Le paludisme menace les régions du sud
Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise par un moustique. Elle se manifeste généralement par des symptômes semblable à ceux de la grippe, mais peut entraîner des complications graves voire le décès du malade. Au niveau mondial, la mortalité associée à cette maladie ne se compare qu’à celle due à la tuberculose ou au sida.
Le paludisme est dû à un parasite de genre Plasmodium, principalement transmis d’Homme à Homme par le biais d’une piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Plasmodium peut aussi être transmis entre la mère et l’enfant à la fin de la grossesse ou, de façon exceptionnelle, au cours d’une transfusion sanguine.
Il existe cinq espèces de Plasmodium différentes capables d’infecter l’humain : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae et Plasmodium knowlesi. Elles se différencient par la zone géographique où elles sévissent et par le profil de symptômes qu’elles génèrent.
P. falciparum est l’espèce la plus fréquente dans le monde et celle responsable de la majorité des décès liés au paludisme. Son impact est cependant variable selon la région considérée : en 2018, il a par exemple été à l’origine de 99,7% des cas estimés de paludisme en Afrique mais il ne représenterait que la moitié des cas en Asie du Sud-Est.
P. vivax prédomine dans les Amériques Centrale et du Sud, où il est à l’origine de 75% des cas. Il est aussi présent en Asie et, dans une moindre mesure, dans certaines régions d’Afrique. Il est nettement moins virulent que P. falciparum, mais le nombre de décès liés à P. vivax semble augmenter ces dernières années.
P. ovale sévit surtout en Afrique de l’Ouest. Les symptômes qu’il provoque sont généralement modérés.
P. malariae, moins fréquemment rencontré, est présent dans le monde entier.
P. knowlesi est un parasite de singes. Mais depuis quelques années il est régulièrement responsable de cas humains en Asie du Sud-Est. De diagnostic difficile, il cause un paludisme potentiellement grave.
Les Wilayas les plus concernées par le paludisme d’importation sont Tamanrasset (81.3%) et Adrar (13.5%).
En ce qui concerne les espèces Plasmodiales, l’espèce prédominante est Plasmodium falciparum (84.9%), Suivie de P.vivax (14.2%) ; les espèces
malariae (0.7%) et ovale (0.2%) sont plus rares.
En ce qui concerne le sexe, le sexe masculin est prédominant (83.6%) et c’est l’adulte jeune de plus de 15 ans qui est le plus concerné.
Quant à la catégorie professionnelle, Les sans profession prédominent (55.5%), la profession libérale (21%) suivie de celle de routier (5.9%).
Un parasite aux multiples visages
Le cycle de vie du Plasmodium est extrêmement complexe. Il se divise en une phase de reproduction asexuée chez l’humain et une phase de reproduction sexuée chez le moustique.
La reproduction asexuée du Plasmodium chez l’humain comprend elle-même deux périodes : la première débute immédiatement après une piqûre par une anophèle femelle infectée. Le parasite transite très rapidement de la circulation sanguine aux cellules du foie dans lesquelles il commence à se répliquer. Cette phase, dite « pré-érythrocytaire », est asymptomatique.
Après quelques jours, les cellules hépatiques infectées libèrent de nombreux parasites dans la circulation sanguine. Débute alors l’envahissement des globules rouges où se déroule une nouvelle phase de réplication, dite « érythrocytaire ». Les symptômes du paludisme apparaissent alors, notamment en raison de la destruction des globules rouges lors de la libération de nouveaux parasites. Ces derniers entretiennent la phase érythrocytaire et les symptômes associés, en envahissant d’autres globules rouges.
La reproduction sexuée se produit quant à elle lorsqu’un moustique pique une personne porteuse du Plasmodium : le parasite se multiplie alors dans l’intestin de l’anophèle, puis rejoint les glandes salivaires de l’insecte d’où peut être transmis à un autre individu à l’occasion d’une nouvelle piqûre.
Le parasite adopte une structure particulière à chacune de ces différentes étapes : on distingue ainsi différentes formes invasives infectant le foie (sporozoïtes), les globules rouges (mérozoïtes) ou l’intestin du moustique (ookinètes). Par ailleurs, chez certaines espèces (P. vivax ou P. ovale), le parasite peut persister de façon latente dans le foie sous une autre forme, dite hypnozoïte. Il peut se réactiver des mois voire des années après le premier accès palustre, et provoquer une rechute de la maladie.
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