Algérie-Cameroun: la réponse de la FIFA au recours de la fédération algérienne (FAF)…
La plainte de l’Algérie contre l’arbitrage du match perdu contre le Cameroun, lors des éliminatoires africains pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, aurait été rejetée par la FIFA, selon une communication de la fédération algérienne.
A priori, le résultat d’Algérie-Cameroun est entériné. Tout comme la non-participation des Fennecs à la Coupe du monde 2022 au Qatar. La fédération algérienne de football (FAF) fait savoir samedi que la commission des arbitres de la FIFA lui a écrit en réponse à sa plainte contre l’arbitrage du match qualificatif perdu 2-1 en mars face aux Lions Indomptables. Sans que ce soit explicité, il semblerait que l’instance mondiale ait rejeté ce recours qui visait à faire rejouer la rencontre.
Dans son communiqué, la FAF déclare que la commission de la FIFA lui a transmis le message suivant: « Nous regrettons que, selon votre appréciation, les décisions des arbitres aient pu influer négativement sur le cours de la rencontre. Nous avons pris bonne note des éléments de votre courrier et nous pouvons d’ores et déjà vous garantir que l’ensemble des incidents survenus pendant le match ont été examinés avec soin par les deux arbitres ‘vidéo’, conformément aux Lois du Jeu et au protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage« .
Les Algériens n’ont toujours pas digéré
La FIFA, qui n’a pas communiqué de son côté, semble donc estimer que l’arbitrage de Bakary Gassama ne souffre d’aucune irrégularité suffisamment importante pour que le résultat de la rencontre soit annulé. Ce qui n’est pas l’avis des supporters algériens qui, plus tôt dans la semaine, ont manifesté devant le siège de l’instance mondiale à Zurich (Suisse). Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’Algérie, n’a, lui non plus, toujours pas digéré l’arbitrage de cette folle rencontre. « J’estime, et 50 millions de personnes estiment, qu’on a été largement lésés, a-t-il déclaré le 2 mai dans Rothen s’enflamme sur RMC. Je veux juste dénoncer le nœud du problème, qui est l’arbitrage africain« . Quelques jours plus tôt, l’ancien footballeur a fait l’objet d’une plainte de la fédération gambienne pour avoir tenu les propos controversés suivants: « On ne verra plus jamais un arbitre comme ça mettre un mal un pays. Il a enlevé l’espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça. Je ne dis pas qu’il faut le tuer« .
Antisémitisme dans le foot
Antisémitisme,
Corruption,
Complot …
Le 3 mai, la radio (algérienne) France-Maghreb 2 a fait très fort en tendant le micro au pseudo-journaliste algérien, réputé pour son goût de la controverse, Aref Mechakra (Don Quichotte).
Au diable les lois contre la diffamation, l’incitation à la haine et l’antisémitisme! L’émission «Le grand forum» animée par Christophe Frot sur la radio France Maghreb 2, réputée pour sa ligne éditoriale proche du pouvoir algérien, a été l’occasion de procéder à un grand déballage chaotique, décousu et surréaliste, au sujet de la défaite des Fennecs, l’équipe nationale de football algérienne, face au Cameroun, lors du match barrage retour pour la Coupe du monde 2022. Cette défaite a provoqué un séisme en Algérie, privant la mafia militaro-politico-financière algérienne d’un dérivatif puissant, alors que le pays est embourbé dans des crises aussi longues que les queues qui se forment pour acheter des produits alimentaires.
Complot (main étrangère)
Reprenant la thèse hilarante, et typiquement algérienne, selon laquelle l’humoriste marocain Jamel Debbouze et l’ancien international Samuel Eto’o, actuellement président de la Fédération camerounaise de football, auraient participé, de concert, à la corruption de l’arbitre du match barrage, Bakary Gassama, le journaliste, visiblement bien inspiré, ne s’est pas arrêté là et a livré d’autres informations, d’après lui basées sur des preuves solides, mais qui bizarrement tardent à être présentées.
«Jamel Debbouze, son nom est impliqué dans l’histoire mais indirectement, parce que l’argent qui a été ramassé et donné ici à Paris pour le pot-de-vin, c’était son entourage» (sic), lance-t-il avant de bredouiller des explications sans queue ni tête arguant ne pas pouvoir en dire plus car l’affaire est en cours d’instruction. «Parlez au conditionnel», lui suggère alors Christophe Frot qui anime le débat.
Un conseil que n’entend pas suivre Aref Mechakra qui poursuit avec la même verve son argumentaire décousu: «Eto’o, c’est connu, c’est l’ami intime de Jamel», «c’est connu aussi que Eto’o était à Rabat, à Casa, avant qu’il vienne en Algérie», et d’ailleurs poursuit-il «même l’arbitre était à Rabat, et puis de Rabat il est parti en Tunisie et pourquoi de Rabat il n’est pas parti à Paris?» (double sic)…
Des affirmations lancées comme des assertions, des interrogations, des convictions. Les preuves de ce récit qui passe par Rabat, Casa, Tunis, Paris, Alger? L’entrain du «journaliste» et sa force de persuasion qui nous demande, entre les lignes, de respecter son professionnalisme parce qu’il ne veut pas violer le secret d’une «affaire en cours d’instruction ». Où est-elle instruite cette affaire à part dans la tête de son auteur et des chibanis du régime algérien qui continuent d’alimenter le mirage d’un match qui sera rejoué entre l’Algérie et le Cameroun? Voilà sur quoi repose l’argumentaire de l’homme qui aime à se présenter comme journaliste d’investigation international.
«L’arbitre a été payé?», demande alors l’animateur à son invité. «Oui, il y a un pot-de-vin qui s’est passé ici (à Paris) de la part de Samuel Eto’o mais il n’était pas présent, c’est son entourage…». Un échange qui se serait fait «au Hyatt Regency avec le cousin de Gassama».
Paul Biya
Mais ça ne s’arrête pas là. «Je vous donne un scoop?», poursuit l’homme qui se prétend journaliste. «Le président du Cameroun est intervenu il y a deux jours dans les coulisses pour refaire le match». Une information qu’il tiendrait d’une source «pas officielle», est-il contraint de concéder, «mais très fiable». Et d’après lui, Paul Biya, président du Cameroun, aurait fait cette requête au Qatar, via «des émissaires». Bienvenue à la fête des fous!
Antisémitisme
Enfin, le meilleur pour la fin. Le troisième temps fort de cette émission lunaire, on le doit à Christophe Frot. «Est-ce que finalement, le tort de l’Algérie c’est d’avoir gagné la Coupe arabe et d’avoir ramené des drapeaux palestiniens au Qatar?», demande-t-il à ses invités. Face à lui, les experts présents hochent la tête avec vivacité et abondent dans le même sens. «Franchement oui», «entre autre, oui», acquiescent-ils, visiblement satisfaits de se voir offrir sur un plateau d’argent un nouvel argument pour alimenter leur passion pour le complotisme.
Et ce n’est pas Aref Mechakra qui dira le contraire car celui-ci saisit alors l’occasion pour informer son auditoire que «Twitter a retiré la charte à Mahrez» (sic), comprenez par là que le compte Twitter du joueur a perdu sa certification. «Je lui ai dit à Ryad Mahrez, vous allez payer très cher le fait d’avoir levé le drapeau palestinien en Angleterre, et ça c’est connu on est dans le showbiz, on connaît ça. Les cousins on les respecte, moi c’est mes frères, c’est mes amis, je les aime énormément et ma réussite c’est grâce à des cousins. Quand je dis cousins, ça veut dire que c’est des juifs. Mais le lobby (juif) est très puissant, on le connaît même ici à la télévision en France» (triple sic)… Et un autre expert-invité de rebondir: «le sionisme est l’ennemi des musulmans et des Arabes, de tout le monde, et même des chrétiens aussi parce qu’ils subissent».
Des propos inadmissibles mais peu étonnants, l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme étant une idéologie largement répandue en Algérie, voire même une politique d’Etat volontairement banalisée. Cela on le savait. En revanche, on ignorait que des radios qui émettent en France deviennent une caisse de résonance décomplexée de la propagande du système militaro-politique algérien.
Que fera l’Arcom, nouvelle appellation du régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, qui regroupe en son sein le CSA et l’Hadopi, suite à la diffusion de cette émission? C’est la question que se posent les internautes qui n’ont manqué de saisir l’organisme, mais aussi Gérald Darmanin, le ministre français de l’Intérieur, et le Conseil représentatif des institutions juives de France, (le CRIF), en dénonçant ce qu’ils considèrent être «une radio de propagande à la solde du régime militaire dictateur des caporaux».
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