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Afrique du Sud: vivre sans électricité, un véritable calvaire... "L'état de catastrophe"



L'entreprise publique Eskom produit 90% de l'électricité du pays. Incapable d'alimenter suffisamment l'Afriqu du Sud, elle impose depuis une quinzaine d'années des coupures programmées, appelées dans le pays "loadshedding" ou délestages.

Selon l'importance du gouffre entre l'offre et la demande, les coupures oscillent entre huit niveaux de fréquence et de durée, privant les Sud-Africains d'électricité de trois à plus de 13 heures par jour.

Parmi les premières économies du continent africain, l'Afrique du Sud fait face à une importante pénurie d’électricité. A cause d’un système de production défaillant et d’un surendettement du producteur national d’électricité, le pays est obligé de rationner l’énergie ce qui contraint les Sud-africains à être privés de courant pendant plusieurs heures par jour. Pour tenter d’améliorer la situation, le Président Cyril Ramaphosa a annoncé l’état de catastrophe nationale et souhaite nommer un ministre de l'Électricité.

C'est une crise grave que subit l'Afrique du Sud. Depuis plusieurs mois le pays fait face à une pénurie d'électricité qui mine le quotidien et l'économie de la première puissance industrielle du continent. Pour tenter d'améliorer la situation, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi soir l'état de catastrophe nationale. « Nous déclarons l'état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l'électricité et ses conséquences », avec effet immédiat, a déclaré le chef d'Etat depuis l'Hôtel de Ville du Cap où il a tenu son discours annuel sur l'état de la Nation. « A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires (...) Dans l'immédiat, la tâche consiste à réduire significativement et dans les mois à venir l'intensité des délestages pour, à terme, y mettre fin », a-t-il poursuivi.

L'état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. Le premier objectif est de réduire l'intensité des coupures « dans les mois à venir » et à terme d'y mettre fin, a promis le président. Le parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain) avait affirmé la semaine dernière avoir donné « des consignes claires » et sommé le gouvernement d'adopter cette disposition. Des aides aux entreprises notamment du secteur alimentaire, particulièrement touché par la crise, seront débloquées, a annoncé le chef de l'Etat. Les hôpitaux et les stations d'épuration seront si possible épargnés par les coupures. L'état de catastrophe vise aussi et surtout à apaiser une colère grandissante qui a gagné la rue ces dernières semaines avec des manifestations contre les coupures d'électricité dans plusieurs villes, à l'appel de l'opposition et des syndicats.

« L'état de catastrophe pourrait être un bon outil » pour mettre rapidement fin aux coupures de courant, si le gouvernement agit « de manière responsable », estime Mark Swilling, de la School of public leadership de Stellenbosch. Mais pour l'instant, « il est difficile d'évaluer ce qui pourrait se passer car nous ne savons pas vraiment ce que cet état de catastrophe implique », a expliqué à l'AFP l'expert des questions d'énergie Ted Blom.

Un ministre de l'électricité va être nommé

Dans le même temps, un ministre de l'Électricité rattaché à la présidence doit aussi être nommé prochainement par Cyril Ramaphosa. Ce dossier est actuellement partagé entre le ministère de l'Energie et celui des Entreprises publiques et le gouvernement souhaite y consacrer plus d'attention pour endiguer le plus rapidement possible la crise.

Ce nouveau poste ministériel n'est qu'une « nouvelle couche bureaucratique » qui coûtera près de 2 millions d'euros par an aux contribuables (37 millions de rands), a de son côté fustigé dans un communiqué le premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA).

Le producteur d'électricité national au bord de la faillite

Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement. Le pays manque d'électricité et la rationne en imposant des coupures programmées. Ces délestages ont duré jusqu'à près de 12 heures certains jours, la pénurie s'étant aggravée depuis l'année dernière.

A l'origine de cette situation, une annonce en janvier de la compagnie publique d'électricité Eskom qui a évoqué la possibilité de délestages continus pendant les deux à trois prochaines années pour remettre à niveau ses centrales à charbon vieillissantes et mal entretenues. L'entreprise qui produit 90% du courant consommé dans le pays est prise à la gorge par une dette de près de 21 milliards d'euros (400 milliards de rands), que le gouvernement tente d'éponger. Cette situation de crise de l'électricité est issue en grande partie d'années de mauvaise gestion et de corruption. Eskom a notamment été une des cibles du pillage généralisé des ressources de l'Etat sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).

L'Afrique du Sud, encore largement dépendante des énergies fossiles, peine par ailleurs à se lancer dans une transition vers les énergies propres.





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