HCE), l’instance collégiale mise en place en janvier 1992 à la suite de la démission du président Chadli Bendjedid.
Aucune information n’avait été donnée sur son état de santé non plus. Selon des informations relayées par l’opposant Hichem Aboud et confirmées le 22 août 2023 par TRIAL International, Nezzar serait actuellement sur son lit de mort.
Crimes de guerre
Selon l’acte d’accusation, le MPC fait valoir que Khaled Nezzar, en tant que personne influente en Algérie en sa qualité de ministre de la Défense et membre du Haut comité d’État, a placé des personnes de confiance à des positions-clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste, conformément à son plan d’action. S’en sont suivis des crimes de guerre et une persécution généralisée et systématique des civils accusés de sympathiser avec les opposants.
Le MPC a notamment documenté onze états de fait survenus entre 1992 et 1994. Les victimes présumées ont subi des tortures, avec de l’eau ou des électrochocs, et autres traitements cruels, inhumains ou humiliants ainsi que des violations de l’intégrité physique et psychique.
L’accusation indique que Khaled Nezzar a sciemment et délibérément approuvé ces exactions, il les a coordonnées ou ordonnées. Le MPC soutiendra ses conclusions lors des débats principaux devant le TPF à Bellinzone. L’accusé bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à l’entrée en force du jugement, précise le MPC.
«En cas de décès du prévenu, les demandes des victimes resteront à jamais sans réponse et les plaies de la « décennie noire » béantes», s’indignait TRIAL quelques jours avant sa mise en accusation par la justice suisse.
Dans un communiqué, la ministère public suisse déclare que Khaled Nezzar «en tant que personne influente en algérie en sa qualité de ministre de la Défense et membre du Haut comité d’État a placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste».
Il est également soupçonné «d’avoir pour le moins approuvé, coordonné et encouragé, sciemment et délibérément, des tortures et autres actes cruels, inhumains ou humiliants, des violations de l’intégrité physique et psychique, des détentions et condamnations arbitraires ainsi que des exécutions extrajudiciaires».
Assassinat de Boudiaf
En 2019, le fils de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf, avait accusé les généraux Toufik et Nezzar d’être derrière l’assassinat de son père.
Croyant que le Hirak algérien allait provoquer une transition démocratique favorable à une justice plus indépendante, Nacer Boudiaf, avait à cette époque appelé la justice et les autorités de son pays, "qui bouge avec l’avènement du Hirak, de s’intéresser au dossier qui intéresse tous les Algériens: l’assassinat de Mohamed Boudiaf".
Ses revendications sont restées, depuis lors, lettre morte.
Visé par un mandat d’arrêt international de la justice militaire algérienne pour conspiration. La justice militaire algérienne a lancé le 6 août 2019 trois mandats d’arrêts internationaux contre l’ancien ministre de la défense Khaled Nezzar, son fils Lotfi et Belhamid Farid, gérant de la société algérienne de pharmacie.L’ancien homme fort du régime, faut-il le rappeler, est parmi les acteurs principaux de l’interruption du processus électoral de 1992. Une porte ouverte pour guerre civil: la décennie noir; déchirements, désolation, consternation, séquelles…
C’est la « télévision » nationale qui en a fait l’annonce, indiquant qu’ils étaient accusés de «complot» et d’ «atteinte à l’ordre public». Des faits punis par les articles 77 et 78 du Code pénal et par l’article 284 du Code de justice militaire, qui prévoient la peine de mort en cas d’atteinte à l’intégrité du territoire national, précise encore la télévision.
Peine de mort! Selon l’article 77 du code pénal qui stipule: « l’attentat, dont le but a été, soit de détruire ou de changer le régime, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat, ou s’armer les uns contre les autres, soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni de la peine de mort ».
Le Syndrome de Stockholm... Pourquoi la victime aime-t-elle son bourreau ?
Les ressentis de la personne victime d’un bourreau ne résultent pas d’un sentiment amoureux naturel. Ils proviennent de l’emprise psychologique du bourreau sur sa victime.
L’emprise apparaît suite au conditionnement mis en place par le bourreau. Les stratégies employées peuvent être conscientes ou inconscientes selon son profil. Certaines s’apparentent aux jeux psychologiques.
Les criminels, Nezzar et Toufik honorés
"Khaled Nizar n’a rien fait en dehors de ce que la Constitution et la loi l’autorisaient à faire." Me Farouk Ksentini, Avocat et président de l’ex-Commission nationale de protection et de promotion des droits de l’homme (CNPPDH).
Principes du droit international consacrés par le statut du tribunal de Nuremberg... Date: 5 juin 1950
Le tribunal de Nuremberg, qui a siégé du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, a servi à juger les principaux dirigeants nazis accusés de crimes commis lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Principes du droit international consacrés par le statut du tribunal de Nuremberg et dans le jugement de ce tribunal, 1950. PRINCIPE 1 Tout auteur d'un acte qui constitue un crime de droit international est responsable de ce chef et passible de châtiment. PRINCIPE 2 Le fait que le droit interne ne punit pas un acte qui constitue un crime de droit international ne dégage pas la responsabilité en droit international de celui qui l'a commis. PRINCIPE 3 Le fait que l'auteur d'un acte qui constitue un crime de droit international a agi en qualité de chef d'Etat ou de gouvernant ne dégage pas sa responsabilité en droit international. PRINCIPE 4 Le fait d'avoir agi sur l'ordre de son gouvernement ou celui d'un supérieur hiérarchique ne dégage pas la responsabilité de l'auteur en droit international, s'il a eu moralement la faculté de choisir. PRINCIPE 5 Toute personne accusée d'un crime de droit international a droit à un procès équitable, tant en ce qui concerne les faits qu'en ce qui concerne le droit. PRINCIPE 6 Les crimes énumérés ci-après sont punis en tant que crimes de droit international. a. Crimes contre la paix: i) Projeter, préparer, déclencher ou poursuivre une guerre d'agression ou une guerre faite en violation de traités, accords et engagements internationaux; ii) Participer à un plan concerté ou à un complot pour l'accomplissement de l'un quelconque des actes mentionnés à l'alinéa i. b. Crimes de guerre: Les violations des lois et coutumes de la guerre qui comprennent, sans y être limitées, les assassinats, les mauvais traitements ou la déportation pour les travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l'assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l'exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction perverse des villes ou villages ou la dévastation que ne justifient pas les exigences militaires. c. Crimes contre l'humanité: L'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions sont commis à la suite d'un crime contre la paix ou d'un crime de guerre, ou en liaison avec ces crimes. PRINCIPE 7 La complicité d'un crime contre la paix, d'un crime de guerre ou d'un crime contre l'humanité, tels qu'ils sont définis dans le principe 6, est un crime de droit international.
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