Faut-il, tout aussi, interdire les «3e candidature» des « Opposants »?
Il est vrai qu’un adage populaire burkinabé stipule « si ta tante change de mari, il faut changer de beau-père». Certains opposants semblent l’avoir repris à leur compte et en politique, il devient : « si l’économie change de mains, il faut changer de partenaires ».
Etre opposant en Afrique
L’opposition en Afrique se présente comme la plus virulente en critique, mais est peu riche en propositions. Le manque d’entente entre opposants, de stabilité idéologique, les scissions, souvent orchestrées par le pouvoir, compliquent bien souvent son travail. Signalons également que l’opposition ne jouit pas d’une grande crédibilité au sein de la population. On distingue ainsi plusieurs types d’opposants en Afrique et les changements de bord ou même de parti sont fréquents, surtout en période électorale.
Il y a d’abord les partis qui participent aux élections présidentielles, ceux qui ne concourent qu’aux législatives, les spécialistes des municipales et ceux qui envoient des candidats à toutes les élections;
D’autres partis ne font parler d’eux qu’au moment de former des coalitions ou parce qu’ils viennent en soutient à d’autres partis, surtout pour celui qui est au pouvoir;
Enfin, la dernière catégorie est formée de ceux qui n’apparaissent que dans les archives du Ministère de l’intérieur.
Tous, pourtant, prétendent « lutter pour les intérêts et l’épanouissement du pays et des citoyens ».
Longtemps, des partis historiques, autour de la personne d’un leader charismatique, avaient figuré une opposition. Mais ces partis ont vieilli, se sont sclérosés ou mués en contre-pouvoirs intégrés à l’establishment. Et s’ils sont parvenus au pouvoir, ils ont connu un échec cuisant: Laurent Gbagbo et son FPI en Côte d’Ivoire, qui a plongé son pays dans la guerre civile sur fond de dissensions ethniques et régionales, ou Abdoulaye Wade
Ces stratégies d’opposants africains pour contester les élections
A quelques exceptions près, rarement sur le Continent, les élections -surtout présidentielle- se terminent par des coups de fil de félicitations entre les candidats pour reconnaître leur défaite à la sortie des urnes.
La contestation des résultats est devenue quasi consubstantielle à l’exercice de ces scrutins. L’opposition dénonce toujours des fraudes et demande l’annulation de l’élection. Ces manœuvres qui très souvent provoquent des violences.
Comme pour la présidentielle de 2013, Raila Odinga va porter sa contestation des résultats du scrutin du 4 août devant la Cour suprême. Une annonce qui pourrait calmer ses militants déchaînés depuis l’annonce des résultats défavorables de la présidentielle du 4 août et éloigner un « Bis repetita » des violences meurtrières de 2007. Et pourtant, si Odinga a choisi la voie légale pour sa contestation, d’autres opposants africains avant lui, ont choisi d’autres stratégies pour entretenir la flamme de la contestation :
L’auto-proclamation;
La revendication par institutions interposées;
L’intronisation dans un pays étranger;
La formation d’un gouvernement parallèle réfugié.Dix élections présidentielles en Afrique en 2020
Ces dix élections dont six en Afrique de l’Ouest concernent 195 millions d’habitants soit 15 % de la population africaine. Dix élections présidentielles en Afrique en 2020:
Six en Afrique de l’Ouest : Togo en février, Guinée et Côte d’Ivoire en octobre, Ghana et Niger en décembre, et Burkina Faso à une date incertaine en raison de la montée de l’insécurité sur le territoire.
Deux en Afrique de l’Est : Burundi en mai, Tanzanie en octobre.
Une en Afrique centrale : Centrafrique en décembre.
Une dans l’Océan Indien : Seychelles en décembre.
Ces consultations concerneront 195 millions d’habitants, soit 15 % de la population africaine.
Pour mémoire, sur onze élections présidentielles programmées en 2019, dix ont pu avoir lieu (Algérie, Tunisie, Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau, Nigeria, Namibie, Botswana, Mozambique, Afrique du Sud). Le scrutin n’a pas pu se dérouler en Libye.
Comments